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Mais qui pour remplacer Sir Alex ?
C'est donc confirmé : Sir Alex Ferguson quitte Manchester United. On ne connaît pas encore le nom de son successeur mais forcément, la pression va être énorme pour celui qui va prendre la place du mythe. Voilà qui pourrait postuler.
Ole Gunnar Solskjær
C’est évidemment le nom qui circule du côté de Manchester, et ce depuis déjà plusieurs années. C’est l’heure pour le Super Sub d’enlever son survêtement, et de rentrer en jeu, comme il a toujours su le faire au cours de sa carrière de joueur. Le Norvégien a débuté sa carrière de coach avec la réserve de United, puis est parti faire ses armes à Molde, au pays, où il a remporté le titre national en 2011 et 2012. Le voilà prêt pour un retour en grandes pompes à Manchester. Toujours avec sa tête de killer.
Ce qui va se passer : Solskjær débarque à United. Pour être sûr de bien faire les choses dans l’ordre, il nomme comme adjoint Teddy Sheringham. Il se rend également au Parlement, pour demander que le Fergie Timesoit officiellement renommé le Olly Time. Le Norvégien mise sur une stratégie un peu déroutante : toujours faire confiance aux remplaçants. Ainsi, Van Persie et Rooney rentrent régulièrement en cours de jeu pour planter leur but. Chicharito, lui, devient titulaire. N’importe quoi.
Roy Keane
Pendant 12 saisons, de 1993 à 2005, Roy Keane a été le pilier, et qui plus est capitaine des Red Devils. Il a tranquillement terminé sa carrière au Celtic, puis a entrepris une carrière de coach. Mais cette expérience s’est rapidement interrompue. Après des tentatives à Sunderland et à Ipswich, Roy a raccroché. Ou plutôt, son licenciement lui a fait se poser des questions. Depuis, il bosse en tant que consultant, mais n’a jamais caché que le terrain et l’odeur des vestiaires lui manquaient. Bah voilà, Roy. L’occasion rêvée est là. Tu as trouvé une occupation pour les 25 prochaines années de ta vie.
Ce qui va se passer : Keane débarque à United. Depuis son départ, il trouve que les Mancuniens sont vraiment devenus trop gentils. Il est temps de rappeler un peu les bases du foot anglais, le foot vu à travers les yeux de Roy Keane. Les premiers entraînements se limitent donc à des tacles, des plaquages et des tampons. Au bout de trois semaines, l’équipe est prête. Premier match. Trois cartons rouges, dont un pour Gary Neville, qui a accepté de rempiler pour une nouvelle saison. À la fin de la rencontre, Keane se dit « satisfait de la prestation de ses boys » . Back in the 90’s.
David Moyes
David Moyes est à Everton ce que Sir Alex est à Manchester United. Une vraie icône. Certes, il n’est pas là depuis 27 ans, mais « seulement » depuis 11 années. 11 années au cours desquelles il a toujours parfaitement mené sa barque, faisant d’Everton l’un des meilleurs clubs anglais, très souvent juste derrière le Big Four. Sir Alex, lui-même, avait affirmé qu’il verrait bien Moyes le remplacer lorsque lui mettrait un terme à sa carrière. Certainement une histoire de chromosomes écossais. Mais par contre, une autre question va devoir se poser : qui pour remplacer Moyes à Everton ?
Ce qui va se passer : Moyes débarque à United. Il tente de ramener avec lui Fellaini, mais le Belge échoue lors de la visite médicale chez le coiffeur. Du coup, Moyes préfère concentrer son recrutement en Écosse, et fait venir Hooper, Commons et le jeune Anthony Watt. Le problème, c’est qu’à force d’avoir observé Sir Alex, il veut tout faire comme lui. Il passe donc ses matchs debout, à parler aux arbitres, se lève de son siège, applaudit, et s’entraîne devant son miroir à faire le hair-dryer. Il commence aussi à abuser sur la bouteille, ce qui ne plaît pas trop à sa femme. Au mois de mars, coup de tonnerre : David Moyes change son prénom en Alex et exige qu’on l’appelle désormais Sir Alex II.
José Mourinho
Tout était calculé. Ou presque. Mourinho qui attend avant d’annoncer son départ officiel du Real Madrid, Abramovitch qui n’arrive pas à obtenir un vrai pré-accord avec le Portugais, et finalement Sir Alex qui tire sa révérence. Le cercle est cette fois-ci prêt à se boucler. Mourinho n’a jamais caché son désir de revenir en Angleterre, et surtout de relever un immense défi. Du haut de ses deux Ligues des champions, le Mou débarque donc à Old Trafford avec la ferme intention d’apporter sa folie. Et de ramener une nouvelle coupe aux grandes oreilles, pardi.
Ce qui va se passer : Mourinho débarque à United. Évidemment, il ramène avec lui CR7, qui fait ainsi son retour au Vieux Trafford. Tiens, d’ailleurs, le Mou ramène aussi Özil et Eto’o. Lors de la première conférence de presse, les journalistes lui demandent où va pouvoir jouer Rooney dans tout ça. Mourinho répond qu’il n’a jamais vu Shrek, ni Shrek II et encore moins Shrek III. D’accord. Pour son premier match à United, il demande à ce que l’arrosage automatique soit allumé juste avant la rencontre. Comme ça, par réflexe. Il gagne 1-0 contre Everton, en mettant RVP arrière gauche. Évra, lui, tire la tronche sur le banc. La révolution est en marche.
