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- Ce qu'il faut retenir de la 16e journée
Málaga respire à fond, la BBC reçue 9 sur 10
La Liga était givrée ce week-end : le Barça parti à la conquête du monde, l’Atlético Madrid est tombé de haut, tandis que le Real Madrid s’offre une double manita en un seul match. Noël avant l’heure, en somme. Chez les lutins travailleurs, Denis Suárez et Paco Jémez sont en tête d’affiche.
L’équipe du week-end : Málaga
Depuis le début de saison 2015/2016, Málaga est perçu comme un club en grande souffrance, touché par des résultats en deçà des attentes. Au stade de la Rosaleda, on pensait donc l’Atlético Madrid apte à prendre le contrôle de la Liga, histoire de sucrer le trône au Barça pendant son séjour au Japon. Que nenni, la faute à des Boquerones solidaires comme pas deux. Dans cette rencontre, si Antoine Griezmann est resté muet tandis que Fernando Torres n’est pas parvenu à inscrire son centième pion sous la tunique des Colchoneros, cela est dû à l’immense prestation d’un collectif retrouvé d’une part, et la détermination pour arracher un succès précieux d’autre part, après l’exclusion de Gabi pour un second carton jaune côté madrilène. Le héros de la soirée s’appelle Charles, bien aidé dans sa reprise par une déviation fatale de Diego Godín dans son propre but (87e, 1-0). Résultat : Málaga remonte à la treizième place et fait tomber l’Atlético, vainqueur de ses neuf derniers matchs et invaincu depuis quinze rencontres, toutes compétitions confondues. Pour une équipe censée souffrir, c’est plutôt bon signe.
Le Don Quichotte du week-end : Denis Suárez
Cela faisait un moment qu’on n’avait plus entendu parler de Denis Suárez. Et pour cause : après avoir passé les premières journées de Liga dans le rôle d’un remplaçant à Villarreal, il semble que l’ancienne perle du Celta Vigo se soit définitivement lancée dans le grand bain avec un statut de titulaire dans une équipe majeure d’Espagne. Les chiffres lui donnent raison : Suárez (pas celui avec un pistolet, hein) est impliqué dans 5 des 7 derniers buts de Villarreal en championnat. Ce dimanche, l’ex-Citizen a marqué la rencontre face à la Real Sociedad de son pied droit (0-2). Un but par période, pour écarter un adversaire en pleine mutation depuis l’arrivée d’Eusébio. Avec conviction et caractère du haut de ses 21 ans, Denis La Malice prouve qu’il faudra compter sur ses prouesses à l’avenir. Et grâce à lui, le sous-marin jaune reste collé aux places qualificatives pour la prochaine Ligue des champions.
Vous avez raté Real Madrid 10-2 Rayo Vallecano et vous n’auriez pas dû
Ce dimanche, le Real Madrid aura connu une journée aussi historique que mystérieuse. Dans son antre, la Maison Blanche était opposée au modeste Rayo Vallecano. Connu pour jouer la carte de l’offensive sans modération, les Rayistas voulaient prendre de vitesse leurs aînés madrilènes, au culot. D’abord, cela a pris l’allure d’une farce, quand Danilo a conclu un mouvement collectif pour mettre les Merengues dans de beaux draps blancs. Mais très vite, la tunique blanche du Real va commencer à se salir : par deux fois, Trashorras initie des actions décisives. Antonio Amaya (10e), puis Jozabed (12e) déterrent ainsi les maux des Blancos. Mené au score et mal embarqué, le Real voit pourtant le vent tourner en sa faveur, avec l’excès d’engagement de Tito sur Toni Kroos une poignée de minutes plus tard. Un carton rouge logique. En infériorité numérique, les hommes de Paco Jémez encaissent un but de Gareth Bale, puis se voient réduits à 9 dans la foulée, après une faute peu évidente de Raúl Baena dans la surface. Au-delà du penalty de CR7 pour le 3-2, cette dure double sanction va transformer la partie pour toute l’heure de jeu restante. Résultat ? Une boucherie. Bale (41e, 61e, 70e), Benzema (48e, 80e, 90e), puis Cristiano encore une fois (53e) retrouveront le chemin des filets. 10-2, du jamais vu depuis la saison 1959-1960. Certes, cela impressionne sur la forme, mais le fond reste inchangé, le Real est malade. Le public le rappelait d’ailleurs à la pause : avec un score de 4-2 à son avantage, le club royal s’est fait siffler par le Santiago Bernabéu. Ou comment définir l’exigence de l’excellence.
Le golazo du week-end
La construction collective, revisitée par le Celta Vigo et conclue par Fabián Orellana pour ouvrir le score, sur le terrain de Grenade (0-2). Un but FIFA 16.
