Man. United commence par Valencia
Avec Antonio Valencia, Manchester United s'est offert, il y a quelques heures, sa première recrue pour 20 millions. Avant, sans doute, de passer à la vitesse supérieure. Si l'Equatorien n'a peut-être pas de quoi faire oublier Cristiano Ronaldo dans l'immédiat, il constitue un pari intéressant à moyen terme.
Il ne s’appelle ni Sergio Agüero, ni David Villa, ni Franck Ribéry et encore moins Karim Benzema mais Antonio Valencia. Depuis hier soir, il est la première pierre posée par Sir Alex Ferguson dans le cadre de la reconstruction d’un Manchester United qui vient de laisser deux de ses enfants, Cristiano Ronaldo et Carlos Tevez, aller jouer plus loin. Alors évidemment, au premier abord, Antonio Valencia, qui a signé pour quatre ans, ce n’est pas la recrue qui irriguera le slip des supporters. Pourtant, le coach s’est battu pendant plusieurs pour mois pour imposer son chewing-gum au désormais ex-joueur de Wigan, courtisé notamment par le Bayern, le Real ou Liverpool. « Antonio est un joueur que nous admirons depuis quelque temps maintenant, cela fait deux ans qu’il évolue en Premier League. Je suis sûr que sa vitesse et son habileté apporteront une contribution significative à l’équipe » s’enflamme Fergie.
Car la tâche allouée à Luis Antonio Valencia Mosquera, 23 ans dans les godasses, n’est pas des plus aisées : occuper le couloir laissé vacant par Cristiano Ronaldo. Pour séduire les 76 000 rêveurs d’Old Trafford, il va devoir faire preuve de créativité. Ça tombe bien, c’est sa principale qualité. Loin d’être doué de l’instinct de finisseur du Ballon d’Or portugais, il s’appuie sur une capacité d’accélération, un talent de dribbleur, des facilités à effacer sur un contrôle et à trouver un front ou un pied ami. Un potentiel qui méritait mieux que la lutte pour le maintien, mais des atouts somme toute assez banals chez les bons ailiers modernes. Valencia va donc devoir travailler sur l’efficacité, pour ne pas s’afficher comme un mauvais sosie de Nani sur l’aile droite.
Furtivement aperçu en Liga sous le soleil de Villarreal ou de Huelva, c’est avec l’Equateur lors du Mondial 2006 qu’il dévoile ses aptitudes et attise la curiosité des recruteurs. Le joueur avait d’ailleurs introduit le club des cinq nominés pour le trophée du meilleur jeune du tournoi, aux côtés de Podolski (vainqueur), Messi, Barnetta et Cristiano Ronaldo. Il est désormais l’un des piliers (34 capes) d’une prometteuse lignée d’Amarillos, comme son compatriote de Manchester City Felipe Caicedo, encore en course pour la qualification à la Coupe du Monde 2010. En atteste la récente victoire sur l’Argentine de Maradona et Messi, 2-0 à Quito.
Si le peuple mancunien ne s’emballe pas outre-mesure de cette signature, les supporters des Latics savent ce qu’ils perdent. Après Wilson Palacios, le Hondurien exilé à Tottenham l’hiver dernier, et maintenant Valencia, ils survivent dans la crainte de voir leur renard Amr Zaki changer d’air. Les adieux de Valencia sonnent alors comme une excuse : « J’espère que les fans comprendront que je suis un mec ambitieux, et qu’une chance comme celle-là ne se représentera peut-être plus jamais. Je suis heureux que le club fasse une bonne opération financière car je lui dois beaucoup » . Effectivement, l’indemnité située autour de 20 millions d’euros constitue un record pour le Wigan AFC. Mais c’est une broutille pour Manchester United qui devra en offrir plus du double pour chiper Karim Benzema à l’Olympique Lyonnais. Et apporter une réponse clinquante au départ de Cristiano Ronaldo.
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