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Mais qui es-tu Joel Pohjanpalo, premier buteur de l’histoire de la Finlande à l’Euro ?
Son nom est moins simple à retenir que celui de Teemu Pukki, et pourtant, il faudra s’y faire : le premier buteur de l’histoire de la Finlande à l’Euro s’appelle Joel Pohjanpalo. Son coup de casque face au Danemark l’a fait entrer dans la légende, ce qui, à 26 ans, constitue son plus gros fait d'armes.
Joel Pohjanpalo est un homme qui a la classe. Pas seulement grâce à sa crinière blonde parfaitement coiffée ou à sa moustache taillée au poil. Non, si Joel Pohjanpalo a la classe, c’est avant tout pour la célébration profondément humaine qui a suivi son coup de casque ravageur face à Kasper Schmeichel. Une célébration en deux temps : d’abord, un sprint de joie sur trois mètres, puis un arrêt brutal et des bras qui miment l’expression : « Du calme, du calme. » Car si le Finlandais s’est logiquement laissé emporter par l’émotion – ce n’est pas tous les jours qu’on devient le premier buteur de son pays dans un tournoi international -, la réalité du match l’a rapidement rattrapé.
Deux heures plus tôt, Christian Eriksen s’effondrait inanimé sur le terrain, et malgré la décision commune des 22 acteurs de reprendre la partie, rien n’indiquait à l’heure de jeu que le milieu danois était définitivement hors de danger. C’est d’ailleurs à Eriksen que Pohjanpalo a dédié sa réaction d’après-match : « C’est une grande victoire pour nous, mais le principal, c’est l’état de santé de Christian. » Une réaction qui n’étonne en rien son ancien entraîneur Stefan Ruthenbeck, lequel a coaché Joel en 2013, alors qu’il était prêté en D2 allemande au VfR Aalen par le Bayer Leverkusen. Pour Ruthenbeck, le mot qui qualifie son ancien poulain, c’est « loyal ». Un adjectif qui résume bien le bonhomme, jamais le premier à ne penser qu’à sa gueule et toujours prompt à mettre l’intérêt collectif en avant : « Quand on le remplaçait, jamais il ne rouspétait, et à l’entraînement qui suivait, il se donnait toujours à fond. »
Un statut difficile
Ceci, les supporters de l’Union Berlin l’ont bien constaté pendant la saison écoulée. Car non, l’ancien petit prodige du HJK n’a toujours pas réussi à s’imposer à Leverkusen et achève donc un cinquième prêt consécutif. Arrivé dans la peau du « joker » de Max Kruse, Pohjanpalo est resté cantonné dans ce rôle qui lui colle à la peau depuis ses 19 ans, la faute à une blessure à la cheville subie avec la Finlande en novembre dernier et qui l’a éloigné des terrains pendant trois mois. « Pas forcément heureux de ce statut, même s’il a fini par l’accepter », dixit son entraîneur Urs Fischer.
L’intéressé n’en reste pas moins humble : « Les choses sont simples : celui qui marque joue. » Marquer, l’intéressé l’a fait à six reprises, de quoi lui permettre de terminer à la deuxième place des meilleurs buteurs de l’Union, à cinq longueurs derrière Max Kruse justement. Mais pas de quoi convaincre le directeur sportif Oliver Ruhnert de lever l’option d’achat, jugée « trop chère ».
L’Europe dans la peau
Sur les pelouses de l’Euro, Joel Pohjanpalo est donc redevenu le joueur du Bayer Leverkusen qu’il n’a jamais réussi à devenir. Cependant, ce but contre le Danemark pourrait bien changer la donne. Peu avant le début du tournoi, l’attaquant expliquait qu’un retour à Berlin n’était« pas complètement à exclure », car sa direction avait demandé un report de la deadline pour lever sa clause de transfert, preuve que l’Union compterait bel et bien sur lui pour participer à sa première campagne de Ligue Europa Conférence, acquise de haute lutte en toute fin de saison.
Et à en croire Pohjanpalo, l’idée de rester dans son dernier port d’attache ne lui déplairait pas : « Je trouve que ce club est comparable à la Finlande. En début de saison, personne n’aurait parié que l’Union serait à la lutte pour les places européennes. Nos adversaires étaient footballistiquement supérieurs, mais entre coéquipiers, on s’est fait confiance les uns aux autres et on s’est convaincus qu’à force de travail acharné, on pouvait atteindre les sommets. » Une phrase qui fonctionne tant avec les Eisernen qu’avec les Huuhkajat. Ne reste plus qu’à continuer d’écrire la suite de ce joli conte d’été. Tout en classe.
Analyse, paris à prendre & meilleurs bonus : Retrouvez notre pronostic Finlande – Russie sur le premier match du jour !Par Julien Duez
Photos : Fédération finlandaise de football / Riku Laukkanen / IconSport
Propos de CR recueillis par le SWR. Ceux de JP, par Telekom.