- Ligue des champions
- 6e journée
- Groupe D
- Dortmund/ManCity (1-0)
Manchester City n’avait pas la niaque
Le scénario était prévisible : au terme d'un match pas folichon, le Borussia Dortmund l'emporte 1-0 face à une équipe de Manchester City totalement démotivée. Les Citizens n'accrochent donc même pas l'Europa League.
Borussia-Dortmund : 1-0But : Schieber (57e) pour Dortmund.
Niaque : nom féminin. Esprit de compétition, désir de gagner, ou d’affronter résolument les difficultés, combativité.
Comme l’année dernière, les Citizens ont dû ravaler leurs grandes ambitions européennes. D’ores et déjà éliminés de la compétition et même bons derniers « du groupe de la mort » avec seulement trois petits points et pas la moindre victoire à se mettre sous la dent, les ouailles de Roberto Mancini pouvaient néanmoins encore accrocher la troisième place qualificative pour l’Europa League en espérant que le Real batte l’Ajax à domicile et en battant l’équipe bis d’un Borussia Dortmund assuré de terminer à la première place. Seulement voilà, la question qui fâche est la suivante : les Citizens désirent-ils vraiment s’imposer et accrocher une place pour l’Europa League ? S’il a mollement affirmé en conférence de presse qu’il comptait jouer cette compétition à fond pour ramener un titre à ses supporters, Mancini a aussitôt ajouté qu’en cas de qualification, il alignerait systématiquement l’équipe B lors des joutes européennes. Probablement pas le discours qui risquait d’inciter ses troupes à se brûler sur le terrain.
Têtes d’enterrement
Sur le banc, Jürgen Klopp est pépère, jambes croisées et regard serein. Le Signal Iduna Park est plein comme un œuf, la Südtribüne est belle et arbore un gigantesque tifo aux couleurs du club, le bonheur à la rhénane, quoi. Côté pré, les 22 gars ne semblent pas particulièrement vouloir laisser leurs tripes sur la pelouse, la passe en retrait est bel et bien à la mode et Samir Nasri excelle dans le domaine. Sans ses habituels copains de jeu Lewandowski et Götze — le premier est sur le banc, le deuxième profite de l’ambiance en tribune —, la bombe Reus fait pâle figure. Sur le banc de City, Brian Kidd et Roberto Mancini débutent le concours de celui qui tirera la plus belle tête d’enterrement. Qu’elles sont longues, ces minutes à attendre avant de voir Džeko enfin frapper au but de loin, à la 32e minute. La réponse du berger à la bergère vient quelques instants plus tard sur une percée de Reus qui repique et envoie une lourde du gauche que Hart repousse sur son poteau. Sur ce léger frisson, M. Mazic siffle la mi-temps. Allez les bleus, le Real mène 2-0, un petit but et vous la tenez votre qualification pour la C3. Enfin si vous la voulez…
Et grosse honte…
Comme un symbole de l’apathie des Mancuniens, Perišić commence par faire mumuse avec Maicon : passements de jambe, crochet à droite, crochet à gauche, feinte de centre. Sur l’action suivante, le Croate se joue une nouvelle fois du marquage du Brésilien et balance une reprise de volée du gauche que le goal claque en corner. City n’y est plus du tout et se fait finalement punir dans la foulée. Sur un centre à ras de terre Błaszczykowski — le Polonais a remplacé Reus à la mi-temps —, Schieber se jette plus vite que Kompany et tacle le ballon dans le but vide. 1-0, Klopp est tout sourire. Pour faire semblant de vouloir inverser la tendance, Mancini décide de faire entrer Agüero et Balotelli. Visiblement pas dans un bon jour, Bali-Balo se fait conspuer par le public, se vautre dans l’herbe à chaque contact, fait la moue et s’engueule avec ses coéquipiers. De l’autre côté, les Schwarz-Gelben profitent de l’entrée de Lewandowski pour mettre une dernière fois le feu dans la défense gruyère des Citizens, mais Hart repousse magnifiquement (et involontairement) du visage. Ultime humiliation, Klopp fait entrer Bittencourt, un minot de 18 piges, après lui avoir fait un gros câlin. S’en est trop, Balotelli s’énerve et prend son jaune, l’arbitre siffle la fin du match, City termine dernier de son groupe. La honte.
Par Pablo Garcia-Fons