- Ligue des champions
- 1/4 de finale
- Manchester/Bayern Munich (1-1)
Manchester résiste (presque) au Bayern
Offensivement peu inspiré, le Bayern Munich a ramené un match nul d'Old Trafford (1-1) et abordera tout de même le retour avec l'avantage du but inscrit à l'extérieur. Manchester, à qui l'on avait promis l'enfer, s'en sort avec les honneurs.
Man. Utd – B. Munich (1–1) N. Vidić (58′) pour Manchester United , Schweinsteiger (66′) pour Bayern Munich. Sympathy for the Devil(s). Depuis que les boules tirées à Nyon ont fait de Manchester l’adversaire du Bayern, l’hymne des Stones n’a jamais autant collé à une équipe anglaise. S’il y a quelques saisons, l’affiche aurait constitué un choc, celle de cette année ne devait être qu’un long chemin de croix pour des Mancuniens qui en venaient presque à souhaiter une certaine mansuétude de la part du champion d’Allemagne. Dans les faits pourtant, Manchester a résisté avec ses armes à la partition jouée par les hommes de Munich. Bien en place, dangereuse par moments, la victime supposée s’est débattue avec vigueur contre les statistiques. Passé devant grâce à un coup de boule de Vidić, United n’a cédé que sur un solo de passes interminable auquel Schweinsteiger est venu apporter la note finale. Et si les Anglais se rendront en Bavière avec le désavantage du but concédé à domicile, ils auront au moins la satisfaction d’avoir respecté leur passé dans le théâtre des rêves.
Welbeck loupe le coche
En cette soirée de Ligue des champions, Old Trafford s’est paré de ses plus beaux habits. Seul îlot de bonheur dans une saison plus que compliquée, la coupe aux grandes oreilles offre aux supporters de Red Devils une occasion d’espérer. Sans doute sont-ils même les seuls à croire encore à un possible exploit de United face à la montagne bavaroise. Le début de rencontre n’est pourtant pas si alarmant. Depuis son banc, David Moyes assiste la bonne entrée en matière des siens, ponctuée d’un but refusé de Welbeck pour pied haut. Limitant les espaces, les partenaires de Rooney contiennent la machine allemande de l’ami Pep. Inéluctablement pourtant, les hommes de Guardiola confisquent le ballon à Carrick, Giggs et Fellaini. Et si la bataille de champignon capillaire n’a pas lieu entre le Belge et Dante (resté en Allemagne), la guerre se déroule en revanche dans les 30 mètres anglais. Contraints de reculer, les Anglais subissent peu à peu les assauts de Robben et Ribéry, et contemplent le jeu de passes courtes aux abords de leur surface. D’une sérénité discutable, la défense mancunienne tient pourtant le choc face à des attaquants que l’on a connus plus inspirés. Et si le Hollandais chauve se décide à mettre à l’emploi De Gea d’une frappe des 25, c’est bien United qui a l’occasion d’enlever la mi-temps à 5 minutes de la pause. Lancé en profondeur par Rooney, Welbeck profite de la cagade de Boateng pour s’en aller défier Neuer. D’un piqué maladroit, Danny vendange l’offrande et fait enrager son coach. Une opportunité comme celle-ci ne se rate pas en temps de famine.
Coachings gagnants
À la mi-temps, David Moyes prend pourtant la meilleure décision de sa carrière sur le banc des Red Devils : faire entrer Shinji Kagawa à la place de l’invisible Giggs. Cantonné au banc depuis le début de la saison, le brillant japonais inverse le cours de la rencontre dès ses premières foulées. Incisif, il fait peu à peu remonter United sur le rectangle et gratte quelques minutes plus tard un précieux corner : Rooney botte, Vidić s’envole, United convole. Profitant du mutisme inhabituel des Allemands, Manchester prend les devants et tient son « exploit » . Très vite pourtant, l’équipe reprend ses mauvaises habitudes. En reculant de nouveau, les Anglais s’exposent et craquent 10 minutes après l’ouverture du score sur une action de classe initiée par Robben. Décalé côté droit, Rafinha trouve le nouvel entrant Mandžukić qui, d’une remise de la tête, permet à Schweinsteiger de s’illustrer dans un exercice qu’il maîtrise à la perfection : la mine dans la lucarne. Passeur décisif sur l’action, le Croate justifie la réponse de Guardiola à son homologue Moyes dès son entrée. Le but à l’extérieur en poche, le Bayern essaye pourtant de l’emporter et allume encore quelques cartouches dans la surface mancunienne. Vigilante, la défense repousse les offensives et offre même quelques contre-attaques à ses artilleurs. Le match en reste néanmoins à un coaching gagnant partout et s’achemine vers son terme, le temps que trouve Schweini pour réaliser un deuxième geste dont il a le secret : le tacle un peu trop appuyé. Le milieu allemand manquera donc un retour où le Bayern, bien qu’en position de force, devra se méfier de cette équipe qui sait encore parfois résister aux plus grands.
Par Raphael Gaftarnik