- Premier League
- J27
- Tottenham/ManUnited (1-3)
Manchester, tueur à sang froid
Dominé mais impressionnant d'efficacité, Manchester United revient à deux points de Manchester City suite à cette victoire face sur la pelouse de Tottenham (1-3). Les Spurs disent adieu à tout espoir de titre, et voient revenir Arsenal à quatre longueurs.
Tottenham – Manchester United : 1-3Buts: Defoe (87e) pour les Spurs. 45e W.Rooney (45e) et A.Young (60e et 69e) pour MU.
« Si vous voulez être champions, ces matches contre Manchester United sont typiquement ceux que nous avons à gagner. » Pour encore s’accrocher à un mince espoir de titre, Emmanuel Adebayor avait bien compris que les Spurs devaient frapper un grand coup face au champion en titre. A l’issue de cette deuxième défaite d’affilée en championnat (1-3), l’attaquant togolais a également bien pigé que le titre venait de s’envoler pour de bon pour les Londoniens. Dominateurs toute la rencontre, les hommes d’Harry Redknapp n’ont pas su convertir leurs occasions face à un Manchester United poussif, mais solide et ultra-efficace. Symbole du réalisme mancunien, Ashley Young aura été le bourreau des Londoniens. En plein cœur de la tempête qui s’abat sur la défense mancunienne, l’international anglais marque d’abord au retour des vestiaires suite à un joli travail de Nani. Il remet ça à la 69ème, d’une magnifique frappe enroulée en lucarne. Aujourd’hui, Tottenham a encore prouvé que la pêche au gros n’était pas son hobby favori. Cette saison, les Londoniens n’ont remporté que deux duels sur huit face aux gros bras du championnat (Liverpool et Arsenal au match aller). Rédhibitoire pour viser le titre.
Modric, la gauche caviarPourtant, tous les éléments étaient réunis pour conjurer la spirale infernale. Si pendant les 10 premières minutes, les hommes de Sir Alex contrôlent la gonfle, le reste du premier acte est totalement à l’avantage des Spurs. Au milieu, Scott Parker est suspendu, Gareth Bale est blessé et Luka Modric est exporté côté gauche. Avec la duo de poètes Livermore-Sandro, les Hotspurs perdent en classe et en justesse technique mais contrôlent le match. Et puis Modric s’en fout. Sa classe, il l’exporte très bien côté gauche et alimente de caviars Adebayor et Saha. Points de fixation intelligents et durs à bouger, le couplemade in FC Metz fait mal à la défense mancunienne. Problème, les deux acolytes pêchent dans la finition. Ptit Louis cadre deux fois (5ème et 15ème minute). Le Togolais bouffe lui aussi la feuille, sur deux missiles dans les tribunes de White Hart Lane (7ème et 19ème minute). Pire, à la 37ème minute, le Togolais contre une frappe de Ptit Louis et l’empêche d’ouvrir le score. Le Togolais contre le ballon de la main et marque d’une talonnade. Refusé, évidemment. Côté Red Devils, rien de démoniaque. Scholes joue à sa main, comme un métronome. As usual, le rouquin aimante la gonfle, alterne jeu court et jeu long avec la même précision chirurgicale, mais peine à créer des décalages. Seul Welbeck, en début de match, parvient grâce à ses décrochages à donner un peu de vitesse et de profondeur au jeu mancunien. Si United n’est pas dangereux, c’est un tueur à sang froid. Juste avant la mi-temps, Wayne Rooney surgit devant Walker sur corner et marque d’une tête piquée (1-0, 44ème minute).
Tottenham baisse les armesAu retour des citrons, même topo. Tottenham pousse, United subit. Le match se passe dans le camp mancunien mais la bande à Kaboul est toujours incapable de marquer. Les dix premières minutes sont une succession d’assauts sur la cage du portier espagnol. A la 51ème minute, Livermore envoie une frappe sèche des 18 mètres. David de Gea sort l’arrêt de grande classe. A la 57ème, Benoît Assou-Ekotto balance un coup-franc sur la barre. Après les deux coups de poignards de Young, Tottenham rend les armes et le match baisse en intensité. Papy Giggs fait son entrée et fait courir la gonfle. C’est pourtant lui qui sert Jermain Defoe sur un plateau. L’attaquant londonien marque son treizième but d’une frappe soudaine (1-3, 87ème). Plus mature que son jeune adversaire aux dents longues, Captain Evra et ses troupes ont prouvé, si le besoin s’en faisait sentir, que le championnat se jouera à Manchester cette saison. Quant aux Spurs, ils devront dorénavant regarder dans leur dos. Accusant un retard de 10 points il y a 15 jours, Arsenal n’est plus qu’à 4 longueurs de son ennemi juré. Et c’est peut-être ça qui fait le plus mal.
Par Romain Leroux