- Liga
- J20
- Real Madrid-Real Sociedad (3-0)
Malgré le Bernabéu, le Real repart de l’avant
Sans convaincre, mais pas sans vaincre, les Madridistas se donnent de l’air en tête de la Liga. Car en plus de tenir le scalp de la Real Sociedad (3-0), les hommes de la capitale remettent à distance leurs poursuivants barcelonais et sévillans. Pour la réconciliation avec le Bernabéu, il faudra encore attendre.
Real Madrid 3-0 Real Sociedad
Buts : Kovačić (38e), Cristiano Ronaldo (51e), Morata (82e) pour le Real Madrid
Même s’il renoue avec le succès (3-0), le Real Madrid ne retrouve pas la santé, comme en témoigne l’hostilité qui gagne les relations entre joueurs et supporters. Pourtant, le vestiaire merengue avait un message à faire passer en cours de semaine. De Zinédine Zidane à Sergio Ramos en passant par Cristiano Ronaldo, tous les cadres madridistas, relayés par le service com’ de la Casa Blanca, avaient imploré le Santiago Bernabéu de faire corps derrière son onze. Une timide performance face à la Real Sociedad plus tard, le constat est édifiant : de cette mini-crise, les protégés du double Z devront s’extirper seuls. Et si cela doit passer par des succès sans convaincre, comme en cette soirée dominicale face à des Basques pourtant meilleurs sur le pré, l’entraîneur madrilène signe déjà des deux mains. Car en plus de ces trois nouveaux points dans l’escarcelle, le leader de Liga conforte un peu plus sa place au classement. Avec un match en retard à disputer sur la pelouse de Mestalla, il compte désormais une avance de quatre points sur ses dauphins blaugrana et sevillista, respectivement tenu en échec et battu lors de cette journée.
Du Camp Nou au Bernabéu, la Real régale (pour rien)
Dans toutes les caboches du peuple madridista trottent l’élimination de la Copa del Rey face au Celta de Vigo, ainsi que les adieux à un hypothétique triplé. Un constat qui s’impose également aux joueurs blancs, sur la défensive dès le coup d’envoi et grognons dès les premiers coups de sifflet. A contrario, la Real Sociedad, qui sort d’une manita en forme de trompe-l’œil au Camp Nou (5-2), reste toujours aussi convaincante dans ses choix de jeu. Calmes, pour ne pas dire placides, les hommes d’Eusebio Sacristán mijotent une recette qui les couronne en chefs étoilés dans cette Liga : contrôler le tempo pour mieux annihiler la force de frappe du leader du championnat.
La stratégie fonctionne si bien que le Bernabéu, à son habitude, commence à huer ses protégés, le son augmentant à chaque raté. Ainsi, lorsque Mateo Kovačić ouvre le score sur une percée plein axe, l’antre merengue semble se rappeler que ses poulains ont besoin de son aide. Assistance toujours, les Castillans peuvent également remercier leur trio Casemiro-Varane-Ramos, seul et solide rempart face aux offensives, construites, mais trop tendres, des Txuri-Urdin.
Ronaldo fait face aux sifflets
La construction, Cristiano Ronaldo s’en carre depuis déjà quelques mois. Qu’importe, diront les milliers d’aficionados qui le vilipendent lors du premier acte, puisque sitôt de retour des vestiaires, il offre un heureux break aux siens d’un piqué qui trompe Rulli. Le matelas apparaît de suite plus confortable pour les uns, alors que les autres le ressentent comme un coup de bambou. De fait, le rythme de la rencontre en prend un coup, et les opportunités sont denrée rare. Un refrain qui ne quitte plus la pelouse de Chamartin, d’autant plus que Morata, entré à la place d’un Benzema toujours en mal de but, est signalé hors jeu alors qu’il dispose de la seule occasion depuis le pion du Ballon d’or.
Même l’expulsion, un tantinet sévère, d’Íñigo Martínez à un quart d’heure du terme n’arrive à sortir l’audience de sa torpeur tant le manque de rythme endort et les approximations techniques pullulent. Bref, mis à part trois points décisifs pour remettre à distance FC Séville et FC Barcelone, le Madridismo peut déjà oublier cette petite prestation, n’en déplaise au but tardif d’Álvaro Morata, l’un des seuls joueurs à sortir grandis de ce succès.
Par Robin Delorme