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Mais qui es-tu, Maurizio Sarri ?
On pensait d'abord à Siniša Mihajlović. Puis à Vincenzo Montella. Puis à Unai Emery, entraîneur de Séville. Mais au final, Naples a signé Maurizio Sarri, méconnu ex-entraîneur d'Empoli.
Rafael Benítez s’en est allé au Real Madrid. Riccardo Bigon, le directeur sportif, a signé au Hellas Vérone. Au terme d’une saison faite de hauts, mais surtout de bas, Aurelio De Laurentiis, le président du Napoli, a décidé de faire peau neuve. Hier lundi, il a déjeuné avec Maurizio Sarri, taiseux et modeste entraîneur de Serie A, pour discuter avec lui et s’accorder sur son contrat. Chose désormais faite et actée. Un contrat de 2 ans et un salaire de 1,5 million par an. Et cette signature en dit beaucoup sur les futures ambitions du club.
D’inconnu à supersub
Petites lunettes avec des branches noires sur le nez façon Jamy dans C’est pas sorcier, une clope au bec 75% du temps, jogging, polo, des petites dents à la Didier Deschamps marquées par le combo nicotine/caféine… Maurizio Sarri, c’est avant tout un look. Il fait partie de la même dynastie vestimentaire que Marcelo Bielsa et Guy Roux. À savoir la #teamjemenfousdemonallure. L’opposé de Mourinho et Guardiola. Lui, il vient de la rue : « Je suis un fils d’ouvrier et j’en ai toujours été très heureux. » Il est de ces entraîneurs pour qui les fringues ne comptent pas. Non, pour cette caste, et surtout pour Sarri, ce sont les résultats et l’équipe qui importent. Et ça, c’est une valeur qu’il a acquise dans les bas-fonds du football italien.
Maurizio #Sarri è il nuovo allenatore del #Napoli http://t.co/4j4jODS1ce pic.twitter.com/RrYv4OwhBl
— Corriere dello Sport (@CorSport) 6 Juin 2015
Maurice n’a jamais été joueur professionnel. Il a toujours entraîné. En commençant par le bas de l’échelle. Comme un énorme geek le ferait sur Football Manager. En franchissant les étapes les unes après les autres. Dans les années 90, il enchaîne les petits clubs de Toscane et les succès. En 2000, il signe à Sansovino et emmène le club de l’Eccellenza (6e division) à la Serie C2 (4e division) en trois ans. Une performance repérée par Sangiovannese, alors en Serie C2 qu’il conduit jusqu’à la Serie C1 en deux ans. Sarri fait mieux et plus vite. Il s’en va alors à Pescara en Serie B. Une première récompense pour lui. C’est à ce moment qu’il quitte son poste à la Monte Paschi. Car en parallèle de sa passion, Sarri a travaillé durant 15 années en tant que banquier : « Aujourd’hui, je suis déterminé à faire de ma passion une source de revenu. » Maurice pousse le bouchon un petit peu plus loin et se lance enfin dans le grand bain.
Le grand saut
Et c’est là-bas qu’il fait ses premières preuves. En finissant à une 11e place inespérée, Maurice impose son style et sa méthode. La psychologie au service de l’équipe. Sarri est un manager. Un bon manager. Et dans l’esprit des dirigeants de club, il devient alors une sorte de supersub. À l’été 2006, Sarri quitte déjà Pescara et sa carrière devient une grosse série d’intérim pour clubs en détresse. Arezzo, Avellino, Hellas Vérone, Pérouse, Grosseto, Alessandria et Sorrento le prennent en situation d’urgence. Et ça fonctionne plutôt bien… Jusqu’en 2012. Année durant laquelle arrive sa première vraie proposition alléchante. Un projet sur le long terme avec Empoli alors en Serie B. Les résultats et le jeu sont toujours au rendez-vous. Et ils arrivent même plus vite que prévu. Avec Sarri, Empoli joue mieux, attaque et marque plus. Les Azzurri ne passent pas loin de la montée dès la première année. Mais ses joueurs se viandent sur la dernière marche, en play-off face à Livourne. Ce n’est que partie remise. La saison suivante, ils finissent deuxièmes et accèdent à la Serie A.
C’est une première pour Maurice. Mais pas de quoi l’impressionner non plus. Cette année, Empoli a fait mieux que se maintenir. Elle a séduit toute l’Italie par son envie et sa fougue. Empoli finit à la 15e place. Ce n’est pas fou, dit comme ça, mais les Azzurri ont toujours fait preuve de bravoure et ont toujours joué leur jeu, quel que soit l’adversaire. La preuve : leurs belles démonstrations face à la Lazio en novembre, ou encore face au Napoli en avril. Jamais ils n’ont reculé, et ça, c’est appréciable. Aujourd’hui, au moins quatre éléments font la réputation de Maurizio Sarri. Le premier : c’est un spécialiste des coups de pied arrêtés. Une bonne nouvelle pour Higuaín, s’il reste. Son acharnement au travail : « Aujourd’hui, je fais un travail pour lequel on me paie, alors qu’avant je le faisais gratuitement et après mon vrai vrai travail… » Sa confiance envers les jeunes. Et enfin sa conception du recrutement (pas loin du patriotisme) : « Je préfère former et faire jouer des bons joueurs italiens. »
Tout est en place pour l’arrivée de Maurizio Sarri, après la statuette on attend plus que la signature ! pic.twitter.com/Tkhlzzv4fL
— Napoli France (@NapoliCFrance) 7 Juin 2015
Et petit bonus pour la route : Maurizio Sarri est né à Naples. Oui, son palmarès est bien moins fourni que celui de Benítez, mais quand on regarde son parcours, ça a quelque chose de cohérent. Lui n’a rien à perdre. Naples fait un choix risqué, mais ça a de la gueule. Et en plus, il sait se faire aimer.
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Benvenuto Mister!#MaurizioSarri
Posted by AdElAnTe nApOli on lundi 8 juin 2015
« J’ai toujours supporté le Napoli. Petit, j’étais le seul, tous les autres supportaient le Milan, l’Inter, la Juve, la Fiorentina. Mais ça me semblait naturel de supporter la ville dans laquelle je suis né. Je n’ai jamais compris ceux qui supportaient une autre équipe. »
Par Ugo Bocchi