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Mais qui êtes-vous, les candidats à la montée en Serie A ?
Du 24 mai au 9 juin, six équipes vont se disputer le dernier billet disponible pour la Serie A 2016-17 et ainsi tenter de rejoindre Cagliari et Crotone, déjà promus. Tour d'horizon des six prétendants.
Trapani, 3e de Serie B, 73 points
Elle est là, la belle histoire. En 2011, l’équipe de Trapani évoluait encore en quatrième division. Le club avait d’ailleurs fait l’objet d’un reportage dans So Foot, car les joueurs avaient la particularité de tous vivre ensemble sur un bateau, le Gianni Morace , appartenant à Vittorio Morace, président du club depuis 2005. Depuis, le club sicilien a fait son petit bout de chemin. Après une double promotion en deux ans, Trapani s’est stabilisé depuis trois ans en Serie B, mais n’avait jamais atteint les play-offs. Et cette saison semblait mal partie, puisque Trapani luttait pour le maintien lors de la première moitié de saison.
Mais après une défaite 4-0 face à Virtus Entella, le 13 février, les Siciliens ont claqué une incroyable série de 16 matchs sans défaite, toujours en cours. Du 13 mars au 23 avril, ils ont même enchaîné huit succès de rang, soit la plus belle série de l’histoire du club. Certainement la patte Serse Cosmi, l’ancien coach de Perugia et Palerme, qui sait mieux que quiconque comment motiver ses troupes. Orphelin de son buteur Matteo Mancosu, meilleur buteur de Serie B en 2014, Trapani a trouvé en Nicola Citro son nouveau bomber. Le stadio Polisportivo Provinciale est déjà bouillant pour accueillir les barrages. Prêt à pousser le bateau Trapani vers les rivages de la Serie A.
Pescara, 4e de Serie B, 72 points
Voilà une nouvelle qui va faire plaisir à Marco Verratti. Pescara sera peut-être de retour en Serie A d’ici quelques jours. Le club formateur du milieu de terrain parisien, déjà promu dans l’élite en 2012 après la fabuleuse saison du trio Immobile-Insigne-Verratti, était malheureusement retombé en Serie B un an plus tard. Après une saison anonyme en 2013-14, le club des Abruzzes s’était qualifié au terme de l’exercice 2014-15 pour les play-offs et en avait atteint la finale contre Bologne. 0-0 à l’aller, 1-1 au retour, mais comme Bologne avait terminé devant Pescara au classement, ce sont les Rossoblù qui avaient décroché leur ticket. Cruel.
Alors, cette fois, avec l’ancien Laziale Massimo Oddo aux commandes, le Delfino compte bien aller au bout. Véritable base arrière de l’AS Roma, Pescara a pu s’appuyer sur de nombreux jeunes formés et/ou prêtés par les Giallorossi : Gianluca Caprari (22 ans), Valerio Verre (22 ans) et Daniele Verde (19 ans). Mais surtout, Pescara doit une bonne partie de sa réussite à la nouvelle pépite du foot italien : Gianluca Lapadula. Passé par toutes les divisions inférieures, cet attaquant de 26 ans explose aujourd’hui, avec 26 buts inscrits en championnat. La Lazio et le Napoli ont déjà entamé les contacts pour le recruter cet été. Mais avant de penser à un éventuel départ, Lapadula a promis : « Je ramène Pescara en Serie A. » Comme Verratti avant lui.
Bari, 5e de Serie B, 68 points
Voilà déjà cinq ans que Bari a été relégué en Serie B. Cela commence à faire beaucoup pour l’un des publics les plus fervents d’Italie. Cinq années au cours desquelles il s’est passé beaucoup de choses, et notamment une banqueroute en mars 2014. L’AS Bari, qui existait depuis 1945, a ainsi été remplacée par le FC Bari avec, comme nouveau président, l’ancien arbitre international Gianluca Paparesta. Après avoir manqué les play-offs la saison passée pour cinq points, Bari est parvenu cette saison à atteindre son objectif, malgré le limogeage en janvier de Davide Nicola, et l’intronisation à sa place d’Andrea Camplone, qui a pris l’équipe à la cinquième position, pour finalement l’amener… à la cinquième position.
