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ACTU MERCATO

Mais qui es-tu, le coup de mercato qui capote à la dernière minute ?

Eric Maggiori
Mais qui es-tu, le coup de mercato qui capote à la dernière minute ?

On connaît désormais le refrain. Le dernier jour du mercato, les rumeurs s’intensifient, certains coups sont « faits ». Et puis, au dernier moment, « l’affaire capote », sans que l’on ne sache trop pourquoi. Forcément, ça énerve.

A chaque dernier jour de mercato, c’est la même histoire. Un peu comme si les dirigeants des clubs ne s’étaient pas rendu compte qu’ils avaient eu un mois, auparavant, pour faire leurs emplettes. C’est un peu le même syndrome que les cadeaux de Noël. A partir du 1er décembre, on se dit : « Je dois aller acheter mes cadeaux de Noël » . Et puis, le 24, à 17h, on se retrouve aux Galeries Lafayette, sous une marée humaine, à regretter de ne pas s’être bougé le cul plus tôt. Pour le mercato, c’est pareil. Le mois de janvier dure 31 jours. Pourtant, plus de 50% des coups se font le dernier jour. Ou l’avant-dernier, pour les plus prévoyants. Sauf que, forcément, à force de tout vouloir faire à la dernière minute, parfois, cela foire. C’est le principe du cadeau qui n’est plus en rayon. « Mais je l’ai vu la semaine dernière » . La semaine dernière, oui, la semaine prochaine, oui, aujourd’hui, non. Problème, lors du mercato, il n’y a pas de semaine prochaine. Si le 31 janvier, votre opération blitz pour ramener un joueur capote, c’est rendez-vous l’été prochain.

Raisons bureaucratiques, fax et heure légale

Des coups du 30-31 janvier, on en a eu un paquet, cette année. Nacho Monreal à Arsenal, Emanuelson à Fulham, Coutinho à Liverpool, Balotelli au Milan AC, Samba et Jenas à QPR, Graham à Sunderland, Livaja à l’Atalanta, Schelotto et Kovacic à l’Inter, Acquafresca à Levante, Sissoko à la Fiorentina, Cassani au Genoa, Rolando au Napoli, Sculli à Pescara, Zubar à Ajaccio, Ben Basat à Toulouse, Romao à l’OM, Beckham au PSG, Bodmer à Saint-Étienne, Alou Diarra à Rennes, Cuenca à l’Ajax, Buonanotte à Grenade, Tissone à Majorque, Antunes à Malaga, Pabon au Bétis, Casemiro au Real Madrid, De Camargo à Hoffenheim, Willian à l’Anzhi… Bref, du beau monde, c’est indéniable. Mais il aurait pu y en avoir d’autres, si les dirigeants avaient été plus prompts. C’est d’ailleurs une spécialité en Italie, où, à chaque mercato, on nous refait le coup du « fax qui n’est jamais arrivé » , et qui a fait capoter l’affaire. Cette année, Andrea Poli, le joueur de la Sampdoria, aurait dû s’engager avec la Juve. Mais, « pour des raisons bureaucratiques » , le contrat n’a pu être déposé. Même chose pour le Brésilien Felipe Anderson, de Santos, qui s’était mis d’accord avec la Lazio, mais qui n’a pourtant pas pu signer son contrat à temps. « Le fax n’est pas arrivé. Ce n’est pas grave, nous réessaierons en juin » a affirmé le directeur sportif du club, Igli Tare, qui n’en est pas à son premier coup d’essai (rappelons-nous de l’affaire Keisuke Honda la saison dernière).

Le Napoli, de son côté, aurait pu faire signer le Belge Nainggolan. « Oui, Naples me voulait, mon agent me l’a dit. Mais après, je n’ai plus entendu parler d’eux » affirme le joueur, tandis que le président napolitain, Aurelio De Laurentiis, explique que « Cellino, le président de Cagliari, ne le vend pas » . Dialogue de sourds, en gros. Il n’y a évidemment pas qu’en Italie que ce genre de chose se produit. Demandez donc à Charles Kaboré et Peter Odemwingie. Le Marseillais, lors du dernier jour du mercato, était sur le point de s’engager avec Saragosse, mais l’accord entre les deux clubs a été trouvé quelques minutes après l’heure légale de signature (4 minutes trop tard). Du coup, le voilà qui rentre à Marseille, la queue entre les jambes. Quant à l’ancien Lillois Odemwingie, il pensait être transféré à QPR dans la nuit de jeudi à vendredi. Oui, sauf qu’en Angleterre, les dirigeants n’ont pas le droit d’entrer en discussion avec un joueur sans l’autorisation du club avec lequel ce dernier est sous contrat, en l’occurrence West Bromwich. Le joueur est donc reparti chez lui. La lose.

Fausses promesses et frustration

Rater un transfert est frustrant pour tout le monde. D’abord, le joueur, qui pense trouver une nouvelle destination, et qui finalement doit rentrer dans son équipe actuelle, avec des regrets plein la tête. Marteen Stekelenburg, le gardien de la Roma, aurait dû signer à Fulham. Il est allé passer la nuit à Londres, et finalement, rien. Il est retourné à Rome, sans cacher son désarroi. « Je pensais vraiment partir. C’est un coup de massue dont il va me falloir pas mal de temps pour me remettre » a-t-il assuré. Ensuite, le coup est dur pour les dirigeants qui, ne nous mentons pas, passent pour des idiots. Assurer le bon déroulement des transferts fait partie de la tâche des directeurs sportifs. Or, rater un transfert parce que l’heure légale est dépassée, ou parce qu’un fax a mal été envoyé, c’est ridicule. C’est le garagiste dont les pneus crèvent parce qu’il n’en avait pas vérifié la pression avant de partir. C’est l’agent immobilier qui ne trouve pas d’appartement à cause d’un mauvais dossier. Inutile de dire qu’il y a une certaine perte de crédibilité auprès des supporters.

Les supporters, justement. Ce sont eux, les troisièmes frustrés de l’affaire. On leur promet un joueur, on les fait espérer, et puis finalement rien. Comment aller expliquer aux supporters de Galatasaray que Drogba, après avoir été annoncé officiellement, ne viendra finalement peut-être pas ? Ou à ceux du Dynamo Kiev que Zarate n’a pas été libéré par son président ? Dire à ses supporters : « Nous n’avons plus un rond, nous ne pouvons pas acheter » , c’est une chose. Leur dire : « Machin va signer, demain il paraphe son contrat » et finalement ne rien faire, c’en est une autre. Alors parfois, certes, il ne s’agit que d’une question de temps. Le transfert est raté ce coup-ci, mais est déjà concrétisé pour la prochaine session (cas Debuchy). Cela n’enlève rien au fait que la frustration reste, pour tous, et que la frustration, dans le football, n’a jamais apporté de bonnes choses. Alors la prochaine fois, messieurs les retardataires, regardez vos calendriers. Le mercato débute le 1er janvier. Pas le 31 à 17h.

Denis Zakaria a plus d’un tour dans son sac

Eric Maggiori

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