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Manchester City champion 2020-2021, un juste retour à la normale
On se demande souvent quand reviendra la vie d'avant. Au-delà des interrogations sur la vaccination, un indicateur ne ment pas et il annonce un retour prochain à la normale : Manchester City is back. Contraints de se contenter d'une petite Carabao Cup en 2020, les hommes de Pep Guardiola ont retrouvé leur place au sommet de la chaîne alimentaire en mettant la main sur leur troisième titre de champion d'Angleterre en quatre ans. Logique. Et le banquet n'est pas terminé, alors que se profile un dessert au parfum de Ligue des champions.
Il n’y aura pas de record de points, puisque City terminera avec un maximum de 89 unités. Il n’y aura pas la même razzia qu’en 2019, quand City avait remporté le championnat, les deux coupes nationales ainsi que le Community Shield, puisque la Cup s’est envolée il y a trois semaines. Mais il y a une certitude : Manchester City demeure l’écurie numéro 1 du football anglais. Sacrés à la suite de la défaite du voisin United, les Skyblues ont confirmé que la saison passée était une anomalie et qu’ils gardaient la main. Une main de fer, sans aucun doute.
Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Le spectre de la fin de cycle pointait pourtant le bout de son nez, à l’automne. Poussé hors du trône par Liverpool quelques mois plus tôt, Manchester City a démarré sa campagne en mode diesel. Mis KO par Leicester fin septembre (2-5) et Tottenham en novembre (2-0), les Citizens affichaient le maigre total de douze unités après huit rencontres. Deux mois de chauffe, puis le retour d’un rythme de croisière et d’une mécanique huilée : dix-neuf matchs consécutifs sans défaite, 53 points pris sur 57 possibles, et au passage des gifles distribuées à Chelsea (1-3), Liverpool (1-4) ou Tottenham (3-0). À peine entretenu par la défaite dans le derby début mars, le suspense est désormais définitivement et logiquement éteint.
Manchester City domine partout, tant offensivement avec 71 pions et 16 buteurs différents, que défensivement avec 24 buts encaissés et 18 clean sheets. Le recrutement estival a payé. Si Nathan Aké, pas aidé par ses pépins musculaires, joue assez peu, Rúben Dias a réussi à solidifier une défense jusque-là trop friable. Les multiples absences de Sergio Agüero, qui facturait encore 16 buts en 24 matchs de PL la saison dernière, se sont à peine fait ressentir grâce à un collectif bien rodé et un effectif riche dans lequel İlkay Gündoğan et Phil Foden, notamment, ont su compenser. Le milieu de terrain allemand est d’ailleurs le meilleur artificier des Skyblues en championnat, du haut de ses douze réalisations. Le symbole de cette équipe qui, sans s’appuyer sur un attaquant empilant les buts, peut frapper de n’importe où. Y compris par Ferran Torres, autre renfort de l’intersaison qui a relevé le défi de faire oublier Leroy Sané.
La force de l’habitude
En conférence de presse, Jürgen Klopp a reconnu la difficulté de s’opposer à cette machine de guerre : « Cela devient toujours plus difficile parce que City ne s’arrête jamais, je crois que c’est clair. Ils ne se sont pas arrêtés, et ils ne s’arrêteront pas. Deux années de suite, ils nous ont eus sur le dos. Ok, pendant un an, nous étions devant eux. Mais nous ne nous attendions pas à ce que cela arrive pour les dix années suivantes. » Depuis son arrivée dans le Nord de l’Angleterre en 2016, Guardiola n’a en effet pas laissé grand-chose aux autres. Vainqueurs de trois titres de champion d’Angleterre, les Skyblues n’ont jamais quitté le podium, terminant par ailleurs troisièmes en 2017 et deuxièmes en 2020.
Une régularité folle, et une domination encore plus écrasante au niveau comptable : City amassé 440 points depuis août 2016, loin devant Liverpool (404), Chelsea (365), Manchester United (352) et Tottenham (349). Cinq saisons, et déjà dix trophées supplémentaires dans l’armoire. En attendant les suivants. À commencer par la coupe aux grandes oreilles, qui n’est plus qu’à un match. La récolte est loin d’être achevée, d’autant que Guardiola a paraphé un nouveau contrat en novembre le liant désormais au club jusqu’en 2023. Qu’il pleuve ou qu’il fasse beau, c’est la même chose : le Catalan plante des graines qui portent leurs fruits, et son équipe gagne. Définitivement un jardinier pas très ordinaire.
Par Quentin Ballue