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  • Trêve estivale

Mais qui es-tu, la préparation physique ?

Arnaud Clement
Mais qui es-tu, la préparation physique ?

En attendant la reprise, les protagonistes de la L1 suent comme des taureaux pour arriver prêts. Focus sur cette période charnière qu'est la préparation physique avec cinq joueurs qui ont accumulé les litres de flotte transpirés depuis le début de leur carrière : le Sochalien Cédric Kanté, le Stéphanois Jérémy Clement, le Montpelliérain Vito Hilton, le Lillois Mickaël Landreau et le Valenciennois Nicolas Penneteau.

Juillet, c’est le mois de l’année où une bonne partie des Français charge le 406 break à papa avec le parasol, la glacière et le bob Ricard en direction des immeubles en carton-pâte du Cap d’Agde ou du Grau-du-Roi. Mais pour une minorité d’entre-eux, c’est la période où les souvenirs de vacances à démonter sa WAG ne sont déjà qu’un éphémère souvenir. Le moment où la France du football professionnel reprend le chemin des terrains, les maux de tête ne sont jamais loin.

Phase charnière qui dure entre 4 et 6 semaines, l’entame de saison est un exercice rôdé, qui monte en puissance comme les degrés s’accroissent à mesure qu’on grimpe l’Alpe d’Huez. « C’est d’abord beaucoup de foncier. Puis on raccourcit les courses au fil du temps tout en augmentant l’intensité » illustre Nicolas Penneteau, pour qui les premiers pas dans le Nord sous les ordres d’Antoine Kombouaré, adepte des sessions de G.I’s dans les Ardennes belges, ont laissé des traces. En gros, une fois passé le temps des longs footings à allure modérée où on chacun parle de sa destination de l’été, place au travaux d’endurance-puissance, plus ou moins violents selon l’objectif recherché, de vivacité et de renforcement musculaire.

Et une fois, au stage d’été…

Des travaux qu’on réalise le plus souvent à domicile, mais aussi de façon incontournable lors d’un ou plusieurs stages. Une façon de se tester et de se dépasser dans un univers hostile. « Tout ce boulot, on pourrait très bien le faire à Montbéliard. Mais si on part, c’est pour voir comment le groupe peut évoluer hors de ses bases. C’est une sorte de photographie à un instant T pour le staff » estime Cédric Kanté, arrivé il y a quelques semaines à Sochaux. Pour Jérémy Clément, les stages sont aussi un moyen de travailler autrement qu’en engrangeant les bornes en courant dans un bois : « La prépa avec Robert Duverne à l’OL, c’était quelque chose que j’appréciais vraiment. Quand on partait pour Tignes, on travaillait en faisant du rafting, du VTT ou de la randonnée. Au final, le résultat était le même mais on travaillait différemment, c’était agréable. »

Durant sa période nantaise, Micka Landreau et les Canaris avaient pour habitude de s’envoler pour l’Autriche. Le portier lillois se souvient très bien d’un certain été à Reith Seefeld avec coach Denoueix et Doc (Fabrice) Briand : « C’était dur, mais tellement bon humainement. Encore aujourd’hui, lorsqu’on en reparle avec les anciens, on a le sourire. Je me souviens d’un exercice particulièrement dur. Il y avait un lac avec un tour de 2200 m. On devait faire un tour d’échauffement, le suivant à bloc, le suivant en récupération active, le suivant à bloc, etc. On faisait six tours au total et on se faisait vraiment mal, mais on resserrait les liens ainsi. Et cette année-là, on est champions » (ndlr : en 2001).

VMA, réveil musculaire, fractionnés, le cocktail de l’été

Galérer et suer, toujours suer. Bien que la recette ne soit pas la clé de la réussite, elle reste un dénominateur commun pour les joueurs de Ligue 1, qui ont tous eu un ou plusieurs souvenirs de boulot de stakhanoviste, à en chier comme jamais. Pour Vito Hilton, ce sont les tests de rentrée des classes : « Le test VMA, c’est terrible. Tu es à bloc dès la reprise. Bon ça va, je suis quand même content de moi, j’ai fait 18 km/h cette saison, juste derrière le meilleur de mon groupe, Jamel Saihi, qui a fait 19. » Jérémy Clément se souvient, lui, tout particulièrement des entraînements au petit matin : « A Paris, ça nous arrivait parfois de faire des réveils musculaires en courant ou en faisant du vélo à 7h du mat’, à jeun. »

Pour peu qu’on tombe sur un tyran et qu’on doive faire ses preuves pour gagner sa place et l’effort devient un petit jeu « à la vie, à la mort ». En 2002, Cédric Kanté est prêté par Strasbourg à l’ASOA Valence, alors en Ligue 2. Les souvenirs du stade Georges-Pompidou et de la moustache de Didier Notheaux restent vivaces chez l’ancien du Panathinaïkos : « Qu’est-ce qu’on a pu user la piste d’athlé… J’étais en période d’essai pour quinze jours, mais je n’ai pas touché un ballon. On n’a fait que courir. J’ai fini mon essai avec un tendon d’Achille qui devait faire 4 cm de large… » Le défenseur malien a d’ailleurs rarement eu des tendres, plutôt des sergents-instructeurs comme Jean-Pierre Papin ou Ivan Hasek, adeptes des journées à trois ou quatre séances.

La fin des dinosaures

Malgré tout, ce profil de techniciens, qui font passer les footballeurs pour des Kenyans en pleine préparation aux J.O., tend à disparaître selon les cinq intéressés. Faire une préparation sans ballon est quasi inimaginable en 2012. Ce qui n’empêche pas de se forger un bon coffre, comme le rappelle Vito Hilton : « Quand je suis arrivé à l’OM, j’ai peut-être fait ma prépa la plus tranquille de toute ma carrière. Je n’avais jamais autant touché le ballon là-bas. Pourtant à la reprise, je me sentais aussi bien que les autres saisons. » Cette année-là, l’OM de Gerets finit à un souffle des Girondins de Bordeaux, le Brésilien dispute quant à lui la bagatelle de 51 matches.

Aujourd’hui, la tendance est même à l’individualisation du travail. La pratique consiste à adapter les efforts et les charges selon les caractéristiques de chaque joueur. « Avant, je me rappelle qu’on courait en groupe. Maintenant, on fait des petits groupes de 4-5 joueurs ayant le même profil » détaille Nicolas Penneteau. Une tendance qui était d’actualité il y a bien des années dans le laboratoire du foot français d’alors. « Il y a quinze ans à Nantes, on travaillait par groupes de travail et on faisait en fonction de la fréquence cardiaque des uns et des autres, avec des temps à respecter en fonction de sa caisse. Et ce qui était intéressant, c’était de savoir si les mecs trichaient ou pas » raconte Mickaël Landreau. Vous savez, le genre de mecs qui coupent dans les virages pour un 3 000 m ou qui stoppent leur série de pompes ou d’abdos quand le coach tourne le dos…

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