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Mais qui es-tu, José Riga ?
Comme c'était pressenti depuis quelques jours, le Belge José Riga a été nommé à la tête du FC Metz pour les deux prochaines saisons avec un objectif de remontée immédiate qu'il a déjà atteint avec deux clubs différents. De quoi donner de l'espoir aux Graoullys.
C’est officiel, la Belgique vient de s’implanter encore un peu plus au sein du FC Metz. Après le président Serin, industriel renommé en Belgique, son conseiller, Dominique D’Onofrio, italo-belge, et José Jeunechamps, belge, un quatrième diable rouge a posé ses valises en Lorraine. José Riga, 57 ans, entraîneur des Rouches du Standard de Liège en 2015, va donc retrouver deux personnes qu’il connaît déjà très bien : Dominique D’Onofrio, qui était son T1 (entraîneur principal, ndlr) à Liège entre 2003 et 2005, et José Jeunechamps, qui avait intégré un peu plus tard l’académie du Standard.
Dans ce terreau belge, qui facilitera au moins son intégration au sein du club, José Riga s’est donc vu confier la difficile mission de faire revenir rapidement les Grenats en Ligue 1. Après 12 clubs, et autant d’expérience, le Liégeois entend bien faire valoir sa philosophie de jeu au sein du jeune effectif messin pour non seulement le faire remonter en première division, mais pour essayer de l’y installer durablement.
Un vrai papa poule
On entend souvent, ici et là, un entraîneur être qualifié de bon ou de mauvais communiquant. Un abus de langage certain quand on sait que le champ de la communication regroupe pour un entraîneur bien des aspects différents. Le premier, et le plus important, est sans aucun doute celui qui touche à la communication d’un entraîneur avec ses joueurs. Et de ce point de vue-là, José Riga semble être un maître. « C’est quelqu’un qui est très proche de ses joueurs. Il est toujours ouvert à la discussion. Que ce soit avec moi ou avec Éric Deflandre, qui lui jouait à droite, il était toujours à l’écoute du ressenti des joueurs. Il donnait son avis, puis écoutait ce que les joueurs avaient à lui dire. Il aime vraiment créer une relation père fils avec ses joueurs » , explique aujourd’hui Philippe Léonard, ancien international belge, qui a évolué entre 2004 et 2005 sous les ordres de José Riga, alors entraîneur adjoint au Standard. Alors, comme tous les papas, José sait ce qu’il y a de mieux pour ses enfants.
Que ce soit en Belgique, au Qatar ou en Angleterre, il a toujours essayé de se fier à sa philosophie de jeu, et n’a pas prévu d’arrêter au FC Metz. « C’est quelqu’un qui aime vraiment beaucoup le football. Il aime repartir de derrière et construire une action. Il aime bien construire par les côtés, il aime bien que ses actions aboutissent à un centre et que ses avants croisent leurs courses devant le but pour avoir un maximum de possibilités » , précise l’ancien Diable rouge au sujet de l’homme qu’il croise aujourd’hui souvent sur les plateaux de télévision belge. Papa poule, José est également, semble-t-il, un papa plutôt cool. Il est rare de le voir s’énerver après une bêtise de ses enfants, préférant le calme à l’ire, comme le confie Philippe Léonard : « Ce n’est pas un entraîneur qu’on va voir gesticuler sur le bord du terrain. C’est très rare qu’il s’énerve. Il a un discours toujours très juste, très précis. Les joueurs sont généralement très réceptifs et il arrive à leur faire prendre conscience de certaines choses. » Pour expliquer cette proximité avec les joueurs, David Martane, qui était son adjoint cette année au Standard, présente José Riga comme un homme « authentique, agréable, avec qui joueurs et staff ne peuvent que bien s’entendre » doublé d’un travailleur acharné. « Je n’ai jamais vu un entraîneur passer autant de temps au bureau. Il est à cheval sur le moindre petit détail, de l’échauffement jusqu’au match » , poursuit son adjoint.
Un amoureux du challenge
Lorsqu’il est nommé entraîneur du RAEC Mons, en 2005, les Dragons sont encore en deuxième division. Pas effrayé par la mission qui l’attend, José Riga les hisse dans l’élite en une saison, et parvient même à décrocher une belle neuvième place la saison suivante. En début d’année 2015, quand il est nommé à la tête du Standard, la tâche n’est pas aisée non plus. « Le club était en difficulté et en plus, certains supporters l’avaient pris en grippe. Il n’a pas eu la tâche facile et malgré ça, il a fait face et il a eu de bons résultats avec une qualification européenne en fin de saison. Il a répondu présent avec un effectif pas spécialement au top. Il a su tirer le maximum du groupe qu’il a eu sur peu de temps » , analyse Philippe Léonard, bien appuyé par David Martane : « Il s’est vraiment sacrifié pour le club. Il est natif de la région, ce qui a vraiment rendu sa tâche particulière. Je pense qu’il réussira mieux au FC Metz, car le contexte sera plus simple pour lui. » Et puis, personne n’oublie les expériences anglaises de l’entraîneur : « Quand je vois les équipes qu’il a entraînées, même en Angleterre, il a quand même fait du bon boulot en très peu de temps » , rappelle Philippe Léonard. Bref, José Riga semble être le choix idéal pour accomplir les objectifs du FC Metz à court terme.
Pourtant, sa philosophie de jeu peut-elle coller à l’effectif dont il va disposer la saison prochaine ? Pas si sûr. Si José « préfère le jeu en passes courtes, les dédoublements sur les flancs » et « va éviter de jouer avec cinq défenseurs » , il lui est arrivé de ne pas savoir s’adapter lorsque son système de jeu se trouvait grippé, inefficace. « Une fois, face à Anderlecht, on a essayé de s’adapter et on a été battus » , se remémore l’ancien joueur. D’autant plus que le niveau de jeu du FC Metz n’a pas de quoi rassurer le nouvel entraîneur, comme le pense Philippe Léonard : « Il y a eu un match amical Metz-Seraing il y a peu. Seraing a posé pas mal de problèmes à Metz. Je pense que José va devoir commencer par apporter beaucoup de sérénité à cette équipe. » Alors la plus grande énigme du cas Riga à Metz se situe peut-être ici. Car comme le confirme David Martane, « on a beau prôner le beau jeu, si on n’a pas l’effectif pour le faire, ce sera toujours très compliqué » .
Par Gabriel Cnudde