La polémique de la machine à cafe con leche : Valence, la Belle au bois dormant
Qui sera le prince charmant pour réveiller les Chauves-Souris ? Depuis octobre, la situation du FC Valence ne cesse d’alimenter les conversations pour connaître l’origine d’une telle régression cette saison. Avec un calendrier plus chargé et l’utilisation de son troisième gardien depuis le début de la saison, les Chés n’arrivent pas à prendre un rythme de croisière de club européen. Nommé pour trouver des solutions concrètes à cette situation, Gary Neville est encore vierge de toute victoire en championnat après trois essais. C’est vrai, l’Anglais peut se vanter d’avoir battu l’immense FC Barakaldo, pensionnaire de D3, en Coupe du Roi. Si on associe cette victoire à la terne prestation contre Getafe au Mestalla ce week-end (2-2), cela reste maigre. Trop instables en première période, trop timides en seconde, les Blanquinegros devront profiter de Noël et la famille pour recharger les batteries, se vider la tête et repartir avec le plein d’énergie. Entre-temps, les frères Neville pourront aussi demander des tuyaux à tonton Fergie. Cela peut toujours s’avérer utile.
L’analyse définitive : la petite souris du derbi sevillano
– Il est perçu en Espagne comme le plus chaud derby du pays, dans tous les sens du terme. Mais samedi soir, ce choc régional s’est ni plus ni moins transformé en une purge sans nom. Dans les travées du Benito-Villamarin, l’ambiance était bien présente. Pour honorer la rencontre sur le terrain en revanche, Béticos et Palanganas n’ont pas rendus la chose facile. Aucune expulsion n’était à déclarer ce soir-là, malgré 12 cartons jaunes sortis durant la partie. Une belle performance en soi. Concernant les occasions de but, seul Kevin Gameiro aurait pu débloquer la rencontre par deux fois, mais le Français s’est confronté aux parades d’Antonio Adán. Le reste, ce sont des chants, des sifflets, et un score inchangé (0-0). Les huitièmes de finale de la Coupe du Roi offriront une nouvelle confrontation entre frères sévillan. On se mettra à jouer au foot, les mecs ?
Les déclas du week-end
En avant-match contre Málaga, Diego Simeone se confessait sur sa dynamique de victoires. « Quand il y a des situations positives ou négatives, cela ne sert à rien de commencer à penser à cela. Il faut jouer, il faut prouver. Nous n’allons pas gagner parce que nous arrivons en vainqueurs… Il faut forcer le destin. » Malheureusement pour lui, El Cholo avait vu juste.
Dans la zone mixte, le meneur de jeu du Betis Séville Dani Ceballos s’est laissé aller à une pique pour le voisin : « Le Betis n’est jamais inférieur au FC Séville, encore moins dans un match comme celui-ci. Nous avons vu de l’intensité, de l’envie de chaque côté et nous ne pouvons pas dire que le FC Séville était meilleur. Le match était équilibré, et même avec le budget qu’ils possèdent, ils ne sont pas arrivés à nous dominer. » Rendez-vous en Coupe du Roi pour connaître le duc de Séville.
« Je félicite Lucas Pérez pour avoir inscrit des buts dans sept matchs consécutifs, et égaler ainsi un record que j’étais seul à avoir au Deportivo, il y a plus de 20 ans. » Félicité par Bebeto himself sur les réseaux sociaux, le buteur du Depor peut garder la pêche.
« Joyeux Noël à tous, même à l’arbitre. » Dans sa conférence de presse d’après-match contre le Real, Paco Jémez soigne sa sortie.
Le chiffre inutile
3. Comme le nombre de chiffres utilisés pour l’intégralité des scores de cette journée en Liga : le 0, le 1 et le 2 regroupent donc un total de 26 buts, sans compter le Sporting Gijón-FC Barcelone, déplacé en février 2016. La prochaine fois, on prend seulement le 3, le 4 et le 5 ?
Et sinon, qué pasa ?
– Jesus Samper s’est envolé dans la nuit de jeudi à vendredi. L’ancien secrétaire général de la Liga entre 1983 et 1996 était, depuis 1998, propriétaire et président du Real Murcia. Sa mort, due à des problèmes de santé, aura occasionné des minutes de silence dans tous les stades de Liga. Il avait 65 ans. La cote de Rafa Benítez reste inchangée à Madrid.
Levante est au fond du trou. Battu sur la pelouse de Bilbao (2-0), les Granotes sont, comme l’an passé, dans la zone rouge au moment de passer les fêtes de fin d’année. Comme en 2015, le redressement est-il prévu pour 2016 ? Le Riazor continue d’avoir le sourire, avec une nouvelle victoire pour La Corogne, contre Eibar cette fois-ci (2-0). Les Blanquiazules restent sixièmes, et enregistrent le même week-end la venue d’un gardien d’expérience, avec la signature de Stipe Pletikosa. La première de l’ancien international roumain Constantin Galca sur le banc de l’Espanyol Barcelone s’est soldée par une victoire contre Las Palmas à domicile (1-0).
Par Antoine Donnarieix