- Ligue Europa – Barrage aller – Karabükspor/Saint-Étienne
Mais qui es-tu Karabükspor ?
Débarquant la fleur au fusil en Ligue Europa la saison dernière, l'ASSE avait manqué la qualification pour la phase de poules en se plantant un peu honteusement face aux Danois d'Esbjerg. Plus question cette fois de rééditer la même erreur contre d'autres inconnus au bataillon, les Turcs de Karabükspor.
C’est quoi ce club ?
Nom complet : Kardemir Demir Çelik Karabükspor. Diminutif : Kardemir Karabükspor, c’est déjà assez long comme ça. Kardemir, c’est pour le nom du sponsor, une grosse entreprise productrice d’acier. Karabükspor, c’est pour nommer le club à la turque : soit l’entité sportive de la ville de Karabük, au Nord du pays, pas très loin de la mer Noire (cace-dédi Julien Lepers). Son surnom : la ville enfumée. Oui parce que, forcément, la production d’acier, ça pollue un peu. Pour en revenir au club, il n’a pas forcément une grande histoire et encore moins de palmarès. Avant 2010, il n’avait passé que trois saisons en élite. Depuis, il est parvenu à s’y stabiliser et dispute cette saison la première compétition continentale de son histoire.
Que fait-il là ?
Septième de la Süper Lig turque la saison passée à 24 points du champion Fenerbahçe, Karabükspor a bénéficié d’un concours de circonstances pour se qualifier en Ligue Europa. Sivasspor puis Kasımpaşa, respectivement classés en cinquième et sixième rang, n’ont pas reçu la licence UEFA pour y participer, pas plus non plus qu’Eskişehirspor, qui aurait dû être prioritaire sur les tickets européens en tant que finaliste de la Coupe de Turquie (face à Galatasaray, qualifié pour la C1 via le championnat). Un joyeux bordel dont le football turc est désormais trop souvent coutumier et qui a donc souri à Karabükspor, un club qui a le mérite d’être mieux structuré et plus sain financièrement que la moyenne. Entré en lice au stade du troisième tour préliminaire de la C3, il n’a pas brillé, se qualifiant ric-rac et sans gagner face à Rosenborg (0-0, 1-1 en Norvège).
C’est fort ?
Septième du dernier championnat, Karabükspor avait un bilan très faible en attaque, au niveau des relégables. C’est donc surtout grâce à l’imperméabilité de sa défense que l’équipe est parvenue à terminer dans la première moitié de tableau. Une arrière-garde avec en clé de voûte le capitaine Larry Mabiala, formé au PSG. Autre point fort de cette formation : le gardien hollandais Boy Waterman, arrivé en 2013 en provenance du PSV. Ne pas oublier non plus l’importance de Samba Sow l’ancien Lensois à la récupération, qui devrait être associé cette saison dans l’entrejeu à l’international Burkinabé Abdou Traoré, arrivé cet été en provenance de Gaziantepspor. L’ensemble est entraîné par Tolunay Kafkas, un technicien réputé, qui réussit quelques jolies performances depuis le début de sa carrière à la tête de clubs aux moyens modestes, en blindant derrière et en jouant la contre-attaque.
Le mec à suivre
La grosse recrue de l’intersaison du côté de Karabük se nomme Domi Kumbela. Un nom qui parle certainement aux suiveurs de la Bundesliga puisqu’il y a inscrit 9 buts la saison dernière au sein de la modeste formation de l’Eintracht Braunschweig. Déjà grand artisan de la montée la saison précédente (19 buts en D2 allemande en 2012-2013), il n’a pas pu empêcher le club de Basse-Saxe de faire l’ascenseur. Son contrat stipulant qu’il pouvait aller voir ailleurs en cas de relégation, il s’est mis en quête d’un nouveau défi. À 30 ans, le Congolais débarque donc dans un nouveau pays, après plus d’une décennie passée en Allemagne. Il aura la responsabilité, avec le Nigérian Joseph Akpala, de marquer des buts au sein d’une formation surtout réputée pour sa défense.
Anecdote
Les supporters stéphanois ont bien cru qu’ils n’allaient pas pouvoir assister à l’entrée en lice de leurs favoris dans la compétition, si ce n’est en fouinant sur Internet pour tenter de dénicher un hypothétique streaming, puisque la retransmission TV en France n’avait pas encore été calée en début de semaine. La bonne nouvelle est finalement arrivée mercredi : beIN Sports a acquis les droits et sera présent en Turquie pour un direct à partir de 19h sur son deuxième canal.
Régis Delanoë