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Mais qui es-tu, la Gold Cup 2015 ?

Par Gabriel Cnudde
5 minutes
Mais qui es-tu, la Gold Cup 2015 ?

Quelques jours seulement après la finale de la Copa América, la CONCACAF lance aujourd'hui sa compétition internationale : la Gold Cup. Les États-Unis et le Canada vont donc accueillir pendant trois semaines une compétition méconnue, mais sûrement pas dénuée d'intérêt pour les amateurs de football.

Douze équipes, vingt-cinq rencontres réparties sur dix-neuf jours de compétition et dans quatorze stades différents : voici le programme de la Gold Cup édition 2015 qui se déroulera en majeure partie dans la moitié est des États-Unis et qui fera même un petit crochet par le Canada et la ville de Toronto. Parmi les participants, on retrouve bien évidemment des nations bien connues des fans de football, comme le Mexique, les États-Unis et, dans une moindre mesure, le Costa Rica, mais également des nations un peu plus insolites comme Haïti, Trinité-et-Tobago ou encore le Guatemala. Tout ce beau monde va donc essayer de sortir vainqueur de cette treizième Gold Cup, qui a la difficile tâche de nous tenir en haleine après la Copa América, le Mondial des féminines et l’Euro des U21 et avant la reprise des championnats majeurs. Voilà à quoi va ressembler cette compétition, qui aurait très bien pu s’appeler la Copa North América, mais qui a préféré un nom un peu plus hollywoodien pour se démarquer.

Twelve teams, one cup

Quelques semaines après avoir fait beaucoup parler d’elle dans l’histoire des corruptions au sein de la FIFA, la CONCACAF (Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes, ndlr) s’apprête donc aujourd’hui à célébrer le football lors de ce que certains aiment appeller l’Euro des pays d’Amérique du Nord. Cette compétition, récente dans son format actuel, a en réalité été disputée pour la première fois en 1963. Deux ans plus tôt, la Confédération centre-américaine et caribéenne de football et la Confédération nord-américaine de football avaient en effet fusionné pour créer la CONCACAF et instaurer une nouvelle compétition internationale, la Coupe des nations de la CONCACAF. Pendant près de trente ans, ce tournoi a permis à ses vainqueurs de se qualifier directement pour la Coupe du monde. Oui, l’équipe d’Haïti a bel et bien participé au Mondial 1974 après avoir remporté la Coupe des nations de la CONCACAF en 1973… En battant en finale l’équipe de Trinité-et-Tobago.

Seulement, en 1990, la CONCACAF décide de remodeler la compétition et de la rendre plus attrayante. Première étape : abandonner ce nom sans originalité et beaucoup trop proche de la Coupe d’Afrique/d’Asie des nations, pour un blase un peu plus classe. En 1991, la première édition de la nouvelle Gold Cup se déroule donc sur le territoire américain. Elle ne le quittera d’ailleurs jamais, les États-Unis partageant seulement l’accueil à deux reprises avec le Mexique, en 1993 et 2003. Depuis, le tournoi a bien évolué : douze équipes sont en compétition depuis l’édition 2000 et le vainqueur n’est plus automatiquement qualifié pour la Coupe du monde. Les formats de qualification pour cette compétition ont également énormément changé. Aujourd’hui, trois équipes sont qualifiées d’office (les États-Unis, le Mexique et le Canada), quatre se qualifient par le biais de la Copa Centroamericana (Costa Rica, Guatemala, Panama, Salvador), quatre le font par le biais de la Coupe caribéenne des nations (Haïti, Cuba, Jamaïque, Trinité-et-Tobago) et la dernière se qualifie grâce à un match de barrage entre les cinquièmes des deux compétitions précédemment citées. Cette année, la Guyane a d’ailleurs bien failli remporter ce match de barrage face au Honduras (3-1, 3-0, ndlr), mais l’immense prestation de Sloan Privat lors du match aller n’a malheureusement pas suffi.

Côté palmarès, la Gold Cup ne fait malheureusement pas dans la diversité. Depuis son lancement, il y a 24 ans, seul le Canada, en 2000, a réussi à empêcher les États-Unis et le Mexique de s’emparer du titre. Depuis, les deux équipes règnent en maîtres sur la compétition et, cette année encore, on voit mal qui pourrait être en mesure d’empêcher les Yankees ou El Tricolor de soulever le trophée. Sûrement pas Chuck Blazer en tout cas. Ni Jack Warner.

Quels enjeux pour quelle équipe ?

Bien qu’elle n’offre plus une qualification directe au Mondial, la victoire finale en Gold Cup revêt cette année un double enjeu, puisque le vainqueur de cette édition participera à un barrage pour aller disputer la prochaine Coupe des confédérations de la FIFA en 2017, en Russie. En revanche, si les États-Unis, tenants du titre, remportent à nouveau la Gold Cup, il n’y aura pas de barrages, et le Stars and Stripes validera directement son billet pour la Russie. Pour les équipes ne pouvant rêver d’une victoire finale, la Gold Cup 2015 sert toutefois de tournoi de qualification pour l’événement de l’été prochain, la Copa América Centenario. Beaucoup d’équipes peuvent encore espérer se qualifier pour cette Copa América géante où s’affronteront des pays de tout le continent. Voilà qui promet un minimum de spectacle.

Les forces en présence

Groupe A (États-Unis, Panama, Haïti, Honduras)

Dans ce groupe où se retrouvent les deux finalistes de la précédente édition, les joueurs de Klinsmann font figure de grandissimes favoris. « Cela ne va pas se passer comme lors de la Coupe du monde » , a prévenu le technicien de l’USMNT. « Ce vont être des matchs fermés, contre des équipes qui vont beaucoup défendre et attendre l’opportunité de placer un ou deux contres. » Effectivement, on se souvient du Honduras version 2014 comme d’une équipe assez rugueuse. Espérons simplement que tout cela ne fasse pas disjoncter une nouvelle fois Clint Dempsey…

Groupe B (Costa Rica, Salvador, Jamaïque, Canada)

Un an après son très beau parcours au Brésil, le Costa Rica devrait se sortir de ce groupe malgré l’absence de Keylor Navas, blessé. Le Canada pourra compter sur de jeunes joueurs prometteurs, comme Maxime Tissot, le Québécois de 23 ans évoluant à l’Impact. Pour la Jamaïque, qui a disputé la Copa América le mois dernier, la tâche s’annonce compliquée, mais pas impossible. Certes, les Reggae Boyz n’ont remporté aucun match lors de la Copa, mais ils n’ont encaissé que trois buts face à des équipes plus dangereuses que le Costa Rica ou le Canada.

Groupe C (Mexique, Guatemala, Trinité-et-Tobago, Cuba)

Privés de son petit pois d’attaquant et de son pilier défensif Héctor Moreno, tous deux blessés, le Mexique reste largement favori de son groupe sur le papier. Seulement, après avoir montré un triste visage lors de la Copa América, les hommes de Miguel Herrera vont devoir manœuvrer avec prudence. Pour Cuba, la grande question demeure : combien de joueurs vont disparaître pendant la compétition et s’installer dans le pays hôte ? Réponse d’ici trois semaines.

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