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  • CM 2010
  • Suisse/Espagne (1-0)

Maîtresse, ils copient !

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Maîtresse, ils copient !

Le champion d'Europe, l'Espagne, annoncé comme le grand favori, trébuche après une domination stérile pour son entrée dans le Mondial face à une équipe jugée inférieure, mais pas nulle non plus. Ou le remake du France-Sénégal de l'édition 2002. Alors Espagne 2010 et France 2002 : même combat ? Bof, bof...

Il y a quelques heures, on se demandait encore comment la Roja pouvait se planter pour l’ouverture de la Coupe du monde face à la Nati. Même si les joueurs helvètes du Bayer Barnetta et Derdiyok se sont amusés en Bundesliga cette saison, il n’y avait pas non plus de quoi flipper outre-mesure de Suisses sauvés par Ottmar Hitzfeld lors de la campagne de qualification. Mais qui prévoyait l’élimination de l’équipe de France en 2002 contre le Sénégal ? Pas grand-monde à vrai dire.

Replongeons dans les archives de 2002. Les Bleus se présentent avec une belle armada en Corée et au Japon : les meilleurs buteurs de trois des cinq grands championnats européens (Cissé, Henry et Trezeguet), le joueur de classe mondiale au milieu (Zidane) et une défense de costauds (Thuram, Desailly, Liza et… l’exception Lebœuf). Pour leur match d’ouverture, les Français monopolisent le cuir (60% de possession de balle), canardent le but de Tony Silva (15 tirs dont 6 cadrés), touchent les montants (Trezeguet et Henry) et multiplient les corners (10 contre 0 pour la troupe de Bruno Metsu). Pourtant le Sénégal tombera le champion d’Europe sur un score étroit (1-0), avec une saleté de but, le centre de la pseudo-star Diouf jouant au flipper sur Barthez et Petit pour finalement atterrir dans les guêtres de Bouba Diop, sans oublier une barre transversale de l’homme au grand cœur Khalilou Fadiga.

Retour en 2010. L’Espagne de la moustache Del Bosque arrive avec une équipe de tueurs : Villa, Torres et David Silva devant, Xavi et Iniesta à la baguette et une défense plutôt solide (Ramos, Puyol, Piqué et… l’exception Capdevilla). Contre la Suisse, la Roja cache le cuir (65% de possession), arrose le but de Benaglio (24 tirs dont 8 cadrés), bénéficie d’une pelle de corners (12) et touche la barre sur un missile de Xabi Alonso. Pourtant la Nati réussit à s’en tirer sur le même score (1-0), grâce à un ballon flippé entre la sortie de Casillas, le soleil de Derdiyok, et un crampon sur le crâne de Piqué. Gelson Fernandes ramasse la miette tandis que Derdiyok trouvera le poteau de San Iker quelques minutes plus tard.

En tirant un peu plus le trait, historiquement, on peut même trouver des similitudes entre les relations franco-sénégalaises et hispano-suisses. Pendant que les tirailleurs sénégalais, bien malgré eux, servaient de tapis de sol aux lignes françaises lors de la guerre, la Suisse se permettait quand même de soutenir financièrement le régime franquiste. Ben oui, les Helvètes n’étaient pas si neutres que cela finalement, considérant Franco comme le meilleur moyen d’endiguer un communisme bien trop inquiétant pour leurs intérêts économiques.

Mais les comparaisons, tant historiques que sportives, s’arrêtent là. En 2002, les joueurs de l’équipe de France, coincés entre les spots pubs Nutella, Adidas et une chanson vuvuzélesque du Johnny national, donnent leurs premiers signes d’affaiblissement en matchs de préparation contre la Russie (0-0), la Belgique (défaite 2-1) ou la Corée du Sud (victoire 3-2, match marketing qui nous aura sacrifié Zizou). L’Espagne, de son côté, empile aujourd’hui les victoires (25 sur les 26 derniers matchs) dont la dernière démonstration en date contre la Pologne (6-0). Duga explique d’ailleurs que « l’équipe de France avait à cette époque beaucoup moins de certitudes dans son jeu que l’équipe d’Espagne actuellement » . Alors que Roger Lemerre perdait en effet son meneur Zidane en 2002, après Pirès un peu plus tôt dans l’année, Del Bosque peut aujourd’hui bénéficier des retours de Fàbregas, Torres ou Iniesta dans une moindre mesure, les éclopés de fin de saison.

Et pour conclure, rappelons, historiquement, qu’aux dernières nouvelles, la France n’a pas passé l’après-guerre à émigrer vers le Sénégal, alors que l’immigration espagnole restait un phénomène majeur de la démographie suisse des années 1960.Pfff, sale période pour les immigrés aujourd’hui, vraiment…

De là à dire que cette surprenante défaite contre les Suisses n’est qu’un simple joker grillé, il n’y a qu’un pas qu’on peine à franchir. On en est à se demander s’il sera moins compliqué pour la Roja de se farcir le Chili et le Honduras. Eh oui, en ajoutant une Seleção qui joue à l’allemande contre la Corée, et une Allemagne qui s’est essayée au Joga Bonito contre l’Australie, on se dit qu’elle est surtout bizarre cette Coupe du monde…

Par Ronan Boscher

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