- Angleterre
- Premier League
- 29e j
- WBA/Manchester United (0-3)
Manchester, le score sans la manière
Face à une équipe en perdition, les Red Devils avaient l'occasion de se relancer, et de retrouver la confiance envolée à Athènes. C'est chose faite, avec une large victoire (0-3), qui ne doit cependant pas masquer les carences du collectif mancunien.
West Bromwich Albion – Manchester United: 0-3Buts : Jones (34e), Rooney (65e), Welbeck (84e)
61e minute. Sur un bon coup franc en faveur de Manchester United, Rooney et Van Persie se télescopent dans la surface, et l’Anglais tombe sur Chris Brunt, qui se blesse au genou et doit sortir. Ce fait de jeu anodin en apparence illustre parfaitement la philosophie de ce match. Les Red Devils, toujours aussi brouillons collectivement, ont tout de même mis à terre des Baggies qui ne pouvaient, au vu des lacunes affichées, espérer guère plus. Si ce match aura pu redonner confiance aux hommes de David Moyes, ces derniers ont longtemps montré les mêmes faiblesses collectives qui les plombent depuis le début de l’année, à savoir un manque d’idées flagrant et un engagement trop faible. Au vrai, cette équipe ressemble à une constellation d’étoiles qui ne brillent pas, ou par intermittence. Mais la deuxième période et le score final (0-3) indiquent que ce pantin désarticulé par moment peut briller lorsqu’il se remet dans le sens de la marche. Encore une fois, cette équipe-là déçoit par le jeu proposé, mais semble posséder une immense marge de progression.
Dream team à l’arrêt
Pour la première fois de l’année, David Moyes pouvait aligner toutes ses armes en même temps, et sortir l’artillerie lourde. Sur le papier, la paire Carrick-Fellaini au milieu, et l’infernal trio Januzaj-Rooney-Mata en soutien de Robin van Persie fait saliver. Oui, mais le papier n’a jamais fait gagner personne, sinon le Brésil aurait été champion du monde en 2006, et le Real en serait à sa quinzième Ligue des champions. En attendant, ce Manchester United reste malade. Des joueurs à l’arrêt, une animation quasi inexistante – le comble lorsque l’on connaît la qualité des joueurs censés créer le jeu – les Red Devils affichent toujours la même mine triste. Aucune occasion, aucun danger créé sur la cage de Foster pendant la première demi-heure, jusqu’à une tête à bout portant de Rafael, sur un centre de Januzaj, sortie miraculeusement par Foster (28’). En face, West Bromwich est bien en place, bien organisé, et tente de jaillir en contre. Une technique qui avait déjà fait ses preuves à l’aller, où ils avaient vaincus les hommes de David Moyes, mais aussi face à Chelsea, Liverpool et Arsenal, tous tenus en échec au moins une fois cette saison. Lorsque l’on ne trouve pas de solutions dans le jeu, il reste les coups de pied arrêtés. À droite de la surface, Van Persie dépose le ballon sur le front de Phil Jones, libre au premier poteau, dont la tête puissante trouve les filets (0-1, 35’). Sur un long ballon en profondeur, Foster rate sa sortie devant Van Persie et touche le ballon du bras (42’), l’arbitre ne voit pas et laisse le jeu continuer, avant de siffler la mi-temps d’une partie peu passionnante jusqu’ici.
Rafael-Rooney, et ça repart
La seconde mi-temps reprend sur le même rythme de sénateur. West Bromwich se dit alors qu’en mettant plus de rythme, il y a peut-être un coup à jouer. Anichebe, très disponible sur le front de l’attaque, combine bien avec Gera, mais la frappe du Hongrois est facilement captée par De Gea (51’). Nerveux, Van Persie commet deux fautes grossières et s’il écope d’un carton jaune sur la première, l’arbitre se montre très clément avec lui sur la seconde. Dans la foulée, Moyes sort le Hollandais pour le remplacer par Welbeck. L’absence de jeu collectif est toujours criante côté mancunien, mais sur un décalage de Mata, Rafael, très bon aujourd’hui, centre au deuxième poteau pour Rooney, qui place sa tête à bout portant (0-2, 65’). Malgré les bonnes intentions affichées, notamment dans l’esprit, les Baggies montrent leurs limites, et rappellent qu’ils restent sur une série d’une seule victoire en dix-huit matchs. Gera tente bien sa chance à la conclusion d’un beau mouvement dans la surface mancunienne, mais De Gea reste vigilant (77’). Dans la foulée, Rooney et Fellaini exécutent un joli une-deux et l’Anglais lance Welbeck dans la surface, qui ajuste tranquillement Foster (82, 0-3). Manchester s’impose largement, se rapproche des places européennes, et s’il reste toujours un petit goût d’amertume, les hommes de Moyes semblent sur la bonne voie.
par Paul Piquard