S’abonner au mag
  • Ligue 1
  • J7
  • Toulouse-PSG

Mais qui es-tu, le joueur de match ?

Par Alexandre Doskov
Mais qui es-tu, le joueur de match ?

Pourquoi fait-on tout un bazar autour d'Hatem Ben Arfa ? Arrêtez de chercher les raisons de son écartement, la raison serait toute simple : il est un joueur de match, et pas d'entraînement. Satisfaisant ? Pas vraiment, en tout cas pas pour Unai Emery. Mais au fait, un joueur de match, c'est quoi, exactement ? Des spécialistes répondent.

Pour l’instant, Hatem Ben Arfa a réussi à rester en retrait, et à ne pas commenter l’incroyable imbroglio autour de sa situation, se contentant de laisser son entourage parler. L’ « entourage » , ce fameux ensemble un peu indéfini, constitué de potes anonymes qui causent ici et là dans la presse, ou bien de partenaires et entraîneurs anciens ou actuels qui tentent d’expliquer sa mise à l’écart. « Ça me fait rire quand j’entends qu’on associe la notion de manque de travail à Hatem. Je ne sais pas si le quart des joueurs de Ligue 1 travaillent comme lui. Toutes les critiques sur le travail me font rire » , balancent certains, sous-entendant que le fond du problème Ben Arfa vient bien de là. Ben Arfa ne serait pas un bosseur, se reposerait sur ses lauriers, en pensant que son talent seul ferait l’affaire. À quoi bon suer à l’entraînement comme les autres laborieux, si on peut illuminer le match du week-end en un seul geste ? Ce sont Thomas Meunier et Claude Puel qui ont été les plus précis, explicitant la chose, en appelant un chat un chat. « Hatem, c’est un joueur de match. À l’entraînement, on le voit un peu moins » , confiait le latéral belge il y a quelques jours. « C’est un joueur de match, pas d’entraînement » , confirmait Claude Puel dimanche dernier dans Téléfoot. Le mot est donc lâché, et l’enseigne « joueur de match » désormais allumée au-dessus de Ben Arfa. Un qualificatif un brin obscur, dont Unai Emery ne veut pas entendre parler. Solide sur ses appuis, le coach du PSG tranchait en conférence de presse : « C’est un joueur comme les autres. » Mais si dans l’esprit d’Emery, les choses semblent être simples et claires, le cas Ben Arfa clive, ainsi que l’appellation « joueur de match » . Et ceux qui ont connu Hatem ou d’autres footballeurs ayant eu la même réputation avant lui apportent des explications.

Jean-Alain le grand frère

« Hatem, c’est un artiste, un génie. Les gens de son calibre, très instinctifs, ne peuvent pas décrire ce qu’ils font, et ils ont besoin de s’exprimer de façon libre. Malheureusement pour eux, il y a des obligations, des devoirs, un projet de l’entraîneur. » Jean-Alain Boumsong, coéquipier du jeune Ben Arfa à Lyon, démarre par les louanges et les fleurs, avant de tempérer. « Il y a un milieu à trouver, mais l’adaptation doit venir du joueur. » Et tant pis pour les joueurs, aussi géniaux soient-ils, qui pensent que le projet de jeu, les plans du coach et même les séances d’entraînement vont être pensés pour eux, comme si le football était un restaurant à la carte. Édouard Cissé, lui, a connu Ben Arfa quelques années plus tard, à Marseille, alors que ce dernier n’avait toujours pas changé de réputation, au contraire. « Quand tu prends ce joueur, il a besoin d’une gestion à part. La vraie question est : est-ce qu’on est prêt à lui faire un traitement de faveur ? » Le manque d’investissement ne serait donc pas dû à un manque d’envie, mais serait l’expression d’un malaise, et de l’équilibre non trouvé d’un mariage raté entre un club trop rigide et un joueur empoisonné par les questions qu’il se pose. « À mon époque, il avait des doutes, et n’était pas toujours bien dans sa tête, enchaîne Cissé, donc c’est dur d’être bon à l’entraînement. » Boumsong, lui, était son voisin dans le vestiaire lyonnais, et se souvient d’avoir déjà dû remotiver Ben Arfa après des séances ratées. « Je lui tirais les oreilles, je lui demandais de s’investir. Il faut avoir ce rapport fraternel, mais ne pas être autoritaire. » Tout le contraire de Ronaldinho par exemple, lui aussi réputé pour prendre l’entraînement à la légère, mais sans le côté tourmenté et inquiet qui va avec.

