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Manchester City, le syndrome Paris ?
Sortant toujours des poules ces dernières années, mais souvent décevant lors de la phase à élimination directe de Ligue des champions, Manchester City a de nombreux points communs avec le Paris Saint-Germain en C1. Notamment celui de ne pas faire honneur à son statut de favori dans une compétition considérée comme l'objectif principal de ses riches propriétaires. Qui pourraient encore voir leur club échouer cette année.
12 avril 2016. À l’Etihad Stadium, Manchester City attend la 74e minute pour faire l’ultime différence après avoir concédé le nul au Parc des Princes à l’aller (2-2) et loupé un penalty par Sergio Agüero au retour : à un quart d’heure du terme, le plat du pied droit de Kevin De Bruyne trompe Kevin Trapp et élimine définitivement le Paris Saint-Germain dans une confrontation dont le niveau ne fait pas franchement honneur aux quarts de finale de la Ligue des champions. Certains ragent encore du schéma tactique à trois derrière aligné pour la première fois de la saison par Laurent Blanc, d’autres admettent que les Anglais étaient largement prenables. Reste que ce jour-là a, d’une certain façon, marqué l’histoire.
Car en sortant les Français, les Citizens se sont offert la première demi-finale de C1 de leur histoire. Une demi-finale qui est même la seule des deux équipes confondues depuis 2013-2014. Pourtant, lors de ces six dernières saisons, Mancuniens comme Parisiens ont passé la phase des poules lors de chaque édition. Un manque de réussite flagrant donc, comme s’il fallait obligatoirement qu’ils se rencontrent en quarts pour envoyer l’un des deux dans le dernier carré de la compétition. Comme si les deux clans étaient freinés par un plafond de verre européen qu’ils ne pouvaient exploser que par la force des choses.
Nouveaux riches, nouveaux favoris, nouveaux perdants
Un plafond de verre partagé, oui, qui s’illustre par plusieurs points communs. Rachetés à peu près au même moment (2008 pour City, 2011 pour Paris) par des entités étrangères qui leur ont offert – et leur offrent encore – un énorme pouvoir financier sur le marché des transferts, donnant du boulot à de nombreux comptables, les deux clubs fournissent de la matière aux médias chaque année. Parce qu’ils s’avancent dans le tournoi avec d’immenses objectifs largement affichés par leurs propriétaires, parce qu’ils alignent les bons résultats en phases de groupes lors de la première partie de saison, parce qu’ils disposent d’un effectif aussi coûteux que talentueux, parce qu’ils font à un moment ou un autre partie des favoris à la victoire finale, et parce qu’ils ne sont finalement pas à la hauteur de leur statut une fois que les choses sérieuses arrivent.
Le duo, qui possède une certaine expérience historique en matière de Coupe d’Europe (deux finales de Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe dont une remportée, une demi-finale de C3 et une de C1 pour Paris ; une C2 pour City) se fait ainsi sortir de manière précoce saison après saison par un adversaire qui, en apparence, est à sa portée. En bref, ils déçoivent à chaque fois qu’ils sont bien placés. Ce sont les remontada barcelonaise et mancunienne, les expériences madrilène et catalane ou le mauvais tour de Chelsea pour les Français ; ce sont la surprise monégasque, la supériorité tactique du Barça, celle de Liverpool ou encore le réalisme du Real pour les Skyblues. Lesquels ont renforcé cette analyse en perdant la première manche sur la pelouse d’un Tottenham à leur merci.
Un certain progrès mancunien, quand même
Petite différence notable favorable à Manchester tout de même, et pas des moindres : quand le PSG semble ne pas apprendre de ses erreurs et continuer de flipper lorsqu’il faut composter un billet pour les tours qui comptent, City paraît progresser (un peu) au fil des années. Vincent Kompany, qui a participé à tous les parcours continentaux de son équipe, peut en témoigner : en 2012 et 2013, les Skyblues ne passaient même pas le premier tour. Avant 2016, le stade des quarts se refusaient à eux.
En 2019, les hommes de Pep Guardiola doivent donc démontrer qu’ils ont évolué. Pour cela, pas d’autre choix que de renverser les Spurs à la maison et éviter une sortie de route qui pourrait s’expliquer avant tout par un blocage psychologique. Sous peine d’être moqués par les autres pensionnaires du Royaume, et de se construire la même réputation que les Parisiens : celle d’une team sans organe au niveau du bas ventre.
Par Florian Cadu