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Manchester City-Liverpool, « le Clásico de la Premier League »

Par Quentin Ballue
Manchester City-Liverpool, «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>le Clásico de la Premier League<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Avant de s'écharper en demi-finales de la Cup à Wembley, Manchester City et Liverpool ont rendez-vous à l'Etihad ce dimanche pour la 31e journée de Premier League. Un choc qui pourrait marquer un tournant dans la course au titre palpitante que mènent les deux clubs, dont les rencontres sont en passe de devenir un classique du football britannique.

Depuis août 2018, Manchester City a disputé 144 matchs de championnat et glané 338 points. Soit une moyenne de 89,2 points par saison. Personne ne rivalise outre-Manche, à une exception près : sur cette même période, Liverpool totalise… 337 unités. Un minuscule point pour séparer les deux monstres, preuve d’une régularité sensationnelle. Un point, c’est également l’écart entre les deux clubs avant leur collision dimanche à l’Etihad. Un choc au sommet, et le nouvel épisode d’une rivalité qui s’impose année après année dans le paysage du football anglais.

Le vrai main event

Skyblues et Reds ont dû en découdre en finale de la League Cup en 2016 et pour le titre de champion d’Angleterre en 2013-2014, où Liverpool avait trébuché dans la dernière ligne droite (au sens propre comme au figuré), laissant City finir deux points devant. Cette rivalité entre voisins n’a cependant véritablement émergé qu’au moment où Pep Guardiola et Jürgen Klopp se sont retrouvés face à face, après quelques joutes mémorables en Allemagne. « Les deux équipes ont élevé leur niveau et leur régularité avec l’arrivée de leurs managers, estime Guillem Balague, journaliste pour la BBC. City et Liverpool ont fini aux deux premières places du championnat trois fois lors des quatre dernières saisons. En Europe, City est en quarts pour la quatrième année consécutive et Liverpool pour la troisième fois en quatre ans. City-Liverpool, c’est un peu comme les matchs Barça-Real de l’époque Guardiola-Mourinho. »

La bascule se fait en 2018 : vainqueurs 4-3 d’un match épique à Anfield pour stopper la série de 22 matchs sans défaite en championnat des Citizens, les Reds remettent le couvert en quarts de finale de la C1. Giflés 3-0 à Anfield, les hommes de Pep Guardiola subiront même l’affront d’un autre revers, à l’Etihad, au match retour (1-2). Depuis, les deux se tirent la bourre de manière infernale. « C’est un peu devenu le Clásico de la Premier League, poursuit Johan Djourou, consultant RMC Sport. Ces deux équipes jouent le titre chaque saison, avec des coachs qui sont des phénomènes et qui ont chacun un style assumé. Au niveau de la qualité et de l’intensité, c’est devenu une référence. Si tu n’es pas supporter d’une équipe et qu’il y a un match à voir dans l’année, c’est celui-là. »

« Il n’y a plus de tension dans les matchs avec United »

Cette concurrence sportive n’a pas vraiment dépassé le cadre du terrain. Seule exception notable : le bus mancunien avait été la cible de projectiles lors de son trajet vers Anfield en 2018. Des incidents condamnés par Klopp sans aucune réserve. « Il y a un vrai désir de voir Liverpool lâcher des points, mais hors du terrain, ce n’est pas aussi intense qu’avec United, estime le supporter citizen David Mooney, qui produit le podcast Blue Moon. Si Liverpool ne gagnait pas autant, on ne les suivrait pas particulièrement, alors que le derby, c’est une question de rivalité historique. Dans les années 1990, pendant que United gagnait tout, il a fallu survivre en tant que fan de City. On a subi des moqueries, donc on ne se lassera jamais de battre United et de les ridiculiser. S’ils pouvaient descendre, ça me ferait bien marrer ! Il y a une aversion intense pour United. »

« Il y aura beaucoup de bruit dimanche parce qu’un titre est en jeu, mais City-United, c’est au-dessus. C’est une rivalité de tous les jours, qu’on voit dans les bars ou les maisons », appuie Guillem Balague. « Ce serait plus comparable au United-Arsenal des années 2000 », glisse l’ancien Gunner Johan Djourou. Moins coté sur l’échelle de la tradition, mais peut-être au même niveau sur l’échelle de l’émotion. « Il n’y a plus de tension dans les matchs avec United parce que les deux équipes ne sont pas au même niveau, pointe David Mooney. La victoire 2-1 contre Liverpool en 2019 est certainement l’un des matchs les plus tendus que j’ai vécus, du fait de son importance dans la course au titre. Et le meilleur sentiment en football, c’est la joie après 90 minutes de tension. J’imagine qu’il y aura la même atmosphère dimanche. » Un match pour se rapprocher, côté Red, d’un potentiel quadruplé, et côté Skyblue, d’un triplé, puisque ni l’un ni l’autre n’est rassasié. Si vous aviez prévu quelque chose dimanche entre 17h30 et 19h30, vous n’avez plus qu’à annuler.

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Par Quentin Ballue

Tous propos recueillis par QB

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