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Mais qui es-tu donc, foot ukrainien ? (2e partie)

Chérif Ghemmour
Mais qui es-tu donc, foot ukrainien ? (2e partie)

L’Ukraine en France, c’est les Cosaques à Paris ! Ces troupes ukrainiennes du tsar de Russie Alexandre 1er occupèrent notre capitale en 1814-15 après les revers napoléoniens. Signe que les Bleus sont foutus, puisque l’équipe d’Ukraine viendra s’essuyer les bottes au Stade de France, comme ses glorieux ancêtres ! Suite non exhaustive consacrée au foot ukrainien de l’indépendance à aujourd’hui…

Une Ukraine libre mal barrée…

L’indépendance commença mal. L’Ukraine disputa son premier match le 29 avril 92 contre la Hongrie (1-3). Ensuite, elle ratera l’Euro 96 et enquillera trois désillusions lors des qualifs des Coupes du monde 1998 et 2002 et de l’Euro 2000 : elle finit toujours deuxième de son groupe de qualification et gicla en barrages ! Trashée par la Croatie (0-2, 1-1) pour France 98, elle est refaite par la Slovénie (1-2, 1-1) pour l’Euro 2000, et en 2001, c’est la Mannschaft qui l’écarte de l’Asie 2002 (1-4, 1-1). À cette époque, c’était le vieux lion du Dynamo Kiev, « Loba » (Lobanovski) qui officiait, avec sa jeune paire extra du Dynamo, Rebrov et Chevtchenko. Un an avant de mourir, il avait pu driver de son vivant la sélection ukrainienne libre. À l’indépendance, on « ukrainisa » les noms propres : Andreï Chevtchenko devint « Andriy » , tout comme les villes de Lvov ( « Lviv » ), Kharkov ( « Kharkiv » ) ou Kiev ( « Kyiv » ). À la suite de Lobanovski, ce sont ses fils spirituels du Dynamo qui prirent la relève (de 2002 à 2009) : Buryak, Blokhine et Mikhaïlitchenko. Absente à l’Euro 2004, l’Ukraine coachée par le très soviétique Blokhine et emmenée par « Cheva » se qualifia au Mondial 2006. Chevtchenko ! Le Ballon d’or 2004 demeure ce crack inoubliable du Milan AC du début des années 2000 (de 1999 à 2006, 173 pions en 296 matchs). En Allemagne, les Jaune et Bleu se distinguent en atteignant les quarts, battus par le futur vainqueur, l’Italie (0-3). Ensuite, ils zapperont l’Euro 2008 et surtout le Mondial 2010… en barrages, contre la Grèce. Trop triste : après un 0-0 plein d’espoir à Athènes, Salpingidis fit pleurer tout un peuple en marquant le but de la qualif pour les Spartiates. Co-organisatrice de l’Euro 2012 avec la Pologne, la « vieille » Ukraine de Blokhine (encore rappelé) et des valeureux briscards Chevtchenko (37 ans), Timochtchouk (34 ans), Voronine (34 ans) ne fera pas illusion. On retiendra le chant du cygne de Cheva, auteur du fantastique doublé vainqueur contre la Suède de Zlatan (2-1), avant les deux défaites éliminatoires contre la France et (0-2) et l’Angleterre (0-1). Andriy le magnifique finira sa carrière dans la foulée avec un total de 45 buts en 111 sélections, le record national. La fédé ukrainienne lui proposa presque aussitôt de driver l’équipe nationale, ce qu’il refusa, préférant d’abord passer ses diplômes de coach (ce qu’il poursuit actuellement, avec des stages au Milan AC). Parmi les cracks rescapés du naufrage de 2012, on peut citer Yarmolenko (Dynamo Kiev), Chygrynski (Chakhtar Donetsk) ou Konoplyanka (du Dniepr Dniepropetrovsk).

En compétition de clubs, outre les exploits européens du Dynamo cités plus haut en 1975 et 1986, on retiendra le quart de C1 98 contre la Juve (1-1, 1-4), puis la demie de C1 99 extra face au Bayern (3-3, 0-1). Les deux perles Chevtchenko et Sergueï Rebrov furent meilleurs buteurs de la Ligue des champions respectivement en 1999 et 2000. Il faudra attendre la C3 2009 pour revoir un club ukrainien indépendant champion continental, le Chakhtar Donetsk vainqueur du Werder Brême (2-1, a.p). Une sacrée édition, 2009 ! En 8es, le Dynamo Kiev avait sorti le club frère du Metalist Karkhiv (1-0, 2-3), mais avait cédé en demies contre Chakhtar (1-1, 1-2). Du reste, ce fut une victoire en trompe-l’œil pour le foot ukrainien : c’est le très bon Roumain Lucescu, un technicien étranger, qui coachait l’équipe, et avec 5 Brésiliens en attaque pour 3 Ukrainiens seulement. Dont, certes, l’excellent Chygrynski qui partit ensuite au Barça (en 2009-10, Guardiola ayant flashé sur lui) avant de revenir au bercail du Chakhtar, champion national sans discontinuer jusqu’à aujourd’hui…

