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Mais qui es-tu, le tournoi olympique de football ? (1/2)

Régis Delanoë
Mais qui es-tu, le tournoi olympique de football ? (1/2)

Depuis ses débuts, il y a plus d’un siècle, à la dernière édition en date à Pékin, retour sur une compétition qui a surtout épousé les contours de l’Histoire, celle avec un grand H, plutôt que de s’inscrire comme un incontournable rendez-vous de football.

Au début était l’amateurisme

Sport de démonstration lors de la première édition des Jeux de l’ère moderne en 1896, le football est officiellement organisé sous une forme conventionnelle (avec des sélections nationales) à Londres 12 ans plus tard. C’est la Fédération anglaise de foot, la FA, qui s’est vu confier la tâche de gérer le bon déroulement de la compétition. Elle a déjà autorisé depuis longtemps le professionnalisme au niveau de son championnat local, mais, pour ce qui est des JO, il n’en est pas encore question. La sélection de Grande-Bretagne l’emporte à domicile 2-0 face au Danemark, qui avait écarté précédemment les deux équipes de France engagées sur les scores de 9-0 et 17-1. Pour l’anecdote, ce résultat reste comme la plus lourde défaite de l’histoire des Bleus.

À Stockholm, en 1912, la Grande-Bretagne conserve son titre, au cours d’un tournoi organisé avec une consolante, façon tournoi de sixte. La France, qui n’a clairement pas le niveau à l’époque, est absente. Elle fait son retour en 1920, lors des Jeux de l’après Grande Guerre à Anvers, et se fait seulement éliminer aux portes de la finale. L’amateurisme se fait encore méchamment ressentir à cette époque, les Belges gagnant à domicile suite au forfait en finale de leurs adversaires tchécoslovaques après moins d’une mi-temps et un arbitrage jugé bien trop partial.

L’Uruguay, première nation majeure

Paris organise les Jeux Olympiques de 1924, avec un ambitieux tournoi de football, sport à la popularité grandissante. 22 sélections sont en lice, dont une seule de l’hémisphère sud, l’Uruguay. Elle élimine l’hôte français en quarts, passe difficilement l’obstacle hollandais en demies et conquiert le titre en finale face à la Suisse (3-0). La finale, disputée à Colombes, est marquée par une manifestation de joie alors inédite : un tour d’honneur, pour une ovation méritée, tant la Celeste a frappé les esprits. À Amsterdam, quatre ans plus tard, elle conserve d’ailleurs son titre en dominant en deux matchs – le premier s’étant soldé par un résultat nul – le voisin argentin.

Cette édition a été marquée par l’annonce, juste avant la compétition, de l’organisation d’une première Coupe du monde Fifa professionnelle. L’Uruguay doublant la mise cette année-là gagne le droit d’organiser cette première, qui aura lieu deux ans plus tard. Résultat : le tournoi olympique de football doit composer avec une nouvelle concurrence de poids. À Los Angeles, en 1932, le « soccer » est carrément zappé, avant de faire sa réapparition dans l’Allemagne nazie en 1936. Victoire de l’Italie fasciste 2-1 face à l’Autriche en finale d’une compétition qui se mondialise (entrée en lice du Japon et de la Chine).

Vidéo

Le bloc de l’Est sans concurrence

Après la Seconde Guerre mondiale, seul le tournoi olympique résiste à la professionnalisation généralisée des compétitions de football. Au niveau des nations, la Suède aussi a souhaité en rester à l’amateurisme. Elle en profite pour conquérir l’or, dominant la Yougoslavie 3-1 en finale à Wembley, avec notamment les trois futurs joueurs milanais Gunnar Gren, Gunnar Nordahl et Nils Liedholm (le fameux trio Gre-No-Li). La Yougoslavie échouera encore deux fois en finale lors des éditions suivantes, à Helsinki en 1952, puis à Melbourne en 1956.

La Hongrie magique de Puskás, Czibor et Koscis gagne la première, l’URSS de Yachine et Netto la seconde. Les toutes puissantes nations du bloc de l’Est vont tout rafler jusqu’aux Jeux de Moscou en 1980 : la Yougoslavie, enfin, en 1960 à Rome, la Hongrie, de nouveau, à Tokyo en 1964, puis à Mexico en 1968, avant que la première génération dorée polonaise (Wlodzimierz, Kazimierz, Gadocha, Grzegorz…) ne remporte un premier titre à Munich en 1972.

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Bleus : une année zéro

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