- Journée mondiale de la famille
- Réflexion
Mais qui es-tu, la grande famille du football ?
Tous les journalistes sportifs en parlent, même les joueurs en ont déjà entendu parler. Dès que quelque chose d'un peu fou se passe dans le monde du football, elle se réunit. Un décès, un mariage, une maladie rare, elle réagit toujours très rapidement. Mais bon sang, qui c'est cette grande famille du football ?
Le papa cool : Papa Bouba Diop
Il est génial, le papa Bouba Diop. Il a voyagé partout dans le monde : au Sénégal, en Suisse, en Grèce, en Angleterre et en France, où il a rencontré la belle Véronique. Il faut dire qu’à l’époque, il en jetait avec sa grande taille et son corps bien taillé. Mais comme John Scatman, il a assez mal vieilli et on ne lui adresse plus la parole aujourd’hui que pour lui faire des blagues lourdes ou lui rappeler des boulettes de son passé qu’il préférerait oublier. Alors oui, Papa, c’est pas le plus classe, ni le plus fort, mais on l’aime beaucoup.
La mère poule : Véronique Rabiot
Ses enfants sont la chose la plus importante à ses yeux. Elle les aime, elle les adore. Elle a d’ailleurs planifié leur avenir et elle l’explique fièrement à chaque repas. Adrien, c’est certain, il fera un bac S, section européenne. Après ça, ce sera Sciences Po Paris, puis l’ENA. Si l’envie lui prend, il pourra faire un peu de sport, mais pas trop, il faut rester concentré. Une fois diplômé, il deviendra haut fonctionnaire, voire même président de la République. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle clame haut et fort qu’elle a éduqué ses enfants pour qu’ils soient libres et heureux…
Le beau-père : Andrea Pirlo
En le comparant à Papa Bouba Diop, tu comprends très vite pourquoi Véronique l’a finalement choisi. Il est beau, il est grand, il a du charme et il a ce petit accent italien qui t’émoustille toi aussi un petit peu. Il emmène ta mère en voyage et elle a l’air heureuse à ses côtés. Cette admiration refoulée, tu la transformes souvent en jalousie un peu débile et peu importe ce qu’il essaye de faire pour toi, tu lui réponds toujours la même chose : « Arrête, t’es pas mon père, toi, j’ai pas à t’écouter ! »
Le tonton caméra : Vikash Dhorasoo
À chaque réunion, c’est la même chose : il te montre toutes les vidéos familiales depuis le mariage de tes parents. Sa filmothèque est plus grande encore que la filmographie de Martin Scorsese. Tes premiers pas, ton premier mot, ta première cuite au champagne, la bagarre entre ton père et ton beauf’, il a absolument tout filmé. Il a commencé avec un vieux caméscope JVC, mais il a su évoluer. Aujourd’hui, il a sa Go Pro attachée sur la tête, son Iphone 6 et son selfie stick. Rien ne lui échappera.
L’oncle travesti : Per Mertesacker
Oui, son passage dans Tellement Vrai était un peu gênant, mais au-delà de ce court épisode sur NRJ 12, tu as beaucoup d’admiration pour la femme de ton tonton. Parce qu’elle assume ses différences. Et puis, tu adores entendre l’histoire de leur rencontre, un samedi après-midi, devant un match d’Arsenal.
Le tonton du bled : José Anigo
Il est toujours en survet’ et en tongs Fila, il est super bronzé et il parle très fort. Lui, c’est ton tonton du bled, celui à qui tu vas rendre visite quand t’es en vacances à Fès, au Maroc. Il sait servir le thé traditionnellement et il t’emmène toujours voir des gamins du coin jouer au ballon. Quand il revient en France, il prend toujours soin de ramener un petit souvenir. Au choix, un faux maillot du Real Madrid, une cartouche de clopes ou un joli bracelet. Et puis, tu peux lire l’avenir de ta famille sur son crâne chauve et ça, c’est vraiment cool.
Lilian Thuram : le grand-père Castor
Mettons-nous d’accord : ton pépé, tu l’aimes plus que tout. Tu as tellement de souvenirs avec lui ! Mais aujourd’hui, il est devenu imbuvable. Il passe ses journées à te retourner le cerveau avec ses histoires d’un autre temps. Et vas-y que j’ai fait la guerre, et vas-y que je suis encore victime de racisme, et vas-y que la société part en vrille… Tout n’est pas faux dans ce qu’il raconte, mais il a cette fâcheuse tendance à radoter depuis que sa femme est partie vivre à la campagne.
Le frère dans sa crise d’adolescence : Emmanuel Adebayor
Il est là, au fond de la table, la tête baissée sur son téléphone depuis plus d’une heure. Avec ses Converses trouées et son T-shirt Nirvana, il fait vraiment sale. Il regarde tout le monde d’un œil noir et ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel et de soupirer dès qu’un adulte prend la parole. En fait, lui, il a juste envie d’aller crapoter une clope avec sa cousine tout en médisant sur toute sa famille. Mais bon, ça finira par lui passer.
Le cousin éloigné qu’on voit pour les mariages seulement et dont on doute un peu de l’orientation sexuelle : Benoît Pedretti
Ah, Benoît… Quand il était petit, vous vous entendiez super bien, lui et toi. Et puis les années ont passé, et il est allé étudier dans une autre ville. Au fur et à mesure, vous preniez de moins en moins de nouvelles, et aujourd’hui, tu ne le vois plus que lors des grandes réunions familiales. Et il a changé. Beaucoup changé. Il s’habille toujours avec un polo Rivaldi blanc et un jean Diesel déchiré au niveau du genou. Et puis, cette boucle d’oreille… Cette fois, comme d’habitude, il est encore seul. Alors qu’il est censé avoir une copine depuis des années. Tiens donc…
Le grand-père de droite qui lance les débats politiques : Jean-Michel Aulas
Il est sympa, tonton, il donne toujours un petit billet, mais qu’il est lourd quand il s’y met. C’est toujours la même chose. Le repas se passe très bien jusqu’à ce qu’il balance une petite pique au dessert, du genre « Je ne suis pas raciste hein, mais il faut reconnaître que… » Forcément, l’ambiance en prend un coup. Tout le monde essaye d’ignorer ces petits dérapages, mais la tante un peu excentrique de gauche saute toujours sur l’occasion pour se lancer dans un débat interminable.
Bonus. Celui qui ne sait jamais où s’asseoir aux repas de famille : Alexis Sánchez
Et oui, il y en a toujours un. D’ailleurs, tu ne sais jamais vraiment qui c’est : un lointain cousin, un ami de ton père, le notaire de ta sœur ? Bref, toujours est-il qu’il n’arrive jamais à l’heure et qu’il oblige tout le monde à se resserrer autour d’une table déjà trop petite pour pouvoir poser la chaise qu’il est allé chercher à la table de derrière. Le relou, quoi.
Bonus. Ton petit frère en bas âge : Geoffrey Jourdren
« Le manger, il était trop bon comparé à la dernière fois. Parce que la dernière fois, olalala, le manger il était trop nul. C’était un peu restaurant de pauvres, alors que là, c’est un peu un restaurant de riches, on dirait. C’est pas le plus nul. »
Par Gabriel Cnudde, avec Paul Bemer