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Mais qui es-tu, la taupe du Bayern ?
Énervé par les fuites récurrentes dans Bild à propos de ses tactiques, Pep Guardiola a ouvert la chasse à la taupe. « Qui que ce soit, des têtes vont tomber. Je le jetterai dehors, il ne jouera plus jamais sous mes ordres », a même précisé le coach catalan. Pour accélérer les recherches, on a dressé une liste de suspects.
– Mario Götze
Le Golden Boy 2011 a changé de famille d’accueil cet été. Il est retourné en Bavière, là où il est né, quittant sa famille adoptive ouvrière de la Ruhr. Il s’est laissé avoir par le train de vie bourgeois : la belle maison cossue avec un grand jardin, le break de chasse avec labrador, le lycée catholique avec uniforme. Mais il regrette. Il ne sent pas aussi aimé qu’avant. Pep ne le prend pas dans ses bras comme le faisait Jürgen, il ne lui susurre pas des mots doux à l’oreille, ne l’emmène pas faire des courses, ne lui apprend pas à pécher. Il a beau bien parler et avoir de jolis vêtements, Pep n’est pas le beau-père dont Mario rêvait. Et en plus, il le met souvent sur le banc. Mario fait tout pour le convaincre qu’il est le parfait fils adoptif, à grands coups d’entrées rageuses. Il va même jusqu’à jouer en faux 9 pour imiter Messi, l’ancien chouchou qu’il a découvert en fouillant dans les tiroirs. Mais rien n’y fait : Pep préfère Thiago. Alors une idée saugrenue germe dans son esprit d’orphelin dépressif : briser sa soi-disant famille parfaite de l’intérieur pour retourner dans son ancien foyer. Il glisse des infos en douce aux services sociaux. Lorsque Pep apprend la traîtrise, il l’enferme dans le placard sous un escalier pour une durée indéterminée. Ça lui fera les pieds.
– Daniel Van Buyten
À 35 ans bien tassés, le Belge sait que sa carrière est derrière lui. Déjà diminué à la fin de l’ère Heynckes, son temps de jeu se réduit à peau de chagrin avec Guardiola, pas forcément adepte de technique un peu rustre. Fort logiquement, Daniel pense reconversion et se cherche des débouchés. Il pense un temps à se lancer dans le catch comme son père, mais se dit finalement qu’une fois ses jambières rangées au placard, la carrière de consultant sportif sera plus sûre et rentable. Se sentant plus allemand que belge malgré son statut de vice-capitaine des Diables rouges, DVB repousse les avances de 7sur7.be et tente de faire son trou àBild, toujours premier sur l’info – vrai ou fausse, qu’importe – outre-Rhin. Pour cela, il refile en douce les compos de Guardiola quelques jours avant le coup d’envoi. Mais se fait piéger bêtement en refilant sans vérifier un onze où il est titulaire en pointe. Sans conséquence pourtant. Pep avait beau avoir promis de faire tomber des têtes, il se ravise vite face au physique de Golgoth de DVB (près de deux mètres et d’un quintal tout de même). Et quand il le croise sur les trottoirs, il baisse les yeux. Pep Guardiola n’est définitivement pas un homme.
– Thierry Henry
Tout le monde le sait, même si personne n’ose le dire. Le traître de Knysna, c’est Thierry Henry. Et comme l’a prouvé l’inefficacité des peines plancher, une fois qu’on a goûté au crime, impossible de revenir en arrière et de retourner à la légalité. Titi, pas effrayé à l’idée de se salir les mains et à l’abri aux States, décide de se venger de celui qui lui a préféré Pedro, cet espèce de gitan sans talent. Et qui l’a condamné un exil chez ces Yankees incultes, l’obligeant par là même à faire le pantin pour un Taureau rouge autrichien à l’origine douteuse. Encore pire, Henry a encore en travers de la gorge de ne pas avoir été invité à dîner dans le penthouse new-yorkais du Catalan, du temps de son année sabbatique, alors que lui l’avait convié à une dégustation des nouvelles saveurs RB, mangue-rhubarbe et abricot-coquelicot. Vexé comme jamais, il monte un plan machiavélique. Tout d’abord, il récupère les informations auprès de Franck Ribéry, lui faisant croire que c’est une demande de Zizou himself. Puis, il se met en relation avec les mecs de Bildvia ceux de L’Équipe, avec qui il entretient des rapports cordiaux depuis une certaine Une. Quoique peu efficace, le Bayern gagnant quand même tout le temps, la magouille tient jusqu’à ce que Pep soumette Francky à la question, le menaçant de le renvoyer à Marseille. Effrayé, l’ex-futur Ballon d’or 2013 craque et lâche le nom de Henry. Pep, encore traumatisé par les scènes de douche au Barça, préfère en rester là.
