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Mais qui es-tu, Aaron Mooy ?
L'Australie est clairement l'outsider du groupe C, mais l'équipe de France ferait bien de surveiller son meneur de jeu, Aaron Mooy, 27 ans, sa frappe enroulée et ses talents de cuisinier.
Il a déjà les yeux plissés, mais ce qui frappe, c’est sa crinière blonde. Sur cette photo, Aaron Mooy, 15 ans, s’apprête à quitter son Australie natale pour rejoindre l’académie des Bolton Wanderers. Direction l’Angleterre. Il rêve de jouer en Premier League, sur les traces d’Harry Kewell – passé comme lui par la Westfields Sports High School de Sydney – et des autres Australiens qu’il a l’habitude de regarder à la télé, en fin de soirée avec le décalage horaire. Douze ans plus tard, cela fait longtemps qu’il ne lui reste plus un poil sur le caillou, mais Aaron Mooy n’a jamais été du genre à se gratter la tête. Après avoir découvert la Premier League avec Huddersfield Town, le meilleur joueur australien du moment a un pays à porter sur ses épaules à la Coupe du monde.
What a day ! Me leaving home at 15 to chase my dream and me 11 years later making my EPL debut never give up on your dreams pic.twitter.com/BK9nqXFovd
— Aaron Mooy (@AaronMooy) 12 août 2017
Back to back Australie-Angleterre
Né à Sydney sous le nom Kuhlman, Aaron n’était qu’un bambin lorsque sa mère, néerlandaise, a changé son nom au moment où elle s’est séparée du paternel, d’origine allemande. « Mon père, je l’ai vu une fois, pour signer les papiers de mon passeport néerlandais, c’était la seule fois(…)juste avant que je parte en Angleterre » , racontera Mooy au quotidien The Advertiser. La suite, c’est une formation à Bolton, un départ en Écosse (St. Mirren) pour lancer sa carrière, un retour réussi en Australie (Western Sydney, Melbourne City), qui lui permet de revenir en Angleterre par la grande porte.
Juillet 2016. Pendant qu’Eder devient un héros national au Portugal, un produit de la mondialisation fait son chemin parmi tant d’autres. Acheté par Manchester City dans sa filiale de Melbourne, Mooy débarque dans la foulée en prêt à Huddersfield Town, en D2 anglaise. L’Australien régale entre aisance technique balle au pied, une frappe enroulée létale et une dalle de prisonnier quand il faut récupérer le ballon. Le coach, David Wagner, est tellement sous le charme qu’il prendra le micro devant la foule à la fin de la saison lors des festivités de la montée en Premier League, pour chanter sur l’air de Boney M : « Aaron Mooy, Aaron Mooy, Aaron, Aaron Mooy, He’got no hair, but we don’t care. Aaron, Aaron… » ( « Aaron Mooy, Aaron Mooy, Aaron, Aaron Mooy, Il n’a plus de cheveux, mais on s’en fout. Aaron, Aaron… » )
Des blagues en cachette et des salades de chou
En arrivant à Huddersfield l’été dernier, Steve Mounié a découvert un coéquipier « introverti, mais malgré tout, un peu sournois. Il fait des blagues en cachette. » Mooy est tellement discret qu’il se fait chambrer quand il sourit : « Au début, les gars lui disaient :« Putain, t’as souri Aaron ? T’as eu des émotions aujourd’hui ? » » , se marre l’ancien Montpelliérain. Avant de prévenir : « Il est capable de délivrer des passes décisives quand il veut et il a une de ces frappes de balle… » D’ailleurs, l’Australien adore servir les autres, sur un terrain ou à table : « Ma femme aime mon steak et ma salade de chou, raconte-t-il, toujours dans The Advertiser. Ma salade de chou n’est pas complètement faite maison, le chou est déjà prêt, mais j’y ajoute les garnitures. » Mais les Bleus ne doivent pas oublier que ce qu’il réussit le mieux, c’est servir du caviar.
Par Florian Lefèvre
Propos de Steve Mounié recueillis par FL