- C1
- Gr.E
- Salzbourg-Genk (6-2)
Mais qui est Erling Håland, auteur d’un triplé pour son premier match en Ligue des champions ?
Auteur d’un triplé en une mi-temps face à Genk avec le Red Bull Salzbourg pour son premier match en Ligue des champions, Erling Braut Håland n’en finit plus de planter. À 19 ans passés, le solide buteur norvégien a déjà inscrit 17 buts en 9 matchs depuis le début de la saison toutes compétitions confondues et ne compte visiblement pas s'arrêter en si bon chemin.
Devant son poste de télévision, José Omar García Marín a certainement été tout sauf surpris de voir Erling Braut Håland, le buteur norvégien du RB Salzbourg, planter un triplé en une mi-temps face à Genk pour son premier match en Ligue des champions, mardi soir. Il faut dire que 110 jours plus tôt, le gardien de but des U20 du Honduras avait déjà croisé la route du nouveau « Baby-face Killer » en pleine Coupe du monde. Mais contrairement à Gaëtan Coucke, son confrère de Genk qui est allé récupérer à trois reprises le ballon au fond de ses filets par la faute d’Håland, Marin a lui été fusillé neuf fois par le Viking au cours des 90 minutes de ce Norvège-Honduras (score final 12-0) disputé lors du Mondial polonais. Suffisant pour s’en rappeler jusqu’à la fin de ses jours, même si à ce rythme, le portier hondurien ne sera certainement pas le seul à cauchemarder des faits et gestes de celui qui est devenu le troisième plus jeune joueur de l’histoire de la Ligue des champions à claquer un triplé après Raúl en 1995 et Rooney en 2004. Suffisant aussi pour qu’Håland se fasse définitivement un nom à l’échelle mondiale, même s’il n’a pas attendu Genk et 2019 pour affoler les compteurs.
Solskjær : « Il me rappelle Romelu Lukaku »
Contrairement à son papa Alf-Inge Håland, Erling Braut Håland n’est pas défenseur dans l’âme et ne se fera sans doute jamais découper au niveau du genou droit lors d’un derby de Manchester pour une histoire de vengeance. D’autant que l’auteur de cet attentat, Roy Keane, 48 ans, n’a a priori pas programmé de sortir de sa retraite. Le grand gaillard d’1,94m, qui culminait un poil moins haut lors de sa naissance à Leeds en 2000, a fait ses gammes en Norvège avant de s’exporter au cœur du Vieux Continent. Comme son paternel, c’est à Bryne qu’Erling se montre pour la première fois, dans les divisions inférieures norvégiennes, dès l’âge de 15 ans. Deux ans plus tard, en 2017, il signe à Molde et grandit sous les ordres d’Ole Gunnar Solskjær, où il est d’abord dans la rotation une première année avant de s’imposer comme titulaire la saison suivante. Jusqu’au 1er juillet 2018, où tout s’accélère. Déjà suivi par de grosses écuries européennes, ce sosie de Brienne de Torth, personnage de Game of Thrones pas vraiment réputé pour fuir ou perdre le combat, claque un quadruplé en dix-sept minutes sur la pelouse du SK Brann, alors leader et invaincu à domicile, sous les yeux du recruteur Tommy Moller Nielsen qui travaille pour Manchester United.
Molde forması giyen 2000 doğumlu Erling Braut Håland, 20 dakikada Brann kalesine 4 gal atarak Takımına 3 puanı getiren futbolcu oldu…??Brann 0 – 4 Molde pic.twitter.com/v4Vw6KECBg
— Sukru Gursoy (@SukruGursoy) July 2, 2018
Après la rencontre, Solskjær n’y va pas par quatre chemins pour évoquer son poulain au micro d’Eurosport : « Erling sera certainement un joueur de haut niveau. Il me rappelle Romelu Lukaku. » Puissant, rapide et très adroit à l’instar du Diable rouge, Håland termine d’ailleurs troisième meilleur buteur du championnat à 18 ans avec 12 buts en 25 matchs (17 titularisations). Suffisant pour faire craquer Salzbourg, qui devance les Red Devils et n’hésite pas à lâcher 10 millions d’euros à Molde pour récupérer Håland dès le mois de janvier. Un choix que ne regrette visiblement pas l’intéressé, qui expliquait les raisons de sa signature en Autriche au média local Laola1 : « J’ai vu quels joueurs sont déjà venus ici : Sadio Mané, Naby Keita, Valon Berisha… Ils sont maintenant des joueurs de classe mondiale et ils ont tous fait leur chemin en passant par le FC Red Bull Salzbourg. Et d’autres suivront, j’en suis sûr. » À commencer par Håland.
Håland of fire
Car après six mois d’adaptation à sa nouvelle vie autrichienne, il semble que tout se soit encore une fois accéléré pour le jeune prodige du Nord. Outre son nonuplé face au Honduras en Coupe du monde U20, Håland n’arrive toujours pas (pour son plus grand bonheur) à s’arrêter de marquer, quels que soient la compétition ou l’adversaire qui se présente devant lui. En championnat, hormis lors de la première journée où il n’a délivré qu’une passe décisive face au Rapid Vienne, il a planté à chaque fois et comptabilise onze réalisations – dont deux triplés – après sept journées. À titre de comparaison, Hans Krankl, le meilleur buteur de l’histoire du championnat autrichien sur une saison (41 buts en 1977-1978), n’en comptait que six à la même période.
En club, son dernier match sans but était en amical face au Real Madrid début août, où Håland s’était quand même débrouillé pour récupérer le maillot de Benzema qu’il considère comme « l’un des meilleurs attaquants de tous les temps » . Le sens du but, quelle que soit la situation. Mardi soir, au sortir du match face à Genk, son coéquipier défenseur Max Wöber dévoilait une facette un peu moins connue de l’homme à la mèche blonde pour VG Sporten : « Erling est fou. La nuit dernière, notre capitaine se promenait avec sa fille. Une voiture s’est arrêtée à leur hauteur. La fenêtre se baisse : c’était Erling qui écoutait à fond l’hymne de la Ligue des champions. » Car oui, à 19 ans, Erling Braut Håland reste un gamin avant tout.
Par Andrea Chazy