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Mais qui es-tu, le Dnipro Dnipropetrovsk ?

Par Eric Maggiori
4 minutes
Mais qui es-tu, le Dnipro Dnipropetrovsk ?

Avec son nom impossible à prononcer, le Dnipro Dnipropetrovsk est en train de réaliser un incroyable début de saison. Deuxième du championnat ukrainien, derrière l’invincible Shakhtar, le club est opposé ce soir au Napoli. Un sacré test.

Déjà, une première question. Comment s’appelle ce foutu club ? Dnipro Dnipropetrovsk ou bien Dniepr Dniepropetrovsk ? Le débat pourrait être le même que celui entre Shakhtar et Chakhtior, mais ce coup-ci, il y a une vraie réponse. De 1962 à 1992, ce club situé à l’est de l’Ukraine s’est appelé Dniepr Dniepropetrovsk. Puis, en 1992, juste après la dissolution de l’URSS, changement de blase. Le club s’appellera désormais Dnipro Dnipropetrovsk, ce qui est plutôt logique puisque la ville se nomme Dnipropetrovsk. Débat clos. La formation bleue et blanche réalise un excellent début de saison, qui n’est finalement que la suite logique des années précédentes. Quatrième en 2005, 2007, 2008, 2010, 2011 et 2012, toujours derrière l’éternel trio Shakhtar/Dynamo Kiev/Metalist, le Dnipro est en train de confirmer et de s’imposer comme l’une des certitudes du pays. Juste avant la trêve, l’équipe entraînée par Juande Ramos, l’ancien du FC Séville et du Real Madrid, a battu le Dynamo Kiev dans le match pour la deuxième place. Une seconde position désormais assumée (malgré la défaite le week-end dernier contre Zorya) et surtout, un objectif clair en Europa League : aller le plus loin possible.

Juande Ramos et la PrivatBank

Depuis la fondation du championnat ukrainien, en 1992, le Dnipro Dnipropetrovsk s’est targué d’une sacrée réputation de loser. En effet, ce club, champion d’URSS en 1983, n’est jamais parvenu à remporter le moindre titre depuis son inscription au championnat ukrainien, bien qu’il en soit l’un des pionniers. Pire, le club s’est placé sur le podium à six reprises (1992, 1993, 1995, 1996, 2001, 2004) et a atteint trois fois la finale de la Coupe d’Ukraine (1995, 1997, 2004). À trois reprises, le Dnipro a perdu, en s’inclinant toujours face au Shakhtar Donetsk. Voilà peut-être pourquoi les dirigeants du club ont décidé de confier l’équipe à l’expérimenté Juande Ramos. Celui qui a transcendé Séville vers la double victoire de la Coupe de l’UEFA, en 2006 et 2007, sait comment faire gagner une équipe qui ne gagne plus rien depuis des lustres. De fait, avant son arrivée en Andalousie, le club sévillan n’avait plus rien remporté depuis 1948.

Ce bon vieux Juande est donc arrivé en Ukraine avec ses méthodes, bien décidé à faire grandir l’équipe. Le groupe PrivatBank (la plus grosse banque d’Ukraine), désormais à la tête du club, a donc craché des dollars pour renforcer l’effectif. En trois ans, de 2010 à 2012, le Dnipro a dépensé quelque 50 millions d’euros, dont 11 pour le Brésilien Giuliano, 7 pour l’Ukrainien Gladkiy ou encore 6 pour le Ghanéen Inkoom et le Croate Kalinić. De quoi se constituer une équipe cohérente, qui n’a pas vraiment de gros point fort, mais pas vraiment de gros point faible non plus. Si Juande Ramos n’est pas encore parvenu à venir à bout du Shakhtar (4 défaites et 3 nuls depuis son arrivée), il a, en revanche, largement contribué à la croissance de son club. Une croissance qui lui permet aujourd’hui d’aborder le match contre le Napoli de Mazzarri avec, quasiment, un statut de favori.

Des Brésiliens, des Ukrainiens et un Géorgien

Lors des deux premières journées d’Europa League, les Ukrainiens ont glané deux victoires, contre l’AIK (3-2) et surtout contre le PSV Eindhoven (2-0). Naples est donc prévenu : cette équipe n’est pas là pour rigoler, et a bien l’intention d’obtenir son troisième succès de rang. Le problème, pour les Napolitains, c’est de décrypter les dangers de cette équipe, qui s’appuie surtout sur un collectif bien huilé et un noyau dur qui a peu bougé depuis quelques saisons, hormis les renforts déjà cités. Toutefois, quelques joueurs, dans cette formation, sortent du lot. En tête, le Brésilien Giuliano. Révélé sous le maillot de l’Internacional Porto Alegre, ce joueur de 22 ans explose cette saison. Le type a déjà claqué 5 pions depuis le début du championnat et Mano Menezes s’est résolu à le convoquer avec la Seleção, notamment pour les derniers matchs amicaux face à l’Irak et au Japon.

L’autre Brésilien de l’effectif, Matheus Nascimento (ancien de Braga), fanfaronne moins. Pourtant, ses rares buts sont toujours décisifs. Le Dynamo Kiev peut en témoigner. Et le reste de l’équipe ? Bah, pas grand-chose de croustillant à se mettre sous la dent. Beaucoup de joueurs ukrainiens inconnus au bataillon, quelques Croates, quelques Tchèques et un Géorgien perdu. La preuve que l’on peut construire une équipe qui gagne, sans forcément débourser 42 millions d’euros pour un seul joueur. Pour le titre ukrainien, le Dnipro devra encore cravacher quelques années (déjà 12 points de retard sur le Shakhtar au bout de 12 journées). Néanmoins, cette équipe a les moyens pour devenir la deuxième ou la troisième force du pays. S’imposer face à un grand d’Europe comme le Napoli serait forcément un signal fort. Ce serait l’occasion, aussi, d’apprendre une bonne fois pour toutes à formuler ce nom imprononçable.

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Par Eric Maggiori

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