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Mais qui es-tu vraiment, Malmö FF ?
Une finale européenne en 1979, le palmarès le plus fourni de Suède, et après ? Pour son entrée en Ligue des champions, le PSG doit se frotter à Malmö, un club qui a peu prouvé sur la scène européenne ces dernières années, mais qui vend chaque fois chèrement sa peau.
18 titres de champion, 14 coupes nationales et une finale de Coupe d’Europe des clubs champions en 1979 contre Nottingham Forest. À première vue, Malmö FF affiche un CV qui n’a rien à envier à celui du PSG, avec ses 5 titres de champion et aucune finale dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Mais les Suédois ne se voilent probablement pas la face : si le club formateur de Zlatan Ibrahimović reste sur deux titres de champion de Suède de rang, sur la scène européenne, il est une équipe du passé. La seule équipe scandinave à avoir touché du doigt une victoire en C1, en 1979 certes, mais aussi un club qui depuis n’a pu se mettre sous la dent qu’un simple quart de finale de C2 1986 contre l’Ajax de Marco van Basten, futur vainqueur de l’épreuve.
Pour les Bleu Ciel de Malmö, l’âge d’or remonte à une décennie 1970 qui les a vus, sous la houlette de l’Anglais Bob Hougton, arracher cinq titres de champion, quatre coupes, et donc réaliser la plus belle épopée européenne de leur histoire en scalpant successivement l’AS Monaco, le Dynamo Kiev, le Wisła Cracovie et l’Austria Vienne. Sous Roy Hodgson de 1985 à 1989, l’équipe suédoise a bien connu un certain renouveau, mais sans pour autant égaler sa décennie glorieuse autrement qu’en sortant quelques piliers de la sélection nationale comme Zlatan Ibrahimović, mais aussi, avant lui, Patrick Andersson, Stefan Schwarz, Jonas Thern ou encore Martin Dahlin.
Double champion en titre
Mal parti cette saison avec une 5e place en championnat après 23 journées sur 30 et 9 points de retard sur l’IFK Göteborg, Malmö FF reste une équipe à ne pas sous-estimer. Les joueurs du Celtic Glasgow peuvent en témoigner, après avoir été boutés hors de la Ligue des champions lors des barrages. Contre les Écossais, c’est l’opiniâtreté qui a d’abord parlé avec un but à la 95e minute sur la pelouse du Celtic Park – pour remettre les Suédois à 3-2 -, puis la solidité des hommes d’Åge Hareide au Sweedbank Arena, avec une victoire propre 2-0. Comme au tour précédent contre le Red Bull Salzbourg, qui pensait avoir fait le plus dur en s’imposant 2-0 à l’aller avant de couler en Suède au retour, 3-0.
Effectif cosmopolite de dix nationalités, le Malmö FF millésime 2015 s’appuie néanmoins sur une ossature d’internationaux locaux avec son gardien de 34 ans Johan Wiland, son défenseur central Ramus Bengtsson, son milieu formé au Bayern Munich Oscar Lewicki et surtout son capitaine et avant-centre Markus Rosenberg. Une épine dorsale renforcée par une petite légion étrangère dans laquelle on retrouve pêle-mêle le Norvégien Jo Inge Berget, le Serbe Nikola Durdic (international), l’arrière gauche péruvien Yoshimar Yotún ou encore le géant islandais Kari Arnason. La saison passée, les Bleu Ciel avaient déjà atteint la phase de poules de la Ligue des champions, n’arrachant qu’une seule victoire contre l’Olympiakos, mais se faisant éteindre par l’Atlético Madrid et la Juventus. Difficile de dire si le club a franchi un cap depuis. La seule chose certaine, c’est que les Suédois n’ont pas peur d’être pragmatiques contre les plus gros qu’eux : face au Celtic, Malmö s’est qualifié en laissant le ballon 60% du temps à son adversaire sur les deux matchs. Autant dire qu’ils ne seront pas dépaysés au Parc des Princes.
L’entraîneur : Åge Hareide
PSG-Malmö, ce sera également un duel entre deux entraîneurs, Laurent Blanc d’un côté, et Åge Hareide de l’autre. Ancien défenseur international norvégien des années 70 et 80 – 50 sélections tout de même -, le manager de Malmö a, entre autres, connu le bonheur du foot anglais à Manchester City et Norwich. Comme coach, il est célèbre en Scandinavie pour avoir été champion dans trois pays différents : Danemark, Norvège et Suède. Mais depuis un titre avec Rosenborg en 2003, le technicien avait connu une longue traversée du désert question palmarès. Sélectionneur de la Norvège de 2003 à 2008, il jeta l’éponge de lui-même faute d’avoir su qualifier son pays dans la moindre phase finale. Et ensuite ? Quelques piges infructueuses à Orgryte, Viking Stavanger ou encore Helsingborgs, couplé à un poste de commentateur pour la télé norvégienne. Depuis 2012 et son dernier poste en Suède, Hareide donnait même l’image d’un retraité du football, avant que Malmö ne vienne le chercher en janvier 2014. Depuis, il a été élu meilleur entraîneur du championnat suédois pour avoir remporté le titre et qualifié Malmö en phase finale de Ligue des champions. Un retour qui en valait la peine.
Par Nicolas Jucha