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Malgré son déclin, Manchester United reste performant contre le rival historique, Liverpool
S'il semble décliner affreusement ces dernières saisons, Manchester United reste performant lorsqu'il s'agit d'affronter l'ennemi, Liverpool. De quoi faire perdurer la rivalité historique entre les deux clubs, et laisser un peu de suspense sur le résultat de leur confrontation dominicale.
Le constat est trop symbolique pour le laisser sous silence, en ce dimanche de retrouvailles. Le 20 octobre dernier, Liverpool se présente à Old Trafford la poitrine gonflée de certitudes et les chaussettes remplies de confiance. Après huit victoires en autant de journées de Premier League, les Reds pointent en effet à la première place du championnat et pensent faire de la bouillie mancunienne au moment d’affronter une équipe n’ayant gagné que deux fois et déjà larguée en huitième position à la suite de deux revers humiliants loin de chez elle (à West Ham, et à Newcastle). Pourtant, rien ne se passe comme prévu : United élève son niveau de jeu, Marcus Rashford ouvre le score à la demi-heure de jeu, et le favori doit attendre les ultimes minutes du temps réglementaire pour égaliser par Adam Lallana.
Trois mois plus tard, les Red Devils sont encore les seuls à avoir fait perdre des points au probable futur champion. Ça, les supporters de MU sont les premiers à le rappeler. Parce que la rivalité historique entre les deux clubs est toujours là, et qu’il est tout simplement hors de question de s’incliner face à l’ennemi. Mais ce que cela confirme, c’est que la rivalité sportive est elle aussi encore d’actualité. Chose dont on pouvait douter, tant les trajectoires respectives des deux entités semblent inversées. Faut-il vraiment rappeler que le groupe d’Ole Gunnar Solskjær n’a connu la Ligue des champions qu’à deux reprises ces quatre dernières saisons et ne cesse de décevoir – tant dans les résultats que dans les coulisses – depuis le départ d’Alex Ferguson, quand la bande de Klopp squatte les sommets anglais et européens (une C1 en 2019, notamment) tout en faisant partie des trois meilleures teams du monde ?
Une seule défaite mancunienne, en onze confrontations
Manchester United peut en effet se targuer d’être l’un des (très) rares clubs du Royaume à présenter un bilan positif face aux Reds depuis la saison 2014-2015, sur la scène nationale : cinq succès, pour autant de nuls et une seule défaite. Si Ferguson a laissé un vide absolu en quittant sa maison en 2013, les Red Devils paraissent donc retrouver un surplus de motivation en même temps qu’une défense (cinq clean-sheets et huit pions encaissés sur les onze derniers duels, en PL) lorsque Liverpool se trouve devant eux.
Du coup, le conflit sur le terrain demeure entier, même si chacun se bat pour des ambitions différentes (le titre et la domination complète du pays pour le champion d’Europe, une place dans le top 4 et une refondation bancale pour MU). Conflit nourri par les deux entraîneurs en place, évidemment. Avec, en tête d’affiche, un Solskjær offensif moquant l’interminable absence de couronne chez le frère honni en conférence de presse : « Je crois en ce club, en notre reconstruction actuelle. Nous avons commencé quelque chose qui va prendre un peu de temps, mais nous y arriverons. Sauf que nous ne resterons pas trente ans sans remporter la Premier League, j’en suis certain. »
Battre l’ennemi, pour toucher la perfection
La réponse, signée Klopp face aux mêmes médias, paraît encore plus frontale avec une remise en cause de l’approche tactique de son confrère trop fébrile à ses yeux : « Je ne dis pas qu’ils jouent seulement en contre-attaque, je dis que c’est principalement ce qu’ils font. United joue toujours comme ça, c’est étrange pour une équipe de cette qualité. Nous avons connu la même chose face à Tottenham quand nous avions 80% de possession de balle après 70 minutes, ce n’est pas normal. Les gens peuvent voir ça comme une critique, mais c’est juste une description de la situation. » Sans oublier d’employer les termes d’ « ennemi naturel » .
Ce combat psychologique serré, seul élément que Liverpool n’a pas encore réussi à détruire, laisse en tout cas le champ libre au suspense pour la bataille dominicale d’Anfield comptant pour la 23e journée. Or, le technicien allemand le sait : pour que l’incroyable exercice des siens se transforme réellement en perfection, il convient de battre le rival. Au moins une fois.
Par Florian Cadu