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Manchester sort couvert
Pendant que les Gunners prépareront leur finale de Carling Cup prévue dimanche, Manchester United, handicapé par les blessures, a l'occasion d'accroître son avance en tête du championnat par une victoire à Wigan. Le moment ou jamais d'en finir avec ce mal-être qui ronge les Red Devils à l'extérieur ?
Manchester United a été indigne de sa réputation au Vélodrome ? Les Red Devils ont joué avec le frein à main pendant quatre-vingt minutes ? C’est vrai. La raison ? Tout simplement parce que le gros match de la semaine des hommes de Ferguson a lieu au JJB Stadium de Wigan samedi. Vidic l’a encore répété : chaque chose en son temps. Le match retour a lieu dans trois semaines, et d’ici là, MU aura récupéré une bonne partie de son secteur offensif, actuellement sur le flanc. D’abord, sécuriser le championnat. Et si un grand pas a été accompli il y a deux semaines avec la victoire dans le derby, l’affaire est encore loin d’être dans le sac, surtout depuis qu’Arsenal est revenu à un point des leaders (avec un match de plus, certes) cette semaine au profit d’une courte mais précieuse victoire devant Stoke. Ce week-end, United, qui compte un match de moins que la plupart de ses concurrents, va remettre son calendrier à jour. En effet, Arsenal ne joue pas. Ou plutôt si, mais en finale de Carling Cup face à Birmingham. En haut du tableau, pas grand-monde ne joue pour ainsi dire, puisque par effet domino, ni Chelsea, ni Tottenham, ne fouleront les pelouses ce week-end.
Un déplacement chez le dix-huitième dans l’optique de reléguer le dauphin du championnat à quatre points, l’occasion est belle, pour ne pas dire rêvée. D’autant qu’une telle avance ne serait pas de trop avant d’enchaîner deux voyages nettement plus périlleux, à Chelsea et Liverpool la semaine prochaine. Mais ne pas croire pour autant que l’affaire est entendue. Elle pourrait l’être si la rencontre avait lieu à Old Trafford, qui n’a jamais aussi bien porté son surnom de Théâtre des Rêves que cette saison. A domicile, les Mancuniens ont engrangé quarante points sur quarante-deux possibles. C’est douze de mieux qu’Arsenal. Seulement, l’hiver a beau toucher à sa fin, les Red Devils courent toujours après un match référence sur lequel s’appuyer hors de leurs bases. Cette saison, Manchester est aussi irrésistible à la maison que brouillon à l’extérieur. Ses trois victoires en déplacement, le vice-champion sortant les doit plus à son mental de winner qu’à son talent. A chaque fois, les succès furent acquis à l’arraché, par un but d’écart. Comble, leur seule défaite, Evra et Cie l’ont concédée chez la lanterne rouge Wolverhampton, après avoir pourtant ouvert la marque d’entrée de jeu.
A croire que loin de chez elle, la machine s’enraye. Une raison à cela : les blessures, qui handicapent sérieusement le potentiel de la bande à Fergie. Et donc sa sérénité. Nani est à ce jour le seul ailier valide, avec Obertan, de l’effectif. Conséquence, MU n’a plus les moyens techniques de partir à l’abordage et d’imposer son tempo dès le premier quart d’heure. Et le peu de fois où les Mancuniens se découvrent, leur jeu penche invariablement à droite, du côté du Portugais. Pour palier les absences des Valencia, Park et Giggs, sir Alex est obligé d’exiler Rooney à gauche, loin, très loin de la zone de vérité dans laquelle il excellait la saison passée après le départ de Ronaldo. Sur l’aile, l’Anglais tombe dans le cliché du mec qui rentre systématiquement sur son pied droit pour armer une frappe lointaine. Et comme il n’est pas (encore ?) dans la forme de sa vie, c’est rarement dangereux. Derrière, l’absence de Rio Ferdinand fait également cruellement défaut à une arrière-garde qui a beaucoup de mal à garder son but inviolé, pourtant la clé pour voyager loin. Bon, quand c’est Brandao en face, ça va. Mais ce week-end, c’est quand même un mec de la trempe de Hugo Rodallega que Vidic et Smalling auront face à eux. Ne rigolez pas, Kevin Doyle a fait vaciller à lui tout seul le leader soi-disant invincible de la Premiership.
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