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Manchester City-Chelsea : une finale 100% anglaise, c’est tout naze

Par Alexandre Aflalo
Manchester City-Chelsea : une finale 100% anglaise, c’est tout naze

Pour la deuxième fois en trois ans, deux clubs anglais vont se cogner dessus en finale de la Ligue des champions. C'est en train de doucement confirmer que l'argent qui irrigue la Premier League depuis quelques années a son petit effet, mais c'est surtout en train de tuer un match, la finale de C1, qui devrait être l'événement foot de l'année. Merci messieurs, mais on a regardé votre championnat toute la saison, on aurait bien aimé voir autre chose.

Jürgen Klopp et ses ouailles pouvaient bien exploser de joie sous le ciel de Madrid, il y a tout juste deux ans. Le clin d’œil du destin était beau : un an après être tombé en finale face au Real, à Kiev, les Reds soulevaient cette fois-ci la coupe aux grandes oreilles dans la capitale espagnole. Oui, mais voilà : loin du prestige et de l’excitation de la finale de l’édition précédente face aux Merengues de Zizou, dans un match qui avait offert son lot de dramaturgie et de spectacle, la 6e Ligue des champions de Liverpool a été conquise après une finale toute moisie contre Tottenham, quasiment unanimement considérée comme l’une des pires finales de l’histoire de la Champions dans le jeu. Deux ans plus tard, il ne faut absolument pas s’étonner que notre engouement pour la « grande » finale de ce samedi soir entre Chelsea et Manchester City ne surpasse pas celui que l’on a ressenti pour le barrage de Ligue 1 jeudi soir : les Anglais nous ont refait le coup, et nous ont de nouveau imposé une affiche de Premier League pour ce qui devrait être LE match le plus sexy de l’année.

La troisième finale anglo-anglaise depuis 2008

À 24 mois d’intervalle, cette répétition du scénario quasiment à l’identique (une équipe ultra dominatrice en Premier League qui en affronte une autre que personne n’attendait vraiment à ce niveau) nous laisse entrevoir un futur peu reluisant pour la plus belle des compétitions de clubs. Depuis 2000, et la première occurrence d’une finale entre deux clubs d’un même championnat (Real-Valence, 3-0), la chose se produit déjà pour la huitième fois. Huit fois en vingt et un ans, soit un peu moins d’une finale sur trois au XXIe siècle. Trois fois entre clubs espagnols (le Real-Valence de 2000, donc et les deux Real-Atlético de 2014 et 2016), une fois entre deux clubs allemands (Bayern-Borussia en 2013), une fois entre deux clubs italiens (Milan-Juventus, en 2003) et donc trois fois entre clubs anglais (United-Chelsea en 2008, Liverpool-Tottenham en 2019 et City-Chelsea en 2021).

Sans rien enlever au mérite des équipes finalistes, qui ont évidemment gravi un à un les échelons d’une compétition ultra-concurrentielle, c’est quand même rageant que dans le football d’aujourd’hui, plus d’un tiers des finales de C1 soient des remakes de match qu’on a déjà vus le samedi à 17 heures à l’occasion d’une 24e journée d’un championnat national. Avec une Ligue des champions qui favorise toujours plus chaque année les championnats puissants, dont les plus grands clubs accumulent toujours plus de moyens, cela est forcément amené à se reproduire dans les années à venir. Et franchement, ce seront des finales qui n’intéresseront plus personne, à part les supporters des équipes en question.

À la mémoire des pionniers de la Coupe d’Europe

Parce qu’il est insupportable de toujours jouer les puristes, mais qu’il est aussi parfois un peu bon de revenir aux bases, il faut quand même rappeler que l’esprit de la Coupe d’Europe à sa genèse était à des années-lumière d’un format qui verrait s’affronter en sa finale deux clubs qui ont croisé le fer en championnat deux semaines auparavant. L’idée, dans des années 1950 où les affrontements entre clubs de différents pays étaient rares, était de régler une bonne fois pour toute le débat autour de l’identité du meilleur club d’Europe en laissant les mastodontes de chaque pays se mettre sur la tronche dans un cadre réglementé. Dans sa première édition, en 1956, la compétition initiée par une poignée de journalistes de L’Équipe réunissait d’ailleurs tout simplement seize équipes de seize pays différents. Aucun risque que deux équipes voisines se croisent sur les routes de l’Europe.

La Ligue des champions est une invitation au voyage, une promesse d’affiches de prestige entre des clubs qui ne se croisent qu’une fois par an, sa finale une fête du football qui traverse les frontières. Et si cette promesse est très largement tenue des phases de groupes aux demies, on peut regretter que la finale soit de plus en plus accaparée par ces trois pays qui, pas plus tard qu’il y a un mois, ont vu certains de leurs représentants tenter de faire sécession pour aller encore plus s’affronter entre eux dans une Superligue encore plus injuste que la Ligue des champions actuelle. Dans l’un de ses derniers entretiens au journal L’Équipe, en 2006, l’un des fondateurs de la C1, l’immense Jacques Ferran, regrettait qu’« aujourd’hui, les petits pays sont pratiquement mis à l’écart. Seul importe l’argent… On se demande si on n’a pas déclenché quelque chose qui sera un jour fatal au sport. Mais, que voulez-vous, c’est la vie… » Mais pas le foot.

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Par Alexandre Aflalo

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