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Manchester City-Arsenal : Kai Havertz, l’heure du reboot
Transfuge de Chelsea, Kai Havertz s'apprête à démarrer officiellement sous ses nouvelles couleurs avec Arsenal, ce dimanche contre Manchester City, lors du Community Shield (17h). Avec un objectif commun à son nouveau club : redevenir une tête d'affiche outre-Manche.
Il y a un peu plus de deux ans, le 29 mai 2021 exactement, Kai Havertz brillait sous les projecteurs de la scène européenne et inscrivait l’unique but de la finale de la Ligue des champions face à Manchester City, permettant ainsi à Chelsea de décrocher une deuxième C1 inattendue, neuf ans après la première. 797 jours plus tard, Havertz a fait ses valises pour aller de l’ouest au nord de Londres, enfiler la tunique rouge et blanche d’Arsenal et relancer une carrière qui commençait à moisir avec les Blues. Un transfert entre rivaux à 75 millions d’euros et un contrat de cinq ans que l’international allemand (37 sélections, 13 buts) va devoir justifier dès ce dimanche lors du Community Shield face aux Citizens.
Une recrue, plusieurs questions
Les supporters d’Arsenal attendent évidemment beaucoup de l’ancien attaquant de Leverkusen. S’il n’est pas la recrue la plus chère des Gunners sur ce mercato estival (devancé par Declan Rice), Havertz suscite néanmoins beaucoup d’interrogations. Depuis cette fameuse finale de Coupe d’Europe, sa trajectoire a piqué vers le bas. Entre un club secoué par le départ précipité de Roman Abramovitch et l’arrivée de Todd Boehly, ainsi qu’un dernier exercice de Premier League catastrophique conclu à la douzième place, l’environnement n’était pas optimal pour un joueur en perte de confiance. Des circonstances atténuantes qui ne doivent pas être l’unique raison du rendement famélique de Havertz sur les deux dernières années (94 matchs, 23 buts, 7 passes décisives), en décalage total avec les 80 millions déboursés par les Blues à l’été 2020.
De plus, Havertz arrive dans un effectif déjà fourni sur le front de l’attaque. Quand bien même Arsenal compte jouer à fond sur plusieurs tableaux cette saison (Premier League, C1, FA Cup), la présence de Gabriel Jesus (dont la récente blessure va libérer du temps de jeu), Eddie Nketiah, Folarin Balogun, Gabriel Martinelli, Leandro Trossard, Bukayo Saka ou encore Emile Smith-Rowe et Reiss Nelson risque de donner des maux de tête à Mikel Arteta au moment de coucher son onze de départ, même si le technicien se réjouit d’avoir un atout en plus dans sa poche. « Je pense que sa polyvalence est l’une de ses principales qualités, avançait le coach espagnol le 20 juillet dernier après avoir collé une manita à l’équipe All-Star de MLS. Il apporte quelque chose de très différent dans l’effectif grâce à ses qualités et à sa taille. Quand il faut contrer le pressing, par exemple, et l’utiliser comme cible. Pour le moment, il évolue plutôt au poste de milieu offensif. Mais je suis sûr que tout au long de la saison et des matchs, nous aurons la possibilités de l’utiliser à différents postes en attaque. »
Arsenal, the place to be ?
Une polyvalence dans un registre similaire à Trossard que souhaitait absolument Arteta afin de pallier d’éventuelles absences ou méformes, ou simplement pour étoffer sa rotation sans déséquilibrer son système, d’autant que le longiligne (1,93 mètre) allemand apporte un vrai plus dans le jeu aérien. Après un mois de juin contrasté avec la Mannschaft (un but et une passe décisive lors d’une victoire 3-2 contre l’Ukraine, suivie de deux défaites) et une présaison très correcte avec les Gunners (deux buts) malgré quelques moqueries, Havertz semble en tout cas déjà conquis par sa nouvelle maison. « Quand j’ai parlé la première fois à Arteta, j’ai tout de suite senti le soutien et je pense que c’est très important pour moi, a-t-il avoué lors d’une interview pour le Telegraph le 29 juillet dernier. L‘équipe est incroyable et je me sens déjà comme chez moi. Ils ont facilité mon intégration. C’est amusant d’être avec eux, ils sont tous si jeunes et affamés. C’est exactement ce que je voulais. Je suis très content d’être ici. »
Il ne faut d’ailleurs pas oublier qu’Havertz n’a que 24 ans et beaucoup de temps devant lui pour retrouver, a minima, son niveau d’il y a deux ans et surtout exploiter tout le potentiel qu’on lui promet depuis ses années à Leverkusen. En 2023, difficile de trouver une meilleure équipe qu’Arsenal – qui a fait exploser les Saka, Ramsdale, White, Martinelli, Ødegaard, etc. – pour intégrer une structure cohérente et progresser à vitesse grand V. Les débuts officiels très attendus d’Havertz – peut-être dès ce dimanche contre les hommes de Pep Guardiola, que les Canonniers n’ont battu que deux fois depuis son débarquement outre-Manche en 2016 (pour seize revers et un nul) – mais aussi de Rice et Timber font en tout cas saliver les supporters d’Arsenal, y compris un certain Arsène Wenger. « Le club est entre de bonnes mains avec Arteta et Edu, je peux prendre du recul sereinement maintenant, a confié l’ancien manager français lors de l’inauguration de sa statue devant l’Emirates Stadium. Je pense que Mikel fait du bon travail, il prend les bonnes décisions avec une équipe bien construite qui, à mon sens, peut se battre pour remporter le championnat. Il faut passer ce cap cette année, je suis confiant. Nous avons encore beaucoup investi cette année en renforçant l’équipe de la bonne manière. Je suis très content des signatures de Havertz, Timber et Rice. Nous avons tous les outils pour bien figurer et se battre pour remporter le championnat. » Le boss a parlé.
Par Fabien Gelinat