- Ligue Europa – Barrage aller – Lyon/Astra Giurgiu
Mais qui es-tu l’Astra Giurgiu ?
L'adversaire roumain de l'OL en barrage de Ligue Europa n'est pas plus connu que le précédent tchèque du troisième tour préliminaire, Mladá Boleslav. Voyons voir tout de même de quel type de club il s'agit et du danger qu'il peut présenter.
C’est quoi ce club ?
L’appellation d’Astra Giurgiu date seulement de 2012, bien que le club ait été fondé en 1921. Comment se fait-ce ? Tout simplement parce que le nouveau propriétaire, un certain Ioan Niculae, a décidé du déménagement de sa chose, depuis la ville historique de Ploiesti jusqu’à celle où il est implanté, la cité de Giurgiu, sur les bords du Danube, tout au sud du pays, à la frontière avec la Bulgarie. Un déménagement de 120 bornes tout de même, faisant passer le club d’Astra Ploiesti à Astra Giurgiu. Il faut dire que le dénommé Ioan Niculae est du genre à faire un peu ce qu’il veut au pays. Troisième fortune de Roumanie d’après le classement Forbes (et 1372e mondiale), avec un compte en banque estimé à 1,2 milliard de dollars, il est le patron d’InterAgro, un géant de l’engrais. C’est aussi un homme sulfureux, suspecté d’avoir été un ancien agent de la Securitate, la police secrète de la Roumanie communiste. Récemment, il a également été soupçonné d’avoir bénéficié de contrats gaziers illégaux et d’avoir détourné des subventions de l’Union européenne, à hauteur de 100 millions d’euros tout de même. Toujours est-il qu’il a fait de l’Astra un club qui compte en Roumanie, après avoir longtemps évolué dans l’ombre. Grâce à des salaires au-dessus de la moyenne nationale, il attire un grand nombre de joueurs étrangers. L’effectif actuel de l’Astra Giurgiu compte pas moins de neuf nationalités différentes.
Que fait-il là ?
L’Astra Giurgiu sort de la meilleure saison de son histoire, avec une deuxième place en championnat, à 5 points du vainqueur le Steaua, ainsi qu’une victoire en Coupe de Roumanie, acquise aux tirs au but contre ce même Steaua. Performance rééditée en ouverture de l’actuelle saison pour le compte de la Supercoupe. Son début de saison en championnat : trois victoires, une défaite et une troisième place provisoire. On a donc affaire à un club en bonne forme qui, comme l’OL, a aussi éliminé un club tchèque au tour précédent de la Ligue Europa : le Slovan Liberec, surclassé (3-0, 3-2).
C’est fort ?
Le nom d’Astra Giurgiu n’a rien d’impressionnant, mais les Lyonnais pourraient pas mal se galérer face à une équipe qui a tenu tête au Steaua Bucarest la saison passée, avec des statistiques sensiblement similaires en attaque comme en défense. La formation devrait s’articuler en 4-5-1, avec trois internationaux : le gardien Silviu Lung Jr, le défenseur Valerica Gaman et le latéral droit Alexandru Matel, qui jouit d’une belle cote. Aux postes offensifs, on trouve une majorité de joueurs étrangers, dont ce diable d’Eliott Grandin, dont on avait perdu la trace et qui vient d’arriver. L’attaque est emmenée par le très bon meneur de jeu local Constantin Budescu.
Le mec à suivre
Lors du match aller du troisième tour préliminaire face au Slovan Liberec, l’Astra Giurgiu a d’entrée assuré sa qualification en s’imposant 3-0 à la maison grâce à trois buts d’un certain Kehinde Fatai. Attaquant nigérian débarqué très tôt en Roumanie, il était prêté la saison dernière au FC Bruges, où il n’est pas parvenu à s’imposer. Revenu revanchard à Giurgiu, il devrait être aligné seul à la pointe de l’attaque face à l’OL.
L’anecdote
Dans l’effectif très cosmopolite de l’Astra Giurgiu, on trouve un international chypriote nommé Vincent Laban. Ça ne vous dit rien ? Il faisait partie de l’aventure de l’Anorthosis Famagouste, premier club chypriote qualifié pour la phase de poules de la Ligue des champions. C’était lors de la saison 2008-2009. Parti de Nantes en 2005, Laban a passé 8 ans à Chypre, a acquis la nationalité et est devenu international. Il évolue en Roumanie depuis la saison dernière.
Régis Delanoë