Mais la véritable nouveauté, c’est l’arrivée de l’entrepreneur malaysien Dato Noordin Ahmad, qui a déjà racheté 50% des parts du club. Pour sa conférence de présentation, en avril 2016, le bonhomme a directement mis la barre très haut : « Mon but n’est pas seulement de ramener Bari en Serie A, mais de l’amener en Ligue des champions dans les cinq prochaines années. » De quoi faire rêver les supporters des Galletti.
Cesena, 6e de Serie B, 68 points
Cesena est à la Serie A ce que Metz et Troyes sont à la Ligue 1 : une équipe qui adore faire l’ascenseur. Promotion en 2010, relégation en 2012, promotion en 2014, relégation en 2015… Les Bianconeri espèrent remonter dès cette saison. Leur championnat a d’ailleurs été plutôt correct, avec un gros début de saison, un passage à vide en décembre-janvier, et une fin de saison crescendo. Cesena paye toutefois ses deux défaites lors du sprint final face à des adversaires directs : Pescara le 15 avril (1-0), et Trapani le 23 avril (2-1).
La formation entraînée par le novice Massimo Drago (ancien coach de Crotone) compte toutefois dans son effectif des joueurs d’expérience, à l’instar de Davide Succi, Emmanuel Cascione, Gabriele Perico, Stefano Lucchini et le gardien Federico Agliardi, tous des anciens de Serie A. Des mecs qui savent parfaitement gérer la pression de rendez-vous importants comme les play-offs…
Spezia, 7e de Serie B, 66 points
Voilà un nom qui provoque encore des cauchemars aux supporters de la Roma. Spezia… C’était le 16 décembre dernier, au stadio Olimpico de Rome. En huitièmes de finale de la Coupe d’Italie, la Roma de Rudi Garcia ne parvient pas à venir à bout de ce pensionnaire de Serie B, et s’incline finalement aux tirs au but. Probablement le point le plus bas de la gestion Garcia, qui sera remplacé un mois plus tard par Spalletti. L’Italie entière découvre alors cette équipe de Spezia, qui s’inclinera à la surprise générale au tour suivant contre Alessandria, équipe de D3.
Entraînée par Domenico Di Carlo, ancien coach du Chievo et de la Samp, la formation ligure ne fait que monter en puissance depuis plusieurs saisons. Promue en Serie B en 2012, elle fait mieux année après année : 13e en 2013, 8e en 2014, 5e en 2015, avec une défaite lors des play-offs face à Avellino. Cette équipe qui n’a jamais connu la Serie A dans son histoire compte dans son effectif des joueurs qui, eux, y ont déjà goûté, comme Claudio Terzi (ex-Sienne), Nico Pulzetti (117 matchs de Serie A), l’ancien buteur de Cagliari Nenê ou encore l’immense Emanuele Calaio. Si la dynamique actuelle n’est pas mauvaise (3 défaites sur les 19 derniers matchs), le point faible de Spezia lors des play-offs risque d’être son attaque. Les Bianchi n’ont en effet inscrit que 9 buts lors de leurs 9 derniers matchs.
Novara, 8e de Serie B, 65 points
On appelle ça : attraper le train in extremis. Novara peut clairement remercier le vice-champion de Serie B, Crotone, qui lui a fait une jolie fleur lors de la dernière journée de Serie B. De fait, les Calabrais, déjà assurés de monter la saison prochaine, ont battu le 8e du classement, Virtus Entella (1-0), permettant à Novara, vainqueur 4-0 de Modena, de s’emparer au dernier moment du dernier wagon pour les play-offs. Une qualification inespérée, tant la saison du club de cœur de Michel Platini a galéré tout au long de la saison.
La fin d’année 2015 avait pourtant été positive, avec une série de six victoires consécutives en novembre-décembre, mais l’hiver avait été beaucoup plus laborieux, avec quatre défaites de rang en janvier. Entraîné depuis cet été par Marco Baroni, ancien joueur de Naples et de Bologne, Novara s’offre donc un petit espoir de retrouver la Serie A, quatre ans après l’avoir quittée. Le club piémontais revient de loin, puisqu’il y a deux ans, il était relégué en Lega Pro après sa défaite aux play-out contre Varese. Promu en Serie B au terme de l’exercice 2014-15, il rêve désormais d’une deuxième montée en deux ans. Mais que ce soit clair, ce sera très compliqué au vu du niveau actuel des autres équipes en lice.
Par Éric Maggiori