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Guardiola, le roi d’Angleterre veut rester envie
Sacré champion d’Angleterre pour la quatrième année consécutive à la tête de Manchester City, Pep Guardiola a laissé planer le doute sur son avenir. En manque d’adrénaline dans le nord du Royaume, quels défis le légendaire tacticien pourrait-il se fixer pour retrouver la flamme ?
« La réalité, c’est que je suis plus proche de partir que de rester, ça fait huit ans… Parfois je suis un peu fatigué, mais parfois j’aime. Là, tout de suite, je ne suis pas capable de vous dire exactement quelle sera ma motivation pour continuer la saison prochaine, parce que c’est parfois difficile de la trouver une fois que l’on a tout réussi. » Comme à Barcelone en 2012, Pep Guardiola n’a pas caché que la flamme n’était plus si vive après le quatrième sacre national consécutif de son Manchester City. Au point d’envisager de quitter le nord de l’Angleterre à l’issue de son contrat, dans un an. Avec quels nouveaux défis à relever pour continuer de marquer de son empreinte l’histoire du ballon rond ?
En quête d’adrénaline
À désormais 53 ans, Pep Guardiola semble en quête d’un shoot d’adrénaline, d’un air nouveau à respirer et surtout de défis inédits à relever. Le voilà désormais champion d’Angleterre pour la sixième fois en huit ans, ce qui porte son total à douze sacres nationaux en quinze ans passés sur un banc. Depuis ses débuts à Barcelone, il n’a été contraint de céder que face à un Real Madrid à 100 points en 2011-2012 et à un Liverpool à 99 unités en 2019-2020 et a terminé troisième une seule fois : pour ses grands débuts dans le Royaume, en 2016-2017. De quoi accumuler quelques records, à l’image du dernier en date : jamais un club n’avait été champion quatre fois d’affilée depuis le début de l’ère Premier League. C’est désormais chose faite.
6 – Pep Guardiola has clinched his sixth Premier League title with Manchester City – he is just the fourth manager to win as many as six English top-flight titles, along with Sir Alex Ferguson (13), George Ramsay (6) and Bob Paisley (6). Pantheon. pic.twitter.com/tl7dR2k1fi
— OptaJoe (@OptaJoe) May 19, 2024
Dans un foot où les plus grands ne cessent de se fixer des challenges toujours plus fous pour continuer à avancer, le Catalan va devoir trouver un nouveau carburant. « J’ai connu cela la saison dernière après Istanbul. Je me suis dit : “C’est fini, il n’y a plus rien”, confiait encore ces dernières heures celui qui était venu à Manchester pour permettre aux Skyblues de remporter leur première Ligue des champions. À certains moments, j’étais un peu fatigué. Mais à d’autres moments, j’ai adoré. Nous gagnions des matchs et nous étions en pleine forme avec de nouveaux joueurs. J’ai donc commencé à me dire : « Personne n’a réussi à enchaîner quatre victoires d’affilée, pourquoi ne pas essayer ? » Pas sûr que l’idée d’un cinq à la suite suffise à combler l’appétit de l’intéressé, ni à masquer sa lassitude.
De nouveaux défis, vite !
Après avoir triomphé dans trois championnats européens majeurs, comment le plus grand entraîneur du XXIe siècle pourrait-il continuer à écrire l’histoire du football ? Quel nouveau chapitre peut-il être tenté d’ajouter à son incroyable roman ? La première option serait probablement de tenter de régner sur un nouveau pays à la tête d’une grosse cylindrée, que ce soit en Italie ou en France, par exemple. À moins qu’il ne préfère s’envoler pour un nouveau continent ? Les rumeurs d’un départ vers New York ne tarderont pas à refaire surface, surtout concernant celui qui connaît déjà la ville pour y avoir vécu durant son année sabbatique voici une décennie. La Big Apple future témoin des exploits de Guardiola ? Le scénario pourrait également voir le jour si l’Espagnol décide de prendre les rênes d’une sélection en vue du prochain Mondial.
Autant de spéculations sur l’avenir d’un entraîneur dont les moindres décisions seront forcément scrutées et disséquées à l’envi. Mais qui devrait continuer à appliquer les mêmes principes fondamentaux, quel que soit le nouveau contexte dans lequel il aura choisi d’évoluer, tout en agrémentant le tout de quelques innovations tactiques bien senties. Son départ constituerait en revanche une véritable révolution pour Manchester City, qui se retrouverait alors forcé de se réinventer de fond en comble. Si les Citizens n’ont pas attendu le Catalan pour glaner leurs premiers trophées nationaux, ce dernier est devenu l’incarnation absolue du rouleau compresseur presque inarrêtable qu’ils sont devenus depuis son arrivée ou presque. C’est finalement pour le club que le défi sera le plus grand.
Par Tom Binet