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Mais qui es-tu, la Premier League canadienne de football ?

Par Julien Duez
Mais qui es-tu, la Premier League canadienne de football ?

Alors que le Canada co-organisera le Mondial 2026 avec le Mexique et les États-Unis, le pays à la feuille d’érable n’était toujours pas doté d’un championnat national. À partir de ce samedi, ce sera de l’histoire ancienne puisque la Premier League canadienne va connaître son tout premier match. Un petit pas pour le football, un bond de géant pour tout un pays. Voici tout ce qu’il faut savoir avant de se régaler devant le derby entre la Forge de Hamilton et le York 9 FC.

Une extension de la MLS ? Que nenni ! Actuellement, le Canada existe déjà sur la scène footballistique nord-américaine, mais, comme en basket, en baseball et en hockey sur glace, véritable sport-roi chez nos cousins, seulement dans le cadre de ligues fermées et conjointes avec le voisin américain. Ainsi, en MLS, ce sont Toronto, Montréal et Vancouver qui se chargent de représenter le Canada face au reste de l’Amérique du Nord. Mais la CPL n’a absolument pas l’intention de leur faire de l’ombre, au contraire. Ses organisateurs ont prévu un championnat dans la plus pure tradition européenne : une phase aller-retour qui s’étend d’avril à octobre, sans play-offs et à l’issue de laquelle l’équipe qui termine première est déclarée championne, tandis que celle qui termine dernière est reléguée à l’étage inférieur. Enfin ça, ce sera pour le jour où il y aura assez d’équipes pour constituer une deuxième division. À l’heure actuelle, la Premier League compte tout juste sept clubs, répartis dans cinq des dix provinces que compte le pays.

Le terrain est déjà bien balisé Certes, le Canada est par excellence la terre du hockey sur glace, mais à en croire les fondateurs de la CPL, le football y trouve malgré tout une place non négligeable. « L’appétit pour ce sport a grandi de façon exponentielle » , confie ainsi David Clanachan, l’un des dirigeants du championnat, à la BBC. « L’une des raisons, c’est l’augmentation des diffusions : de plus en plus de gens regardent du football à la télévision ou en streaming. Mais la publicité d’EA Sports et de ses jeux FIFA a aidé la discipline à franchir un nouveau cap auprès de toutes les tranches d’âge. » À en croire Clanachan, ce qu’ils appellent heureusement « football » , contrairement à leurs voisins d’outre-Lac Michigan, représente « le sport avec la plus forte croissance auprès des primo-arrivants. Les gens qui arrivent dans notre pays ne connaissent pas forcément le basket, le hockey ou la NFL, mais ils connaissent le football. » Le jeune président du FC Edmonton Josh Simpson se réjouit déjà de cette nouvelle aventure : « La communauté locale est déjà derrière nous. Pour notre match inaugural, 4000 tickets ont déjà été vendus, en plus d’un millier d’abonnements pour la saison » , révèle ainsi cet ancien international (43 sélections) au podcast Fine Lines.

Des derbys et des expéditions Une autre différence entre la CPL et la MLS, c’est que le championnat canadien ambitionne d’être présent dans tout le pays et pas seulement autour des grandes métropoles. Et dans le deuxième plus grand pays du monde, dont la seule province du Québec équivaut à trois fois la France, ce n’est pas forcément une mince affaire. Au registre des extrêmes, on compte d’un côté le « 935-derby » entre la Forge de Hamilton et le York 9 FC, deux clubs de l’Ontario distants de seulement 76 kilomètres. À l’inverse, le déplacement des Wanderers d’Halifax, (situés tout à l’est en Nouvelle-Écosse) jusqu’à l’île de Vancouver où réside le Pacific FC, représente une balade de pas moins de 4476 kilomètres, soit le troisième plus long périple du monde pour une équipe sportive ! Mais pour David Clanachan, cette contrainte fait pleinement partie du projet : « Si vous voulez vraiment une ligue nationale, celle-ci doit aller d’une côte jusqu’à l’autre. On ne peut pas reculer devant cela. Les gens veulent une équipe locale et la suivre. »

Objectif 2026 ! En attendant de savoir à quelle vitesse la CPL grandira dans les prochaines années, l’objectif qui permettra de vérifier son efficacité est fixé à sept ans. Soit au Mondial 2026, pour lequel le Canada sera qualifié d’office en tant que pays co-organisateur. Jusqu’à présent, les Canucks n’ont vécu qu’une seule Coupe du monde : celle de 1986 au Mexique. Pour une équipe actuellement classée 78e au ranking de la FIFA, le défi est de taille. C’est pourquoi les organisateurs du futur championnat ont d’ores et déjà prévu quelques critères permettant de mettre en avant les talents locaux et non les mercenaires du monde entier. Ainsi, seuls sept étrangers sont autorisés par équipe. De plus, six Canadiens doivent être alignés dans chaque onze de départ et trois d’entre eux doivent avoir à la fois moins de 21 ans et cumuler au moins 1000 minutes de jeu sur l’ensemble de la saison.

Un projet qui a convaincu d’anciennes pépites de revenir filer un coup de main au pays. C’est le cas par exemple de Jim Brennan, premier Canadien à avoir été vendu pour plus d’un million de livres sterling. C’était en 1999, une époque où il fallait traverser l’Atlantique pour espérer faire carrière. « Quand j’étais plus jeune, il n’y avait rien. Un tas de bons joueurs auraient pu passer pro, mais n’avaient pas d’opportunité pour. J’ai eu la chance de pouvoir aller jouer au Royaume-Uni, (notamment à Nottingham Forest, ndlr) mais plein de jeunes Canadiens ont vu leur rêve se terminer prématurément, car il n’y avait nulle part où aller » , se souvient-il au micro de la BBC. « Ce championnat peut leur donner l’opportunité de réaliser leur rêve. J’ai bon espoir que nous créions un vivier suffisant pour l’équipe nationale et que nous montrions un beau spectacle à la Coupe du monde » , conclut l’ancien international (49 sélections), désormais sur le banc du York 9 FC. Le rendez-vous est pris. Et peut-être le rêve se réalisera-t-il dès 2022, au Qatar. En tout cas, l’histoire est en marche.

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Par Julien Duez

Crédit photo : CPL

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