Jupp Heynckes
À la tête du Bayern Munich, Jupp Heynckes réalise la plus belle saison de sa carrière. Déjà champion d’Allemagne avec 30 journées d’avance (au moins), le club bavarois est toujours en course pour réaliser le triplé, et ce après avoir mis une double fessée, 4-0, 3-0, au grand Barça. Guardiola ayant déjà été engagé pour la saison prochaine, ce bon vieux Jupp doit postuler au Pôle Emploi. Le départ ne peut pas être qu’une coïncidence. Le manager passe donc du rouge bavarois au rouge mancunien. Et croyez-en ses joues et son nez, le rouge, il adore ça.
Ce qui va se passer : Heynckes débarque à United. Dès sa première semaine là-bas, il demande à ce que les joueurs prennent des cours d’allemand, parce que lui, ça le fait chier de parler en anglais. Sauf qu’après la folie au Bayern, Heynckes s’emmerde à United. Où sont les Bundesfrappes ? Où sont les 6-0 ? Où sont les quadruplés de Mario Gómez ? Où est la buvette avec les Wurst ? Déprimé, Jupp signe pour la troisième fois de sa carrière au Borussia Mönchengladbach. United est refourgué à Darren, le fils de Sir Alex. Et pourquoi pas, après tout ?
René Girard
Ah, René, tu crois qu’on ne t’avait pas vu venir ? L’annonce anticipée de son départ de Montpellier, Loulou qui officialise l’arrivée de Jean Fernandez. C’est bon on a vu clair. Tout cela n’était qu’un subterfuge pour pouvoir tranquillement aller signer tous les papiers nécessaires à United. Après tout, René la taupe avait laissé des indices : comme cette déclaration dans Four Four Two de ce mois-ci, où il affirme vouloir entraîner en Premier League. Le rêve devient désormais réalité. Appelez-le Sir René.
Ce qui va se passer : Girard débarque à United. Il tente de refaire le coup de l’été dernier : Manchester United avait fait signer l’attaquant vedette d’Arsenal, Van Persie. Girard propose de rééditer la chose, en faisant venir Giroud. C’est d’accord. En douce, Girard file deux billets d’Eurostar à Belhanda et Utaka, qui se présentent incognitos à l’entraînement. Lors des phases de poules de C1, United affronte l’OM. René Girard, après un penalty non-sifflé, fait un doigt d’honneur en direction d’Élie Baup, ce qui fait de lui une star à Manchester. Évra devient son adjoint, et assure par la même occasion le rôle de traducteur. Parce que bon, un type qui s’appelle René peut-il vraiment se faire comprendre dans la langue de Shakespeare ?
Antonio Conte
En deux ans, Antonio Conte a séduit tout le monde. Arrivé de Serie B, l’ancien milieu de terrain de la Juventus a rejoint la maison-mère, à Turin, pour devenir le coach de la Vieille Dame. Un succès immédiat : en deux saisons, Conte a permis à la Juve de renouer avec le succès. Deux Scudetti remportés (le deuxième glané ce week-end) et une Supercoupe d’Italie en prime. Mais Conte est un homme de défis. L’Italie, c’est bien, mais Manchester United, ça le fascine. Hop, en quelques jours, il achète un dico anglais, apprend les bases, et file vers le nord de l’Europe.
Ce qui va se passer : Conte débarque à United. Il regarde autour de lui. Pas le moindre Italien. Il insiste donc pour que Pirlo le rejoigne, histoire de donner quelques cours à Carrick. En championnat, United affronte Sunderland. Di Canio le salue en levant le bras, sans aucune ambiguïté. L’Angleterre, généralement hostile aux Italiens, commence à se prendre d’affection pour le coach. Conte termine sa première saison en étant invaincu en championnat, mais est suspendu trois mois pour avoir parié avec des potes que la Juve allait gagner la C1. Et comme elle bat United en finale, forcément, c’est louche…
William Prunier
Bah quoi ? Après tout, William Prunier, aussi, a porté les couleurs de Manchester United. Si si, c’était lors de la saison 1995-96. L’ancien Auxerrois y effectue un essai de trois mois, au cours desquels il dispute deux matchs, dont une défaite 4-1 avec un joli csc à la clef. Étrangement, l’essai ne s’est pas concrétisé. Depuis l’arrêt de sa carrière, Prunier a entrepris une carrière d’entraîneur. Après Cannes et Cugnaux, il officie désormais sur le banc de l’US Colomiers, en CFA, et a déjà obtenu la promotion mathématique en National, à trois journées de la fin. De quoi aisément convaincre les dirigeants de United.
Ce qui va se passer : Prunier débarque à United. Son essaie dure trois mois, et n’est pas reconduit. Il rentre à Colomiers. On est quand même mieux au soleil, merde.
Par Éric Maggiori