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Mais qu’est-ce que tu fous là, Serdar Taşçı ?
Arrivé à la dernière minute au FC Bayern Munich cet hiver, le Germano-Turc est l'un des recrutements les plus étranges de la saison côté Bundesliga. À peine arrivé, Taşçı a squatté le banc et Pep Guardiola ne semble vraiment pas compter sur lui.
« Serdar Taşçı m’a montré à quel point je n’avais pas été juste avec lui. » Pep Guardiola est un peu embarrassé à l’issue du match à l’Olympiastadion de Berlin. Le Bayern a gagné facilement, et Serdar Taşçı, titulaire en défense centrale, a réalisé une prestation plus qu’honnête. Surtout, le FCB a été solide, sort avec un clean-sheet et quelques certitudes supplémentaires en vue du titre et du match de Ligue des champions à venir contre l’Atlético de Madrid. Pourtant, côté Serdar Taşçı, l’interrogation sur sa venue demeure. Le Bayern a clairement pris les devants pour trouver une autre solution dès l’été prochain et ne montre pas la moindre envie de lui faire confiance ou de lever l’option d’achat. Ce n’est certainement pas en proposant un salaire très confortable à Mats Hummels que l’on montre sa satisfaction avec ce qu’on a sous la main. Allons donc, que diable est venu faire Taşçı dans cette galère ?
Taşçı dans la colle
Le 11 avril, Serdar Taşçı craque dans les colonnes de Bild et se permet un remake de La Guerre des boutons. « Si j’avais su, j’aurais pas venu. » Car c’est bien le Bayern qui est venu le chercher au Spartak Moscou à quelques minutes de la fin du mercato hivernal. Javi Martínez, Jérôme Boateng et Mehdi Benatia remplissent l’infirmerie munichoise. Malgré des informations contradictoires sur les intentions du board, Taşçı est finalement récupéré en prêt. La somme est conséquente pour un passage de six mois : 2,5 millions d’euros. Cependant, le FCB sait qu’il a pris une valeur sûre, éligible à la C1 et qui peut offrir de bons et loyaux services immédiatement, comme le souligne Matthias Sammer en conférence de presse. « Dans notre situation, il peut nous aider de suite grâce à son talent et son expérience. » Pas besoin d’adaptation avec lui : la Buli, il connaît par cœur. Avec le VfB Stuttgart, il a joué 181 matchs et gagné le titre. Pas une mince affaire. Seulement voilà… À peine arrivé, Taşçı se blesse et manque le premier match. Sur le deuxième, il squatte le banc. Sur le troisième, contre le promu Darmstadt, il est titulaire et perd un duel aérien contre Wagner. À la 53e minute, Pep le sanctionne d’une sortie prématurée. Rideau.
L’absence qui fait Taşçı
Dès lors, Serdar Taşçı erre au club comme un zombie, comme un fantôme pas très inquiétant, d’autant plus qu’un petit jeune débauché du VfB Stuttgart et milieu de terrain de formation lui chipe la place à quelques jours d’un huitième de C1 tendu à Turin. Même la blessure de Badstuber ne lui profite pas. Le renvoi de karma est sévère. Il n’est même plus question de faire signer l’international allemand. Rien que l’idée de le voir jouer paraît loufoque à Guardiola, qui le trouve trop lent. Donc Taşçı rouspète. Si Sammer essaye de jouer les pompiers et de calmer le jeu, pour conserver l’option si nécessaire, tout comme Guardiola dans ses dernières déclarations, les dés sont pipés. Le Bayern prospecte partout ailleurs, quand ce n’est pas en interne. Le joueur, lui, sait à quoi s’en tenir, mais n’a pas la moindre envie de retourner dans le championnat russe. Son idéal serait un retour au VfB, évidemment – pas un moindre mal étant donné les carences défensives récurrentes chez les Souabes. En chipant du temps de jeu à droite et à gauche si possible, si le Bayern valide son titre ce week-end et poursuit sa route en Ligue des champions. Taşçı n’aura probablement pas eu le temps d’apprendre grand-chose de Pep Guardiola. Mais si tout se passe bien pour ses collègues, il pourrait placer un triplé dans son palmarès… Pour lui, l’hiver n’aurait pas été une si mauvaise affaire.
Par Côme Tessier, avec Ali Farhat