- C1
- Quarts
- Atlético-Manchester City (0-0)
Manchester City muselle l’Atlético
Maître des événements dans le premier acte, Manchester City se sera fait peur après la pause au Wanda Metropolitano, ce mercredi soir, mais l'Atlético de Madrid était trop brouillon pour s'offrir le roi d'Angleterre (0-0, 1-0 à l'aller). Et le futur roi d'Europe ?
Atlético de Madrid 0-0 Manchester City
Carton rouge : Felipe (90e+2) pour les Colchoneros
Plein et bruyant pour l’occasion, le Wanda Metropolitano rêvait du coup double : renverser le grand favori de la Ligue des champions après un non-match, et enfin goûter à la victoire, après deux nuls et deux défaites à domicile dans la reine des compétitions européennes en 2021-2022. Raté. Il faut dire que jouer une mi-temps sur quatre, c’est un peu donner le bâton pour se faire rosser. Non content de retrouver ses meilleurs ennemis merengues au tour suivant, Pep Guardiola dépasse Carlo Ancelotti et José Mourinho, et leurs huit derniers carrés de LDC. Et cette fois, il compte enfin aller au bout avec ses Citizens.
Le jeu de l’araignée
Durant la première minute de jeu, l’Atlético passe plus de temps dans le camp citizen que sur l’ensemble du match aller. Si cette affirmation est à peine caricaturale, le pressing des Matelassiers a le mérite d’exister. Seulement voilà, petit à petit, l’oiseau fait son nid. Et les Bleus de Manchester séquestrent la sphère, tout en imposant leur rythme. Alors, lorsque le capitaine İlkay Gündoğan enveloppe son ballon (8e), avant que John Stones ne domine les airs sans cadrer sa tête (10e), il suffit de rabattre les pupilles sur le faciès de João Félix : la soirée est vouée à être longue. Pour combler, Felipe et Stefan Savić multiplient les fautes grossières et aiguisent leurs meilleures répliques de stand-up. Dans le lot, Phil Foden se prend notamment une vilaine charge dans les cervicales de la part de l’armoire brésilienne (12e), et termine avec le crâne bandé, ainsi qu’une bonne frayeur.
L’intensité – bien que pas toujours bien placée – est au rendez-vous, le match est vivant, Geoffrey Kondogbia fait des roulettes, Riyad Mahrez s’amuse. Jan Oblak, lui, peut compter sur Reinildo, toujours là pour combler les errements de Renan Lodi, comme devant Kevin De Bruyne, dont la lourde reprise de volée se heurte à l’ancien Lillois (27e). Mais la pression s’accentue sur les Colchoneros, et de quelle manière : d’un extérieur du gauche fouetté de pied de maître, Mahrez brise l’assise rouge et blanc. Le centre en retrait de Kyle Walker trouve Foden, avant que Gündoğan, bien décalé par le prodige anglais, ne bute sur le montant droit d’Oblak (30e). Le message est passé : la toile d’araignée skyblue est bien en place.
Les punaises sortent du matelas
Pourtant, entre les dégagements en catastrophe et les relances de têtes brûlées, l’Atlético parvient à amorcer un réveil et à ramener la fameuse incertitude sportive dans l’air. En dépit d’une maigre frappe à mettre à l’actif de Kondogbia dans le premier acte (35e), la fierté locale se diffuse des tribunes au terrain, à 45 minutes de l’élimination. Le bloc colchonero remonte, City ne ressort subitement plus les ballons et voit son maître à jouer De Bruyne sortir sur blessure (encore la cheville droite). Dès lors, la machine est grippée, et la confiance, jusqu’ici bien au chaud dans le camp citizen, change de camp.
Antoine Griezmann, enfin trouvé dans la surface, se ferme l’angle (46e). Peu avant l’heure de jeu, le champion du monde français obtient ensuite une meilleure chance de faire parler de lui, mais sa reprise de l’extérieur, instinctive, ne punit pas le trou d’air de João Cancelo (57e), et file hors cadre. Entré en cours de jeu, Rodrigo de Paul n’est pas plus précis (70e), alors qu’il aurait pu faire fructifier un petit pont doublé d’une remontée de balle efficace de João Félix. Alors que la bande à Guardiola étouffe, John Stones livre son corps à la science devant Matheus Cunha (86e), avant que Savić passe près de redresser le corner. La fin de match est pourrie par un tacle corsé de Felipe (finalement expulsé) sur Foden, puis par l’attroupement digne d’un blocus étudiant qui suit. Neuf minutes de temps additionnel, une dernière sortie d’Ederson, une dernière guibole de Nathan Aké, et Manchester City peut rejoindre le Real Madrid dans le dernier carré. Non sans avoir sué et pris des coups.
Atlético de Madrid (3-5-2) : Oblak – Savić, Felipe, Reinildo – M. Llorente, Koke (De Paul, 69e), Kondogbia, Lemar (L. Suárez, 82e), R. Lodi (Á. Correa, 69e) – Griezmann (Carrasco, 69e), J. Félix (Cunha, 82e). Entraîneur: Diego Simeone.
Manchester City (4-3-3) : Ederson – Walker (Aké, 73e), Stones, Laporte, Cancelo – De Bruyne (Sterling, 65e), Rodri, Gündoğan – Mahrez, Foden, B. Silva (Fernandinho, 79e). Entraîneur: Pep Guardiola.
Résultats et classements de la Ligue des championsPar Alexandre Lazar