- C1
- 8es
- Lazio-Bayern (1-0)
Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond au Bayern ?
Défait en huitièmes de finale allers de la Ligue des champions par la Lazio (1-0), le Bayern Munich a enchaîné une nouvelle contre-performance sportive. À laquelle s’ajoutent des tensions en interne.
Dry january ou pas, ce mois de février a des allures de sacrée gueule de bois en Bavière. Et ce n’est pas la saison plutôt convaincante d’Augsbourg qui est dans le viseur. En effet, un certain Bayern Munich s’enfonce doucement dans la crise, faute de résultats sportifs convaincants et de sérénité en coulisse. En déplacement à l’Olimpico de Rome pour y défier la Lazio ce mercredi soir, la bande de Thomas Tuchel est ainsi revenue avec une défaite (1-0), trois jours après la gifle assénée par le Bayer Leverkusen (3-0). Deux rencontres durant lesquelles les hommes en rouge n’ont cadré qu’un seul tir. Les maux munichois ne s’arrêtent pourtant pas qu’au terrain.
Souviens-toi mars 2023
Trois défaites en sept matchs depuis janvier, un titre de champion d’Allemagne menacé et des embrouilles à tous les étages en point d’orgue, tel est le tableau actuel. Pour tenter de le comprendre, mieux vaut remonter le temps d’un an. Sous la houlette de Julian Nagelsmann, le Bayern luttait avec le Borussia Dortmund pour le sacre en Bundesliga, éliminait le Paris Saint-Germain sans pression en huitièmes de C1 et semblait partir vers une énième campagne complète. Le 24 mars cependant, coup de tonnerre : Nagelsmann est licencié, quelques jours après une défaite contre Leverkusen – décidément. Une surprise pour les supporters, moins pour la direction. Désirant mettre la main sur le recrutement, l’entraîneur s’est en effet heurté au refus du directeur sportif, Hasan Salihamidžić, scellant leur rupture définitive. Arrivé en milieu de chantier, Thomas Tuchel s’est retrouvé dans un bourbier annoncé.
À peine voilées par le titre acquis en championnat à l’issue de la dernière journée, ces distensions se confirment donc près de 365 jours plus tard, avec un Bayern Munich définitivement malade. En s’inclinant contre la Lazio, Tuchel a atteint le cap des 10 défaites en 43 matchs depuis sa prise de fonction. Soit autant que Nagelsmann sur l’ensemble de son mandat (84 rencontres). Du point de vue sportif, les causes sont peut-être à chercher du côté de la colonne vertébrale. La longue blessure de Manuel Neuer, revenu sur les terrains avec moins de garanties, les départs de Lucas Hernandez et Benjamin Pavard, garants défensifs lors des cinq dernières saisons, et celui de l’historique Robert Lewandowski l’été précédent ont effectivement amorcé une fin de cycle latente que l’arrivée – et les performances – de Harry Kane masque à peine. Les mauvaises langues s’amuseront d’ailleurs à dire que l’Anglais et son compatriote Eric Dier, débarqué cet hiver, ont amené avec eux la poisse légendaire de Tottenham.
L’avenir est ailleurs
Le contexte dressé, l’heure est donc à la recherche de solutions. La plus évidente mènerait évidemment à un licenciement de Thomas Tuchel, mais revivre l’exact scénario de Julian Nagelsmann ne semble pas être des plus pertinents. Du moins, pas avant la fin de la saison. Interrogé sur ses inquiétudes concernant un potentiel limogeage, TT s’est fendu d’un laconique : « Non, je ne suis pas inquiet. » Une idée partagée par son fervent cadre, Thomas Müller, en toute franchise après la déroute de Leverkusen : « Ce qui manque actuellement au club ? Des couilles ! Nous devons aussi nous en prendre aux joueurs. Aujourd’hui, nous n’étions tout simplement pas là, nous avons perdu 3-0 – et il y avait suffisamment de joueurs de niveau international sur le terrain. Il n’y a pas besoin de pointer l’entraîneur. »
Pas étonnant, finalement, de voir le chamboule-tout égoïste de 2023 exploser au visage de ses décideurs aujourd’hui. Pour tenter de sauver les meubles, Uli Hoeness et les autres veulent alors piocher dans le passé, avec le retour annoncé de Hans-Dieter Flick. Vainqueur probant de la Ligue des champions en 2020, Flick, devenu sélectionneur de l’Allemagne, a quitté la scène footballistique tête basse en septembre dernier, après une élimination au premier tour de la Coupe du monde au Qatar et une série de défaites les mois suivants. Ce mardi, la presse allemande annonçait ainsi un échange téléphonique entre l’intéressé et Hoeness, visant à rabibocher les deux parties. Affaire à suivre. En attendant, il faut se focaliser sur le présent, et éviter que la seule satisfaction régionale se nomme Augsbourg.
Par Adel Bentaha