– Jean-Louis Gergorin
Jean-Louis en a gros sur la patate. À cause de l’affaire Clearstream 2 (ou affaire EADS-Clearstream ou affaire du corbeau des frégates de Taïwan), il a été condamné à 3 ans de prison dont 6 mois ferme, reconnu coupable de faux, usage de faux et dénonciation calomnieuse. Tout ça pour avoir rajouté le nom de plusieurs personnalités politiques sur des listings, dont celui de Nicolas Sarkozy. Jean-Louis, pour sa défense, soutient mordicus qu’il n’a agi que sur ordre de Dominique de Villepin, celui-ci se réclamant alors d’instructions du président de la République Jacques Chirac. Mais lui et Imad Lahoud (le mathématicien d’EADS avec qui il a monté le coup) sont les seuls à être tombés, Dominique ayant été relaxé et laissé libre de suivre la carrière de sa fille Marie. Pourtant, Jean-Loulou est un mec fidèle et continue d’œuvrer à souiller la réputation de l’ancien président. Et quand on est énarque et polytechnicien comme lui, on pense que les plans les plus compliqués sont les meilleurs. Il commence par acheter les tactiques de Guardiola à Breno, devenu coach assistant des U23 du Bayern pour son job à mi-temps hors de prison, et qui ne crache pas sur un bifton. Il les refile ensuite à Bild, par le biais de lettres anonymes et de CD-ROM. Découpe ensuite dans un catalogue La Redoute automne-hiver des lettres pour écrire à Guardiola un message simple : « Kleine Französisch » . Le Catalan fouille alors le casier de Ribéry, et trouve, en plus de sa prochaine composition dans une enveloppe destinée à Bild, une carte de membre du « Club des petits Français grands par le talent » , sur laquelle on peut voir en arrière plan un portrait de Nicolas Sarkozy déguisé en Napoléon. Après quelques recherches sur le sujet, il trouve un listing des membres du club, où on retrouve également Mathieu Valbuena, Passe-Muraille, Mimi Mathy, Marc Andreu, Bixente Lizarazu, Nicoletta, France Gall, Rachida Dati ou encore Ariane Massenet. Comme il avait juré de faire tomber des têtes, peu importe leur éloignement du sol, il remet le listing au juge Van Buyten. Mais celui-ci, adepte de la télévision française depuis son passage sur la Canebière, découvre très vite le pot-au-rose : c’est évidemment un faux. Le vrai nain de Fort Boyard, c’est Passe-Partout, ou à la rigueur, Passe-Temps, évincé en 2010. Certainement pas cette arnaque de Passe-Muraille. La réputation de Sarkozy demeure intacte.
– René La Taupe
Comme bien d’autres stars avant lui, l’interprète de Mignon, Mignon est tombé dans l’oubli. De rongeuses faciles en rails de graines, il a sombré dans l’enfer de la célébrité à court terme. Aujourd’hui ruiné, sans aucune perspective artistique en vue, il est obligé d’accepter à peu près n’importe quel sale boulot pour se payer sa dose. Même, victime de son passé, celui de taupe, alors qu’il est très clairement une marmotte. Connu en Allemagne sous le nom de Mauli pour son titre Scheiße, ich liebe dich (qui se passe de traduction), il est recruté par Bild pour voler les tactiques de Guardiola, en se faisant passer pour la peluche de Mario Götze. Une histoire qui finira tragiquement, Ribéry roulant dessus avec le bus du club for the lulz. Le Français finira derrière les barreaux pour taupicide, pendant que Mario, fou de chagrin, arrêtera le football pour se lancer dans la chanson à texte, en souvenir de son compagnon à poil. Privé de deux de ses meilleurs éléments, le Bayern n’aura d’autre choix que d’acheter Reus, Kuba, Lewandowski, Mkhitaryan, Aubameyang, ainsi que Draxler, Sam, Son et Kruse dès le mercato hivernal pour être certain de remporter la Bundesliga. Objectif rempli lors de la 19e journée, le 1er février, avec une victoire 17-0 contre Francfort.
Attention : Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence.
Par Charles Alf Lafon