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Manchester City, les cinq hommes du titre
Depuis hier après-midi, Manchester City est officiellement champion d'Angleterre, pour la première fois depuis 1968. Un titre marquant, acquis au bout du suspense grâce à quelques hommes forts, qui ont su guider les Citizens tout au long d'une saison flamboyante.
Sergio Agüero
Le héros. Hier, Sergio Agüero est devenu le premier homme capable d’arrêter le temps. Bien décalé par Mario Balotelli, l’Argentin a, en l’espace de quelques longues secondes, réalisé l’action parfaite. Une feinte de corps splendide, de la lucidité et du sang-froid, et cette frappe, sans pitié, pour enfin tuer Kenny. Fou de joie, celui qui est arrivé cet été en provenance de l’Atletico, est entré hier dans l’histoire du club et ce, de manière indélébile. Impossible, malgré cette folie dominicale, de réduire la saison de l’Argentin à ce simple but victorieux. Auteur de 23 buts cette saison, le gendre de Diego Maradona échoue à un petit but du record de Fernando Torres pour une première année en Premier League. Constant tout au long de la saison, il a été un buteur rassurant en période de galère et un joueur capable de créer le danger quand les défenses adverses étaient trop compactes. Bref, le genre de mec qui ferait passer pour normal un transfert à 45 millions d’euros…
Yaya Touré
L’indispensable. Sur une jambe, il a été capable d’envoyer Zabaleta au but face à QPR. Sur deux épaules, il a été capable de porter une équipe de stars pendant une saison entière. Homme à tout bien faire de Manchester City, l’Ivoirien, dont l’armoire à trophées est déjà bien remplie après un passage au Barça, désirait ce titre plus que tout. Il l’a eu. Ratisseur quand il le faut, créateur quand il en a envie, Yaya Touré, c’est l’assurance d’un secteur défensif solide et d’un secteur offensif imaginatif. Extrêmement influent dans le dispositif de Roberto Mancini, où il fait la paire avec Gareth Barry, l’ancien Monégasque a manqué un gros mois de compétition pendant la Coupe d’Afrique des Nations. Un mois durant lequel les Citizens ont été éliminés des deux coupes nationales et ont perdu contre le Sporting Portugal en Europa League. Taulier au pays des étoiles, Yaya Touré s’est affirmé cette année comme l’un des tout meilleurs milieux de terrain du monde. Si ce n’est le meilleur.
David Silva
Le génie. Six buts, quinze passes décisives, mais tellement plus encore. Meilleur passeur de Premier League, David Silva a été le chef d’orchestre de la troupe la plus talentueuse du pays. Mais également la plus capricieuse. Cette année, Manchester City, c’était : « Quand Silva, tout va. » Auteur d’un début de saison fabuleux, l’Espagnol a été en dedans au moment où les Citizens se faisaient grappiller des points par le rival de United. Après une première saison compliquée, l’ancien joueur de Valence semble enfin avoir dompté la Premier League et donne la pleine mesure de son jeu. Le fait marquant de sa saison restera évidemment son récital lors du « derby-tennis » face à Manchester United. Capable de briser n’importe quelle défense, David a joué un peu partout, toujours avec réussite, et toujours avec cette classe que Roberto Mancini apprécie. La saison prochaine sera celle de la confirmation.
Vincent Kompany
Le roc. Pour finir l’année en beauté hier, mieux valait regarder Madame Kompany que Vincent. Largué par Armand Traoré sur le deuxième but de QPR, le Belge a pourtant réalisé une saison incroyable. Capable d’endosser le costume du sauveur, comme contre Manchester United, l’ancien d’Anderlecht a reçu le trophée Barclays de meilleur joueur de la Premier League, une première pour un joueur de Manchester City. Élément le plus solide et le plus régulier de la meilleure défense de Premier League, titulaire à 31 reprises en 2011-2012, le défenseur de 26 ans, auteur de trois buts cette saison, s’est également distingué par son calme et sa sagesse, et ce, même au moment de débriefer le débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Après une année réussie, le « Diable rouge » va débuter la saison 2012-2013 avec deux titres à défendre. Celui de champion d’Angleterre et celui de meilleur défenseur du monde.
Joe Hart
Le mur. 38 titularisations en Premier League. Oui, vous comptez bien, Joe Hart n’a pas manqué un seul match cette saison. Et il n’a pas pris beaucoup de buts. 29 au total et dix-sept matchs sans encaisser le moindre pion ; les fameuses « clean sheets » . A 25 ans, Joe Hart est l’élu. Il est le dernier rempart le plus sérieux de la sélection anglaise depuis un bout de temps et il compte bien s’installer dans la durée chez les Citizens et les Three Lions. Sacré ce dimanche, il est l’un des « anciens » de Manchester City, l’un des derniers résistants, et par conséquent, l’un des plus heureux hier, quand Agüero a dégainé. Une belle récompense pour un mec qui a pas mal galéré et qui mérite d’être enfin dans la lumière. Même sir Alex a les boules.
Par Swann Borsellino