S’abonner au mag
  • Journée internationale des stagiaires

Mais qui es-tu, le contrat stagiaire ?

Par Florian Manceau, ancien stagiaire
Mais qui es-tu, le contrat stagiaire ?

Souvent cité, jamais expliqué, le contrat stagiaire est plus compliqué que son nom ne le laisse supposer. Censé représenter la dernière marche avant le contrat professionnel, il semble perdre de son importance au fil du temps dans les gros clubs.

Dix-sept petites bougies et déjà un contrat professionnel. Après douze rencontres en Ligue 1 et neuf avec la réserve, Malang Sarr vient de signer son premier contrat professionnel avec l’OGC Nice. Consécration ultime pour celui qui n’était qu’un fœtus lors de la victoire française à la Coupe du monde 1998. Et pour tous les autres jeunes qui rêvent d’une carrière de footballeur, finalement. Mais s’il n’était pas encore totalement pro alors qu’il jouait déjà avec Hatem Ben Arfa, quel bout de papier le liait alors au club ? Un contrat stagiaire. LE fameux contrat stagiaire, dont personne ne sait ce que c’est réellement. Et dont personne ne sait expliquer la différence avec les autres contrats.

Quatre contrats différents

« Le contrat de joueur stagiaire correspond soit à la poursuite d’une formation professionnelle commencée par le contrat de joueur apprenti ou d’aspirant, soit au début d’une telle formation pour accéder au professionnalisme » , indique la définition de la charte du football professionnelle 2016-2017 publiée sur le site de la Ligue de football professionnel. Difficile de faire plus vague. Surtout quand on sait qu’il existe également des contrats appelés apprenti, aspirant ou encore élite.

« En gros, cela fonctionne par tranche d’âge, éclaire Laurent Cadu, dirigeant du pôle espoirs de Châteauroux et ancien directeur du centre de formation de la Berrichonne. Le cursus classique, c’est que le garçon commence par le contrat apprenti ou aspirant(qui se ressemblent beaucoup, le deuxième faisant référence à la présence obligatoire d’un centre de formation, ndlr), puis par le contrat stagiaire, et termine par le contrat professionnel. » Pour être un peu plus précis, les contrats apprenti et aspirant concernent les joueurs âgés de seize ou dix-sept ans, alors que le stagiaire concerne ceux de dix-sept à dix-neuf ans. Et le contrat élite ? « C’est un contrat qui a été imaginé il y a peu, reprend l’éducateur. En fait, il permet au joueur d’être lié au club pour une durée plus longue (jusqu’à vingt-deux ans, ndlr)et de percevoir un salaire plus conséquent sur cette durée. »

Quel salaire pour le stagiaire ?

Important, car le salaire d’un jeune sous contrat stagiaire est très faible si on le compare à celui d’un professionnel. Dans des conditions normales, la rémunération brute mensuelle minimum pour un club de Ligue 1 est de 1400 euros pour un joueur de moins de dix-huit ans et de 2800 pour un joueur de moins de vingt ans. Pour un club de National, ces valeurs chutent à 630 et 1540. Loin, très loin d’être négligeable, mais loin, très loin des 170 000 que Presnel Kimpembe toucherait depuis son nouveau contrat avec le Paris Saint-Germain.

Reste à savoir à quoi sert ce contrat stagiaire, « conclu pour une durée de trois saisons pour le joueur âgé de moins de dix-huit ans, deux saisons pour le joueur âgé de moins de dix-neuf ans et une seule saison pour le joueur âgé de moins de vingt ans » selon la charte, et qui n’est possible que dans un club doté d’un centre de formation. « Il permet d’offrir un premier salaire et de rassurer les familles, reprend Laurent Cadu. C’est un signe de confiance et d’investissement de la part des deux parties. Puis il sert aussi à protéger le club au niveau national. C’est-à-dire que le garçon ne peut plus partir comme il le souhaite dans un autre club. »

Le contrat stagiaire en danger ?

Problème : cette sécurité s’applique beaucoup moins sur le plan européen, les clubs étrangers pouvant « voler » la future pépite en échange de quelques milliers d’euros, tant qu’elle a atteint la majorité. Du coup, les gros clubs blindent très rapidement leurs jeunes pousses en leur proposant un contrat professionnel, alors qu’il a l’âge d’être « stagiaire » . « C’est pour cette raison qu’actuellement, tu as beaucoup de gosses de dix-huit ans qui signent des contrats pros sans avoir forcément avoir prouvé leur valeur. Si tu as un très bon gamin et que tu as les moyens, autant le faire signer professionnel directement. À Monaco, Paris, Rennes ou Lyon, ils peuvent se permettre d’offrir rapidement des contrats pros. Pour protéger leurs meilleurs joueurs, tout simplement. »

En témoigne le cas de Nicolas Janvier qui, à la veille de ses dix-sept ans, a signé un premier contrat professionnel d’une durée de trois ans en 2015. Autre élément qui renforce cette tendance : la concurrence. Si un jeune est libre de tout contrat et que plusieurs clubs sont dessus, le joueur va opter en priorité pour l’équipe qui lui propose un contrat professionnel. Ce qui modifie petit à petit le fonctionnement dans les centres : « Dans des clubs de dimension moyenne, le joueur devait aller chercher le contrat – pro ou stagiaire, témoigne Laurent Cadu. C’était un peu au mérite. » Un mérite plus franchement indispensable pour devenir pro. De là à voir disparaître le contrat stagiaire dans les prochaines années chez les mastodontes ?

Dans cet article :
Le classement des effectifs de Ligue 1 les plus cotés
Dans cet article :

Par Florian Manceau, ancien stagiaire

À lire aussi
Articles en tendances
12
Revivez Belgique-France (1-2)
  • Ligue des nations
  • J4
  • Belgique-France
Revivez Belgique-France (1-2)

Revivez Belgique-France (1-2)

Revivez Belgique-France (1-2)
14
Revivez Israël - France (1-4)
  • Ligue des Nations
  • J3
  • Israël-France
Revivez Israël - France (1-4)

Revivez Israël - France (1-4)

Revivez Israël - France (1-4)
Logo de l'équipe France
Les notes des Bleus
  • Ligue des nations
  • J3
  • Israël-France (1-4)
Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

12
Revivez Belgique-France (1-2)
Revivez Belgique-France (1-2)

Revivez Belgique-France (1-2)

Revivez Belgique-France (1-2)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Rennes