- League Cup
- 8es
- United-City (1-0)
Man United remporte le derby de l’ennui
Un temps fort d'une quinzaine de minutes aura suffi à Manchester United pour disposer d'un Manchester City complètement amorphe et incapable de créer quoi que ce soit sans Silva et De Bruyne. L'essentiel est assuré.
Manchester United FC 1-0 Manchester City FC
But : Mata (54e)
Le football va mal ces derniers temps à Manchester. Mais pas forcément pour le Manchester que l’on croit. Depuis quelques jours et la grande claque infligée par Chelsea (4-0), United, Pogba, Zlatan et Mourinho sont descendus de toute part dans la presse. Mais quand Juan Mata inscrit le but du 1-0 sur la seule action potable de la rencontre, non seulement il soulage tout son club, mais il pointe également du doigt les limites de l’adversaire. Jusqu’alors masqué par les encore plus mauvaises performances de son rival, Manchester City se retrouve maintenant à poil. Face à ses sorties de plus en plus alarmantes tant sur le fond que sur la forme. Après un départ canon et une série de dix victoires consécutives, les Citizens restent maintenant sur six matchs sans succès toutes compétitions confondues. Si Pep Guardiola a déjà eu quelques difficultés sur un banc, jamais elles n’ont été aussi grandes.
La déchetterie
Le round d’observation aura duré plus de 45 minutes. Dès l’entame du match, Manchester City pose le pied sur le ballon grâce à la position haute de son bloc. Même si le pressing n’est pas folichon de la part des Citizens, cela suffit pour gagner la bataille de la possession et empêcher United de développer son jeu. Mais la prise de risques est inexistante. Les hommes de Pep Guardiola se contentent d’assurer au maximum les transmissions. Seul Jesús Navas, souvent laissé libre par Luke Shaw, apporte un peu de percussion en bouffant la ligne sur son côté droit. Au milieu, Aleix Garcia distribue à la perfection et donne le rythme. Mais malheureusement, il tarde beaucoup trop à l’accélérer. Parce qu’en face, Manchester United est clairement en convalescence.
Les Red Devils, encore marqués par la claque reçue à Chelsea, protègent parfaitement leur but, mais sont très timides balle au pied. Aucun joueur de United n’est tranchant, à part peut-être Juan Mata qui détonne systématiquement de son côté droit. Mais personne ne se trouve réellement dans les trente derniers mètres, à l’image de Zlatan et Pogba qui ne se comprennent pas. À la demi-heure de jeu, le manque de créativité laisse place à un incroyable enchaînement d’imprécisions techniques de part et d’autre. En quelques minutes, Kompany, Mata, Zlatan et Sané se disputent un concours de pertes de balle sans précédent.
Pogba sur le poteau
Au retour des vestiaires, la soufflante de José Mourinho porte ses fruits. Dès les premières minutes de la seconde mi-temps, Paul Pogba profite d’une superbe action collective et du bon décalage de Zlatan pour se procurer la plus grosse occasion du match. Mais Caballero est vigilant et repousse sa tentative sur le montant. Le gros coup d’accélérateur de United est impressionnant. Rashford met le feu sur son côté, tandis que Zlatan semble bien plus concerné et incisif. Peu avant l’heure de jeu, c’est lui qui sert Juan Mata pour l’ouverture du score. Et peu importe si Ander Herrera fait une obstruction flagrante pour empêcher Fernando d’intercepter la passe. Presque instantanément, United relâche son étreinte, satisfait d’avoir obtenu ce qu’il voulait, à savoir un but rapide.
Du coup, Manchester City a tout le loisir de travailler pour revenir au score. Et pourtant, les Sky Blues ont énormément de mal à se montrer dangereux. Les mouvements sont trop pauvres pour inquiéter United. Pire, il y a un terrible manque d’envie et d’engagement, que ce soit dans les frappes ou dans les courses. C’est à se demander si les hommes de Guardiola se rendent compte qu’ils seront éliminés en fin de rencontre si le score en reste là. La réaction tant attendue n’arrivera jamais, malgré les entrées des très remuants Raheem Sterling et Sergio Agüero. Manchester United, très discipliné, attend sagement le coup de sifflet final et sert les dents. À l’image de Valencia, le poignet dans le plâtre, qui ne laisse plus un espace à l’adversaire. Service minimum, United est qualifié.
Par Kevin Charnay