- Espagne
- Liga
- 24e journée
- FC Barcelone/Málaga (0-1)
Málaga croque le Barça
Méconnaissable, le FC Barcelone est tombé dans son antre face à Málaga. Une défaite tout aussi surprenante que logique qui empêche les hommes de Luis Enrique de prendre provisoirement la tête de la Liga. Real Madrid et Manchester City sourient.
Juanmi (8′) pour Málaga.
L’occasion était belle, trop belle. Avec un succès face à Málaga, le FC Barcelone faisait d’une victoire deux coups. Raté. Pris à la gorge par Málaga, les Catalans n’ont jamais réussi à renverser la vapeur. Le pion précoce de Juanmi, sur une incompréhension entre Dani Alves et Bravo, a suffi aux hommes de Javi García pour arracher les trois points. Avec cette défaite, la première depuis douze rencontres, la bande à Messi refuse de prendre provisoirement la tête de la Liga. Pis, elle permet au Real Madrid de reprendre ses distances et son joker dans la course au titre. Autre hic, et de taille, les Barcelonais préparent de la pire des manières leur huitième de finale aller face à Manchester City. Dans les faits, c’est toute la machine offensive des Culés qui a semblé grippée. Messi, transparent comme rarement, a illustré tous les maux barcelonais de l’après-midi. À l’unisson de leur leader, Neymar et Suárez ont tout raté.
Alvés, la caresse qui passe mal
Le pressing haut de Málaga n’aura duré que sept petites minutes. Le temps suffisant aux Andalous pour prendre les devants au Camp Nou. Sur un corner barcelonais, la relance express de Kameni trouble un Dani Alves placé en dernier défenseur qui préfère la caresse au dégagement. Trop court, Bravo tergiverse, glisse et permet à Juanmi de marquer dans le but vide. Avec le tableau d’affichage en sa défaveur, le Barça confisque le cuir, mais se heurte à un bloc compact. Sa seule réelle opportunité provient d’un autre corner, lorsque Rafinha, au deuxième poteau, envoie une lourde frappe sauvée sur sa ligne par Wellington. Le reste n’est qu’une antithèse du contenu proposé lors des dernières sorties catalanes. Messi est aléatoire techniquement, Neymar ne réussit aucun dribble, et Suárez est pris dans la tenaille axiale adverse. Les Andalous, eux, ne frissonnent que peu et se complaisent dans leur système favori. Sur une énième sortie rapide, la sentinelle Darder talonne pour Ricardo Horta qui ne trouve guère mieux que les points du portier chilien. Bref, la possession blaugrana est une bénédiction pour ce Málaga intelligent, qui rentre aux vestiaires avec un avantage bien mérité.
Messi, l’invisible dans la lumière
La reprise est un tantinet moins difficile que la mise en route pour le Barça. Sans doute rabrouée par Luis Enrique, la bande à Iniesta se veut plus précise, plus incisive. Surtout, elle est plus attentive dès la perte du ballon et ne laisse plus d’opportunité de contre à son adversaire. Ou tout du moins, elle n’est plus en infériorité numérique sur les rushs andalous. Le hic, c’est que plus le temps passe, plus les solutions s’amenuisent. Incapable de se défaire de l’étau proposé par les hommes de Javi García, Luis Enrique choisit de faire entrer coup sur coup Rakitić, puis Pedro. Pour rien. Car même avec un secteur offensif des plus fournis, les mouvements sont inexistants et les idées dans les chaussettes. Prévisibles, ils facilitent le travail adverse. Même Leo Messi, intenable en 2015, n’est qu’une ombre dont seul le brassard le distingue de ce marasme. C’est Pedro, trouvé par Neymar sur l’aile gauche, qui se montre le plus dangereux. Malheureusement pour Lucho, il ne trouve que la lucarne du petit filet… Plus électrique qu’étouffante, la fin de rencontre est émaillée de nombreux accrochages. Entre gain de temps et vilain geste, c’est finalement Málaga qui sort avec le sourire : il a fait perdre au Barça plus qu’un simple match.
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Par Robin Delorme