- Angleterre
- Premier League
- 23e j
- Tottenham/Manchester City (1-5)
Manchester City met sa fessée à Tottenham
Arsenal tenu en échec hier, les Citizens n'ont pas manqué l'opportunité de prendre la tête de la Premier League en écrasant de bien pauvres Spurs (1-5). Une démonstration de force qui laisse une nouvelle fois pantois un adversaire londonien heureux d'en avoir terminé pour cette saison avec City.
La pire attaque du top 10 recevait ce soir la meilleure attaque de Premier League. Quelque chose comme 38 buts, et ce soir 10 points d’écart entre les Spurs de Sherwood et les Citizens de Pellegrini. Un fossé logique qui sépare deux équipes aux styles diamétralement opposés depuis le début de saison. En recherche de confiance permanente, Tottenham a ce soir confirmé le manque de cohérence qui anime le jeu d’une équipe trop peu inspirée. Au terme de cette 23e journée, les Citizens ont pour leur part rappelé que le seul réel favori à la succession de l’ennemi voisin de toujours, c’est bien eux. Incroyablement supérieurs en début de match, les Citizens ont affiché par la suite une maitrise de champion qui pourrait bien marquer un tournant définitif en tête de la Premier League.
City ou l’art de vous divertir
Très vite, on comprend que ces deux équipes-là n’ont pas grand-chose en commun. Plus rapide, plus vif, mieux organisé, Man City n’évolue plus dans la même division qu’une équipe de Tottenham tout simplement insuffisamment armée pour revendiquer quoi que ce soit. Au bout de quatre minutes, Aguëro décide déjà d’affoler une première fois la défense des Spurs. Insaisissable, El Kun se faufile trop facilement dans une défense amorphe avant d’armer un envoi surpuissant sur le montant d’Hugo Lloris. La couleur a au moins le mérite d’être annoncée. La soirée sera longue et difficile pour la doublette Dawson-Chiriches. L’impression se confirme quant à la 10e minute, c’est au tour de Dzeko de régler sa mire. Dans le même temps, le pauvre Adebayor s’essaie sans succès au contrôle de balle. Encore hilare, Aguëro profite du bon travail de Kompany pour hisser les Citizens aux commandes (16e). White Hart Lane n’a même pas le droit d’être médusé et peut s’estimer bien heureux de n’être mené que d’un but. Et si les minutes qui suivent laissent imaginer une exécution toute proche, l’excellence de Lloris devant Aguëro et le manque de lucidité en tâche défensive de Yaya Touré laissent aussi augurer un semblant d’espoir pour les Spurs. L’inévitable échéance – celle du chaos – semblait jusqu’alors tout proche, mais s’éloigne tout à coup. La faute à la frustration consécutive à de trop nombreuses occasions vendangées, mais aussi peut-être et surtout à la rechute musculaire de l’homme de cette première mi-temps, l’homme de la quinzaine : El Kun Aguëro et ses 7 buts depuis le 15 janvier.
Le temps d’une hésitation
La version joueuse de Tottenham surprend. Agréables à voir jouer, les Spurs s’enhardissent presque, mais sont vite refroidis par le deuxième génie de la soirée, David Silva. C’est sur une ouverture lumineuse de ce dernier qu’Edin Džeko poussera Dany Rose à la faute. Un geste, un seul, qui entérine la fin de l’espoir pour Tottenham. L’exclusion du jeune Anglais, la transformation du penalty du vieux Yaya et voilà le break tant attendu (51e). À nouveau complètement perdus, les Spurs revivent alors le temps d’un instant un scénario qu’ils ne connaissent que trop. Domination adverse, repli maximum et soumission totale. Sans surprise, ce remake du début de match, mais aussi du match aller (6-0), donne libre cours à l’imagination des attaquants mancuniens et à l’inspiration géniale de David Silva. Edin Džeko en profite et fusille une troisième fois des Spurs littéralement pétrifiés (53e). La tête dans les chaussettes, Tottenham est (re)parti pour se prendre une rouste. Et si Étienne Capoue – entré à la place de Dembélé à la mi-temps – vient faire miroiter à ses coéquipiers une fin de soirée moins honteuse qu’il y a deux mois (59e), il ne s’agit là que d’un mirage. City compte bien s’amuser jusqu’au bout. Volontaire et inspiré, Jovetić en profite pour ouvrir son compteur-buts en Premier League (78e) avant que Kompany ne finisse d’étouffer les Londoniens (89e). 1-5, un score final aussi dur que logique qui aurait même pu être bien plus lourd sans les maladresses répétées d’un Džeko, pas dans un grand jour. Et dire qu’on pensait les Spurs relancés…
Martin Grimberghs