- Ligue des champions
- 8e de finale aller
- Real Madrid/Manchester (1-1)
Manchester tient tête au Real
Au terme d’un match totalement fou, les joueurs de Manchester United quittent la pelouse de Santiago Bernabéu avec le sentiment du devoir accompli. Auteurs d’un match nul 1-1 face aux Espagnols, les joueurs de Sir Alex Ferguson rentrent à la maison après avoir inscrit le fameux but à l’extérieur. Vivement le match retour.
Cette fois-ci, ce ne sera pas une souris, mais un éléphant. Très attendues, les rencontres entre les grands d’Europe accouchent parfois d’un rongeur. La faute à l’enjeu, à la forme du moment et aux conditions de jeu, notamment. Ce soir, sur le billard de Santiago Bernabéu, c’est toute la planète foot qui a pris son pied et qui en a eu pour son argent. Pourquoi ? Parce que de Cristiano Ronaldo à Danny Welbeck, de Sir Alex Ferguson à José Mourinho, de Mesut Özil à Robin van Persie, tout le monde a fait en sorte que ces 90 minutes aient l’air beaucoup trop courtes. Tout le monde, sauf Karim Benzema. Et dans ce match à l’intensité folle, ce sont les joueurs de Manchester United qui repartent avec le sourire, et ce, grâce au fameux but à l’extérieur. Très bien organisés, quitte à jouer excessivement bas, les Anglais quittent l’Espagne après un match nul 1-1 et une partie d’une qualité rare. Ce soir, les observateurs du monde entier n’ont qu’une envie : voir le match retour.
Une intensité folle
Les rounds d’observation, le Real Madrid et Manchester United laissent ça aux tocards. Ce soir, Merengues et Red Devils ont envie d’en découdre sans attendre. Au petit jeu des starting-blocks, ce sont les locaux qui se débrouillent le mieux. Parfaitement entré dans son match, Cristiano Ronaldo n’a besoin que de cinq petites minutes pour éliminer Rafael pour la première fois de la soirée et envoyer un centre du pied gauche. Mal renvoyée par la défense anglaise, l’offrande de Ronaldo termine dans les pieds de Coentrão qui, du droit, envoie une frappe à ras de terre qui vient mourir sur le poteau de De Gea. Dominateurs en ce début de rencontre – notamment parce que les Mancuniens l’ont décidé – les Madrilènes utilisent les côtés et la puissance de frappe d’un trio Özil – Ronaldo – Di María qui compense assez aisément le non-match de Benzema. C’est d’ailleurs l’ancien joueur du Benfica qui offre une nouvelle frayeur aux supporters de United. Après un rush balle au pied dont il a le secret, l’Argentin envoie une frappe du gauche qui frôle la lucarne de De Gea. Un De Gea toujours aussi médiocre dans les airs, mais tellement décisif sur sa ligne. L’orage passé, les Mancuniens réagissent. D’abord en contre, où la relation Kagawa – Van Persie manque de tromper la défense espagnole à plusieurs reprises. Puis sur corner, à la vingtième minute, où Ramos marque mal Welbeck, qui en profite pour ajuster Diego López d’une tête parfaite. Touchés mais pas coulés, les joueurs de Mourinho se remettent à l’attaque sous les ordres du chef d’orchestre Özil, une nouvelle fois d’une justesse technique hors du commun ce soir. Ces coups de boutoir finissent d’ailleurs par payer. À quelques jours des 50 ans de Michael Jordan, Cristiano Ronaldo profite d’un centre parfait venu de la gauche pour sauter assez haut pour mettre la tête dans les étoiles et pour ajuster un coup de tête parfait dont il a le secret dans les buts de De Gea. Ce but, les Mancuniens le connaissent par cœur, mais d’habitude, Ronaldo fait la fête après. Pas là. La fin de première période est madrilène, et difficile pour Rafael et les Mancuniens qui sont sauvés par le gong.
De Gea, c’est plus fort que toi
Mal à l’aise sur phases arrêtées en première période, David de Gea va faire du deuxième acte le sien. Auteur de huit arrêts en seconde mi-temps, le portier espagnol a dégoûté le Real Madrid à lui seul, grâce à des arrêts pas toujours catholiques. Comme plus tôt dans la partie, Coentrão, très libre sur son couloir gauche, s’y colle. Seul suite à un long centre venu de la droite, le Portugais se jette, frappe et croit ouvrir le score. C’était sans compter sur le portier mancunien, auteur d’une parade de portier de handball, qui sort la balle avec le pied, un peu n’importe comment, il faut bien le dire. Et quand il ne stoppe pas les tentatives d’Özil ou de Higuaín, entré à la place de Benzema, De Gea peut compter sur la chance. Tranquille comme à la plage avec ses potes, Di María jongle à l’entrée de la surface et envoie une volée totalement folle. Le stade croit au but, mais la balle passe à quelques centimètres du but mancunien. Comme lors du premier acte, les Anglais vont avoir leur chance. Deux chances, pour être plus précis. Parti en contre sur le côté droit, Robin van Persie envoie une mine que Diego López détourne sur sa barre. Toujours à l’affut quelques minutes plus tard, le Batave, à la limite du hors-jeu, dévisse une frappe devant Diego López. Sa tentative file vers le but vide, mais Xabi Alonso sauve sur sa ligne. Auteur d’une bonne partie, Varane a séché Évra, parti en contre, mais l’arbitre allemand, pourtant sévère, n’a pas bronché, avant de mettre fin au match sur un corner en faveur de United. Et quelque part, c’est mieux comme ça. Car à 1-1 score final, on n’a qu’une chose à demander pour la Saint-Valentin : une De-Lorean pour avancer le temps.
Par Swann Borsellino