Les Brésiliens à la coule, les Argentins avec les dents

« Ronaldinho, ça dépendait des fois… C’est un Brésilien ! » Édouard Cissé, coéquipier de Ronnie à Paris, en rit encore. Certains anciens du PSG aiment désormais s’épancher sur les entraînements de Ronaldinho, en expliquant de façon plus ou moins crédible qu’il ne venait que le vendredi pour préparer le match du week-end. Le temps a sans doute aidé à enjoliver la légende, mais le Brésilien était notoirement connu pour se ménager à l’entraînement, tout comme son illustre aîné Ronaldo. « Le gros, le vrai. Lui, il levait le pied, il gérait » , affirme Cissé. Des Brésiliens à la coule, voisins des Argentins réputés pour être plus durs au mal. Même Javier Pastore, l’homme dont on dit qu’il est un feignant qui choisit ses matchs. L’ancien gardien du PSG Nicolas Douchez se mue en avocat : « C’est une fausse image. Ce n’est pas parce qu’il est grand et qu’il a une aisance technique qu’il ne travaille pas. Javier, c’est un bosseur. Quand il est un peu moins bien pour diverses raisons, ça se ressent. Mais il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives. » Pas touche à Javier, donc. Mais au-delà de la nationalité, des problèmes personnels ou des caractères, Jean-Alain Boumsong avance une autre hypothèse au cas Ben Arfa, plus en lien avec son coach : « Emery a des choses à prouver, il doit imposer sa marque sur cet effectif. Il va devoir mettre de la souplesse, mais au début, il doit être intransigeant. Il ne doit pas laisser la porte ouverte tellement il y a d’ego. Il a été mis sous pression rapidement, mais il va s’assouplir. » Qu’il fasse vite, un des mystérieux membres de son entourage a prévenu dans les colonnes de L’Équipe : « Ça dépasse l’entendement. À un moment donné, ça va péter. » Et là, il n’y aura plus grand monde pour disserter sur la meilleure manière de l’intégrer ou de gérer son cas.

Si Pascal Dupraz était l’entraîneur du PSG…
Dans cet article :
Le Celtic enfonce Leipzig, Dortmund vient à bout de Graz
Dans cet article :

Par Alexandre Doskov

Propos de Nicolas Douchez, Jean-Alain Boumsong et Édouard Cissé recueillis par AD

Ligue 1 - J7 Toulouse-PSG
Articles en tendances
12
Revivez la défaite du PSG contre l'Atlético  (1-2)
  • C1
  • J4
  • PSG-Atlético
Revivez la défaite du PSG contre l'Atlético (1-2)

Revivez la défaite du PSG contre l'Atlético (1-2)

Revivez la défaite du PSG contre l'Atlético (1-2)
13
Revivez OM-Auxerre (1-3)
  • Ligue 1
  • J11
  • Marseille-Auxerre
Revivez OM-Auxerre (1-3)

Revivez OM-Auxerre (1-3)

Revivez OM-Auxerre (1-3)
24
Revivez Angers - PSG (2-4)
  • Ligue 1
  • J11
  • Angers-PSG
Revivez Angers - PSG (2-4)

Revivez Angers - PSG (2-4)

Revivez Angers - PSG (2-4)
10
Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)
  • Ligue 1
  • J11
  • Lyon-Saint-Etienne
Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)

Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)

Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)
12
Revivez le match Sparta Prague-Brest  (1-2)
  • C1
  • J4
  • Sparta Prague-Brest
Revivez le match Sparta Prague-Brest (1-2)

Revivez le match Sparta Prague-Brest (1-2)

Revivez le match Sparta Prague-Brest (1-2)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Celtic

Actus R. de Assis Moreira

Logo de l'équipe Brésil
Rodrygo (Brazil) during a International Frendly match between Brazil and Guinea at Stage Front Stadium, in Barcelona, Spain on June 17, 2023. (Photo / Felipe Mondino) (Photo by Felipe Mondino/LiveMedia/LiveMedia/Sipa USA) - Photo by Icon sport   - Photo by Icon Sport
Rodrygo (Brazil) during a International Frendly match between Brazil and Guinea at Stage Front Stadium, in Barcelona, Spain on June 17, 2023. (Photo / Felipe Mondino) (Photo by Felipe Mondino/LiveMedia/LiveMedia/Sipa USA) - Photo by Icon sport - Photo by Icon Sport
Le Brésil et la Seleção, une histoire de désamour

Le Brésil et la Seleção, une histoire de désamour

Le Brésil et la Seleção, une histoire de désamour

France

10
Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)
Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)

Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)

Revivez Lyon - Saint-Etienne (1-0)