- Liga
- J36
- Barcelone-Real (2-2)
Malmené par le Real, Barcelone conserve son invincibilité
Au terme d'un Clásico sans véritable enjeu sportif, mais encore superbe, le FC Barcelone a accroché un nul (2-2) après avoir joué une mi-temps entière à dix et est toujours invaincu cette saison en Liga. Combatif, le Real Madrid n'est jamais parvenu à passer devant.
Barcelone 2-2 Real Madrid
Buts : Suárez (9e) et Messi (52e) pour Barcelone // Ronaldo (14e) et Bale (72e) pour le Real Madrid
« J’aimerais que tous lesClásicos soient comme ça,(…)que tous ces matchs soient sans enjeu. » Interrogé avant la rencontre, Ernesto Valverde a sûrement voulu convaincre son monde. Ce n’était pas la peine. Car enjeu ou pas, un Clásicodemeure un Clásico. Qu’importe que le FC Barcelone soit déjà champion ou que le Real Madrid, dont la qualification en Ligue des champions est assurée, ne puisse pas le rattraper. Qu’importe si le résultat final n’influence pas le classement. Une nouvelle fois, Barcelonais et Madrilènes ont fait le show et prouvé que ce duel était davantage une question d’honneur qu’autre chose. Les acteurs ont donc proposé les mêmes ingrédients que d’habitude : de la tension, de la motivation, de la détermination, de l’abnégation, du génie. Dans le concret, ça donne des tremblements de filets, des actions de grande classe, de nombreux cartons, une expulsion, des chamailleries, des contacts virulents, des magiciens buteurs (Bale, Ronaldo, Messi, Suárez) et un score nul hyper distrayant (2-2). Avec, en prime, une invincibilité qui dure depuis le début de la saison pour les locaux.
Le Barça débute fort, le Real se met au niveau
Troisième minute. Suárez, servi par Messi, allume la première mèche éteinte par Navas. Neuvième minute. Suárez, servi par Roberto, ouvre le score. Douzième minute. Suárez, bousculé par la défense adverse, réclame un penalty. C’est que Zidane a choisi d’aligner un onze plutôt offensif (avec le trio Bale-Benzema-Ronaldo) à l’heure d’affronter son redoutable rival. Une décision tactique qui fait peur dans le premier quart d’heure. Sauf que quelques minutes après ces occasions, Benzema délivre un caviar pour CR7, qui égalise à la suite d’un mouvement collectif aussi joliment construit que celui du Barça sur son but. Autant dire que la partie commence à fond les ballons.
Ter Stegen doit ainsi s’imposer devant Ronaldo pour empêcher le doublé, avant de voir le Portugais louper le cadre de quelques centimètres. Comme Umtiti et Benzema peu après. Navas fait également le taf en plongeant parfaitement dans les pattes de Messi. Les esprits, eux, mettent davantage de temps à se chauffer. Mais une petite engueulade Modrić-Alba, qui manque de se prendre une gifle après avoir embrouillé le Croate, rappelle que la partie oppose deux équipes qui se détestent. Idem pour le front contre front Ramos-Suárez, un carton jaune chacun. Biscotte aussi pour Messi, qui vient venger son compère d’attaque avec une faute assez moche sur l’Espagnol. Sans parler de la semelle bizarrement peu évoquée de Rakitić sur Casemiro dès les premières secondes, et de celle tout aussi peu sanctionnée de Bale sur Umtiti. Forcément, l’étape suivante est l’expulsion. Et c’est Roberto qui s’y colle, en lâchant une petite claque à Marcelo juste avant la mi-temps.
L’injouable Messi, le talentueux Bale
La donne s’avère donc différente à l’entame du second acte. Réduit à dix, Barcelone devient outsider. En infériorité numérique, les locaux peuvent-ils conserver leur invincibilité en Liga face à l’ogre madrilène ? En tout cas, cette situation semble effrayer Piqué, auteur de quelques mots doux à l’oreille de Nacho dans le tunnel. Et ce, même si Ronaldo, blessé lors de sa réalisation (par… Piqué), ne revient pas sur le terrain. Dans l’autre camp, Semedo est appelé en renfort pour protéger les cages du leader (à la place de Coutinho). Reste que c’est finalement le champion d’Espagne qui reprend les commandes. Dans le jeu et au tableau d’affichage.
Après une opportunité gâchée par Asensio, l’immense Messi offre un numéro dont lui seul a le secret pour faire lever le Camp Nou, sa frappe frôlant le poteau intérieur de Navas. Un geste qui ferait presque oublier la faute flagrante de Suárez sur Varane au départ de l’action. Dans la foulée, ce même Suárez plante un nouveau goalrefusé pour hors-jeu, et Iniesta a droit à son ovation pour son dernier Clásico. Juste après son entrée, le remplaçant Paulinho manque de peu le break. À l’instar de Messi, qui perd son duel contre Navas. Problème : le Real aussi dispose de joueurs de classe internationale. Bale, peu en vue jusque-là, démontre qu’il en fait partie en envoyant une sublime praline qui remet les compteurs à zéro. La suite ? Un penalty évident pour les Merengues non sifflé, un enroulé de Messi qui fuit le cadre, un nouvel arrêt de Navas face à l’Argentin… Mais pas de but. Le Barça reste donc invincible. Et leClásico en sort encore grandi.
Barcelone (4-3-3) : Ter stegen – Roberto, Piqué, Umtiti, Alba – Rakitić, Busquets, Iniesta (Paulinho, 57e) – Coutinho (Semedo, 46e), Suárez (Alcácer, 92e), Messi. Entraîneur : Ernesto Valverde.
Real Madrid (4-3-3) : Navas – Nacho (Vázquez, 67e), Ramos, Varane, Marcelo – Kroos (Kovačić, 84e), Modrić, Casemiro – Benzema, Ronaldo (Asensio, 46e), Bale. Entraîneur : Zinédine Zidane.
Résultats et classement de LigaPar Florian Cadu