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Mais qui es-tu le championnat chinois ?

Par Régis Delanoë
5 minutes
Mais qui es-tu le championnat chinois ?

Le choix exotique de la destination de fin de carrière d’Anelka et peut-être de Drogba peut s’appréhender de deux manières : on peut décider de l’ignorer comme on le fait généralement d’un départ au Qatar, ou en profiter pour découvrir un championnat naissant bordélique à souhait mais à gros potentiel.

Le football professionnel n’est apparu en Chine qu’en 1994 avec la création du premier championnat pro, la Jia-A League, remplacé à partir de 2004 par l’actuelle formule, la Chinese Super League (CSL). Elle fonctionne à l’identique depuis déjà quelques saisons : seize participants (douze à l’origine), deux relégués et deux promus issus de la China League One et une saison classique de 30 journées, sans play-offs, débutant à la fin de l’hiver et s’achevant à l’automne.

Voilà pour la première description purement factuelle. En creusant plus en détail, on distingue deux poids lourds historiques dans la courte histoire du football de clubs en Chine. Le premier d’entre eux est Shandong Luneng, trois fois champion dans son histoire, le second Dalian Shide, grosse place forte des nineties, actuellement en perte de vitesse. Les deux clubs ont vu évoluer Nicolas Ouédec, l’une des premières stars occidentales à s’être aventuré en CSL.

Mais le plus intéressant en fait, lorsqu’il s’agit d’étudier le championnat chinois au temps T, c’est de constater sa très grande instabilité. C’est plutôt normal, puisqu’il ne s’agira en 2012 que de la 9e saison organisée selon l’actuelle formule. Il n’empêche, la manière qu’ont certains clubs d’émerger, de disparaître ou de renaître subitement sous un nom différent voire dans une autre ville a de quoi surprendre les suiveurs du football européen que nous sommes. Voici quelques exemples, pour vous faire une idée.

Duel de promoteurs immobiliers

Prenez le Guangzhou Evergrande, champion en titre. Le club qui s’est promené en tête de la CSL en 2011, terminant avec 15 points d’avance sur son plus proche poursuivant, évoluait en 2e div’ l’année précédente. Pointé du doigt lors d’un scandale de matchs truqués début 2010, impliquant également un autre club et le président de la fédé, rien que ça, le club, qui s’appelait alors Guangzhou GPC, avait en effet été relégué administrativement. Mais racheté dans la foulée par Evergrande Estate Group, géant local de l’immobilier, il va changer de nom, de logo, recruter des poids lourds locaux (les internationaux Gao Lin, Zheng Zhi, Sen Xiang), remonter en élite, constituer une belle colonie étrangère (les Brésiliens Muriqui et Cléo et bien sûr l’Argentin Dario Conca, contre un salaire astronomique de 10,6 millions d’euros par an), pour finalement conquérir le premier titre de son histoire, dès son retour. Money gives you wings.

Deux autres exemples avec les promus de la prochaine saison. Le premier, Dalian Aerbin, fondé en 2009, n’a pas perdu de temps : champion de D3 en 2010, champion de D2 cette année, il découvrira l’élite en 2012 et fera concurrence à l’autre club de la ville, l’historique Dalian Shide. Prends ça Evian Thonon-Gaillard! Plus étonnant encore est l’autre promu, qui a connu en 25 ans d’existence huit noms différents et a été hébergé dans quatre villes. Né Shenyang, il est descendu en 2010 sous le nom de Changsha Ginde, a évolué en China League One en 2011 en tant que Shenzhen Phoenix et sera promu en 2012 sous l’appellation Guangzhou R&F ! Tous ses chamboulements viennent bien évidemment de changements de propriétaires. Les derniers en date n’étant autres que les concurrents directs d’Evergrande sur le marché de l’immobilier à Guanghzou. Grosse fight en vue, donc. Ambitieux, ils vont pouvoir compter sur Marlon Harewood, bien connu des suiveurs de Premier League, arrivé cet été en provenance de Blackpool.

Anelka et son président mégalo

Mais ce n’est rien à côté du recrutement de Nicolas Anelka, signé les jours derniers par Shanghai Shenhua contre un salaire annuel estimé à 12 millions d’euros. Vainqueur de la CSL en 2003, le seul club de l’élite de la ville la plus peuplée de Chine n’est pourtant pas l’une des places fortes actuelles du football local. Il a d’ailleurs terminé l’exercice 2011 à une piteuse onzième place finale. Mais voilà, il a depuis 2007 un actionnaire majoritaire très fortuné et un brin mégalo : Zhu Jun est dans le civil fondateur et big boss de The9, principal exploitant de jeux vidéo en ligne pour le marché chinois. Cette fois, il a décidé de « jouer » pour de vrai au football. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne le fait pas avec subtilité. Dès son arrivée en 2007 par exemple, il avait forcé l’entraîneur à l’intégrer dans l’équipe qui affrontait Liverpool en match amical. Certainement tombé totalement in love des Reds, il annonçait trois ans plus tard vouloir racheter le club anglais, preuves bancaires à l’appui. Du gros mytho en vérité. Certainement vexé, il semble désormais vouloir se concentrer sur son club de Shanghai Shenhua. Après Anelka, il tente de faire venir son acolyte de Chelsea Didier Drogba et le vigneron Jean Tigana sur le banc (le poste est actuellement vacant).

Bien que le règlement soit assez strict en matière de joueurs étrangers (cinq max par effectif), ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à ce nouvel eldorado si prometteur (financièrement plus que sportivement, du moins pour l’instant). Dix des seize équipes de CLS sont par exemple entraînées par des techniciens étrangers et chaque formation ou presque compte son ou ses extra-Chinois. Brésiliens, Serbes et Sud-Coréens figurent parmi les nationalités les plus représentées. Pour l’anecdote, ce bon vieux Modeste M’Bami est récemment arrivé incognito au club de Changchun Yatai FC, champion 2007. Reste que sportivement, le niveau de la CSL est encore loin d’être à la hauteur. Il n’y a qu’à voir les résultats de ses représentants à l’échelle continentale pour s’en convaincre. Lors de la dernière Ligue des champions asiatique, trois des quatre clubs chinois en lice ont été sortis dès leur entrée en phase de poule, le quatrième se faisant sécher 3-0 dès les huitièmes par une formation sud-coréenne (future finaliste de l’épreuve). Dans l’histoire de la C1, la Chine n’a placé qu’un seul vainqueur, en 1990, et deux finalistes, dont le dernier en 1998. « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera » , disait Alain Peyrefitte. En football, le séisme attendra, l’Empire du Milieu est encore un bel endormi.

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