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Manchester City, la gauche molle
Décevant ces derniers temps en championnat (trois défaites sur les cinq dernières journées), Manchester City et son gros effectif montre d'évidentes faiblesses sur le côté gauche. De quoi flipper avant le choc contre Liverpool, vu la puissance offensive des Reds.
37e minute au St Mary’s Stadium. Manchester City mène d’un but depuis l’ouverture du score de David Silva avant le quart d’heure de jeu, et pense bien regagner tranquillement les vestiaires avec ce score favorable à la mi-temps. Comme d’habitude, le champion en titre passe par l’arrière, multiplie les transmissions au sol pour ressortir proprement… sauf qu’Oleksandr Zinchenko, latéral gauche du jour, se foire.
Pressé par Pierre-Emile Højbjerg, dont il n’a pas senti la présence dans son dos, l’Ukrainien de 22 ans se fait avoir par l’adversaire. Une mauvaise conduite de balle, un tacle raté et un manque de concentration global : le milieu de terrain de Southampton récupère la gonfle, se défait sans problème du fautif et va égaliser d’une praline instinctive. Les Citizens s’en sortiront finalement indemne (3-1, score final), mais l’action prouve que l’ancien du PSV Eindhoven est encore un peu tendre pour être considéré comme un titulaire en puissance au plus haut niveau. Rien de plus logique ni de très grave, puisque le garçon a besoin de temps pour progresser.
Mendy, quand reviendras-tu ?
Le problème, c’est que de sérieux manques sont apparus à ce poste d’arrière gauche au sein de l’effectif paradoxalement ultra riche de Manchester City. Et s’il ne peut justifier à lui seul la relative méforme du club (trois défaites lors des cinq dernières journées de championnat, sept points de retard sur un Liverpool qu’il rencontre ce jeudi), ce vide s’avère criant ces dernières semaines.
Benjamin Mendy était pourtant bien parti pour faire le taf. Après la Coupe du Monde, l’international enfilait les passes décisives et retrouvait la santé. Sauf que son genou a sifflé et que l’ex-Marseillais a dû se faire opérer. Résultat : seulement neuf matchs de Premier League (cinq assists) jusqu’à la mi-novembre, et une absence prévue jusqu’en février.
Delph et Sané, à revoir
Ayant eu le même souci la saison passée après la première grosse blessure de Mendy, Pep Guardiola a opté pour la même solution qu’en 2017-2018 : Fabian Delph. Mais le Catalan doit se faire une raison : s’il peut dépanner dans cette zone du terrain (huit titularisations en PL), le milieu défensif de formation n’a pas le profil pour constituer un choix gagnant sur le long terme. En témoignent ses quelques erreurs commises récemment et son carton rouge reçu durant la défaite à Leicester. Et comme Leroy Sané, incontournable piston des Citizens la saison dernière (notamment en raison de son endurance lui permettant de multiplier les allers-retours sur le côté gauche et de garantir une aide défensive bienvenue), a perdu un peu de la confiance de l’entraîneur espagnol, l’arrière-garde vacille.
Cette faiblesse à gauche devient surtout préjudiciable quand Fernandinho, 33 ans et toujours indispensable à l’équilibre de Manchester City, est absent ou défaillant (les Sky Blues sont d’ailleurs invaincus sur la scène nationale en présence de leur Brésilien). Heureusement pour les Mancuniens, pour qui la défaite est interdite et le succès quasiment obligatoire s’ils veulent conserver leur titre, Big Fernand sera de la partie face à Liverpool. Au contraire de Deplh, suspendu. Zinchenko pourrait donc être aligné contre les Reds, qui ne vont pas se faire prier pour presser dans son dos. Et qui ont tout pour profiter du talon d’Achille bleu ciel. Surtout si Mohamed Salah ou Sadio Mané passent par là.
Par Florian Cadu