France-Ukraine, love story

Entre la France et l’Ukraine, le point de départ fut ce quart de finale de C1 1976 anthologique entre les Verts de Jean-Mimi et le Dynamo de Blokhine-Lobanovski. L’un des sommets européens de Sainté et déclic absolu du foot français jusque-là à la ramasse. Battus 2-0 à l’aller, les Verts avaient terrassé au retour Kiev, un géant continental, 3-0 a.p dans des conditions dantesques et héroïques. Il faudra attendre le Mundial 1986 pour retrouver Français et Ukrainiens (équipe d’URSS) pour un grand match où personne ne sortit vainqueur (1-1, Fernandez répondant au fabuleux missile de Rats). Vinrent ensuite les 7 véritables France-Ukraine qui suivirent l’indépendance de l’ex-République de Sud-Russie. Un bilan qui penche côté français, mais plus équilibré dans son contenu. On se rappelle les éliminatoires de l’Euro 2000 où les Bleus furent sacrément accrochés deux fois sur le même score (0-0) au point d’avoir frôlé l’élimination : au match retour, en septembre, au SdF, un duel miraculeusement remporté par Barthez face à Chevtchenko permit aux Bleus, autant que le péno de Lebœuf en Andorre (1-0), d’aller et de triompher à l’Euro à Rotterdam… En juin 2004, un amical à St-Denis permit à Zidane de planter sur un service de Henry (1-0), puis deux rencontres en qualif de l’Euro 2008 donnèrent à nouveau un avantage à la France. Si en juin 2007, la belle victoire des Bleus (2-0, un grand Ribéry, puis un chef-d’œuvre d’Anelka, sombrero et reprise killer) donna de l’air au protégés de Raymond, le retour concentra longtemps l’angoisse des barrages, voire de l’élimination. Mais en fait, les Bleus, deuxièmes et déjà qualifiés en partant à Kiev, nulleront (2-2, Henry et Govou). L’histoire retiendra le but casquette encaissé par Sébastien Frey sur une tête faiblarde de Chevtchenko ( « j’ai été ébloui par la lumière » , justifiera le pauvre Seb, autodétruit pour toujours en Bleu…) L’ère Lolo Blanc se résuma à du 100 % à l’extérieur, à Donetsk : un emballant 4-1 en amical (deux buts et révélation pour une première du futur pétard mouillé Marvin Martin), puis un 2-0 en poule d’Euro 2012 (Ménez et Cabaye) qui laissa la France entière en pleine euphorie croire que les Bleus joueraient au moins la finale… avant d’exploser contre la Suède (0-2) et d’être achevés en quart contre la Roja (0-2). Vendredi soir, la France retrouvera une Ukraine qui a fini 2e du groupe H, à seulement 1 point d’une Angleterre qui ne l’a pas battue (1-1 à Wembley, 0-0 au pays).

En club, on notera en passant la fameuse C3 ukrainienne de 2009 : un OM-Chakhtar sans surprise (0-2, 1-2) qui nous fit mieux connaître ce « Chakhtar Donetsk » , titre étrange d’un album solo du regretté Joe Strummer. Cette même saison 2009 proposa un quart sans âme pour le PSG éliminé sans gloire par le Dynamo Kiev PSG (0-0 et 3-0 là-bas avec deux buts casquettes pour Landreau…) L’an passé en C1 2012-13 permit à un PSG trop fort d’éclipser en poule ce Dynamo devenu bien faiblard (0-2 et 1-4) et permit aussi au foot français d’exorciser la honte de voir les clubs ukrainiens souvent bien mieux figurer que les nôtres en Europa League… Au niveau des joueurs, on se rappellera le passage à l’AS Nancy de Zavarov (1990-95) et de Brandão, arrivé chez nous à l’OM en 2009, après avoir joué 7 saisons au Chakhtar Donetsk. Aujourd’hui, Trémoulinas et Belhanda jouent au Dynamo Kiev. Et le foot d’Ukraine de demain ? Son avenir sera russe ! Et on ne plaisante qu’à moitié… Sous l’égide du géant gazier Gazprom, des experts planchent actuellement sur un projet de championnat unifié de Russie et d’Ukraine qui serait lancé à l’automne 2014 ! On parle de deux divisions à 18 clubs communes aux deux pays. Comme d’hab’, si l’UEFA ne voit pas pour l’instant motif à s’y opposer, la FIFA y est formellement opposée. Back in USSR ? Sepp Blatter est contre ! The Ukraine girls really knock me out, they leave the West behind…

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Chérif Ghemmour

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