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Mais qui est donc Adrian Ursea, nouvel entraîneur intérimaire de Nice ?

Par Florian Cadu
Mais qui est donc Adrian Ursea, nouvel entraîneur intérimaire de Nice ?

Nouvel entraîneur de Nice et successeur de Patrick Vieira à la suite du licenciement du Français, Adrian Ursea est encore méconnu du grand public. Pourtant, ses méthodes de management et sa connaissance du football comme son goût du relationnel en font un professionnel aussi respecté qu'apprécié. Petit focus.

Il paraît que pour lui prendre une heure de son temps sans effort, la solution est toute simple : lui glisser une petite question sérieuse sur une approche tactique footballistique donnée. Et hop, le tour est joué. Selon les rumeurs, Adrian Ursea est incapable de résister à ce genre de débats. Voilà déjà de quoi se faire une idée du bonhomme de 53 ans, féru de ballon rond et aujourd’hui entraîneur principal de Nice après le renvoi de Patrick Vieira.

Son nouveau costume, le coach des Aiglons l’a enfilé à Reims alors que son club dormait sur une série de cinq défaites consécutives. Au bout d’un 0-0 un tant soit peu rassurant à défaut d’être sexy, Morgan Schneiderlin a alors parlé d’une « transition assez facile » sur Canal Plus : « On connaît Adrian, on s’entend très bien avec lui. Il nous amène ses idées, et sa passion du jeu. » De bons premiers points donnés pour le nouveau coach, alors que l’OGCN n’en a récolté qu’un seul sous sa houlette.

Carlo Ancelotti n’a pas le monopole du relationnel

Rien d’étonnant, en vérité. Car si Ursea a rarement occupé le poste de numéro un (un court intérim au Servette en 2003, un autre en 2004 et une petite aventure en deuxième division suisse avec Meyrin ), le monde du sport qui l’a côtoyé s’accorde pour le couvrir d’éloges. D’abord grâce à sa faculté à entretenir de bonnes relations avec les joueurs, qui en gardent généralement d’excellents souvenirs et avec qui il tient régulièrement des entretiens entre quatre yeux. Avant la rencontre sans véritable enjeu sportif contre l’Hapoël Beer-Sheva en Ligue Europa, le technicien a ainsi appuyé sur l’importance des « discussions individuelles » en conférence de presse.

Conscient de l’influence du bien-être collectif dans les résultats d’un effectif, le Roumain tient également à garder concernés l’ensemble de ses gars. Raison pour laquelle il a considéré, toujours face aux mêmes journalistes, que cette rencontre de C3 n’était pas inutile : « C’est une opportunité pour ceux qui ont peu joué, jusqu’à maintenant, de se remettre dans la compétition. Une équipe, ce n’est pas onze titulaires. Non, c’est tout un groupe et on a besoin de tout le monde dans la période que l’on traverse. » Et de rappeler ses qualités, dans la gestion des hommes : « Je sais ce que je peux apporter, j’ai déjà dirigé 42 personnes, donc je connais le management. »

Analyse, vidéo et jeu

Encore méconnu du grand public parce que jamais (ou presque) mis en lumière, Ursea se distingue surtout par sa philosophie de jeu et ses analyses méthodiques comme pour son utilisation systématique de la vidéo qu’il juge indispensable. « Les matchs s’enchaînent, on n’a pas beaucoup de temps pour travailler. On va utiliser la vidéo, dans un premier temps », a-t-il par exemple posé, dès son officialisation devant les médias. Pas pour rien que l’ancien adjoint de Lucien Favre (au Servette FC entre 2001 et 2002, puis à Nice de 2016 à 2018) est passé par les cases « Chargé de l’analyse vidéo » , « Directeur sportif » ou « Analyste » au cours de sa carrière suivant celle de footeux professionnel (milieu de terrain au Victoria Bucarest, au Rapid Bucarest ou encore à Fribourg dans les années 1980-1990).

Son credo ? Le plaisir, l’esthétisme, le mouvement, la balle dans les pieds des siens plutôt que chez l’adversaire. « Je suis un partisan du jeu. Le jeu, c’est mon langage. Et c’est surtout le meilleur moyen d’atteindre le résultat », déclarait en effet le natif de Slobozia sur le site internet des Aiglons, dès 2018. Des principes confirmés par nombre de ses ex-poulains, et qui semblent en partie avoir vu le jour à Auguste Delaune, puisque sa formation a monopolisé le cuir 65% du temps. Certes, il ne s’agissait que du dix-huitième de Ligue 1 en face. Reste que cette saison, la moyenne de possession de Reims à domicile frôle les 50% quand celle de l’OGCN de Vieira ne dépassait pas les 56% à l’extérieur. C’est bien entendu largement insuffisant pour y voir un renouveau, mais il s’agit d’un indice comme un autre pour conserver l’espoir d’une renaissance. En tout cas, Ursea fait partie de la famille et sait de quoi il parle. C’est déjà ça de pris.

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