- C1
- 1/8e
- Bayer Leverkusen/FC Barcelone
Mais qu’es-tu devenu, le Bayer Leverkusen ?
Il y a presque dix ans, le Bayer Leverkusen pliait sur un coup de génie de Zinédine Zidane en finale de Ligue des Champions. Depuis, que ce soit en C1 ou en Bundesliga, le Bayer est souvent placé, jamais gagnant. Au moment d’affronter le FC Barcelone, le club de la banlieue de Cologne est en proie au doute, comme son coach Robin (Dutt).
Hampden Park, Glasgow, 15 mai 2002. Dans quelques secondes, Urs Meier va siffler la mi-temps entre le Real Madrid et le Bayer Leverkusen. C’est le moment que choisit Zinedine Zidane pour exploiter le drop de Roberto Carlos et envoyer un kamahaméha du gauche qui file se loger dans la lucarne de Hans-Jörg Butt. Un but des Super Saiyans Galactiques (des Guerriers de l’espace, quoi) qui met à terre les phénomènes de la saison, tout droit venus de Namek. Lucio aura beau avoir donné de l’espoir à son peuple, le Bayer se montre trop léger en seconde période pour inverser la tendance. Le but du Double Z les laisse dans un état végétatif. L’une des plus grandes équipes joueuses/looseuses de ce début de siècle est vaincue. Car le calvaire ne s’arrête pas à cette finale de C1. Il y a eu une deuxième place en championnat, et une finale de Coupe d’Allemagne perdue contre Schalke 2-4. Certains, comme Butt, Ballack (bien que suspendu), Ramelow, Schneider et Neuville pousseront même le vice plus loin, en allant perdre en finale de Coupe du Monde face au Brésil à l’autre bout du globe.
Ce maudit cru 1904
Alors oui, par la suite, on a souvent dit que Michael Ballack par exemple était le symbole de la lose, en plus il porte le numéro 13, tout ça. Mais c’est pas sa faute. C’est à cause du club qui l’a fait exploser. Un club qui naît en 1904, c’est annonciateur de beaucoup de choses. Demandez donc ce qu’il en est du côté de Gelsenkirchen, ils en savent quelque chose, ils courent comme des affamés après un saladier depuis plus d’un demi-siècle, maintenant. A Leverkusen, c’est pire encore. Pas un seul titre de champion dans la besace en plus d’un siècle d’existence, non; juste une Coupe d’Allemagne en 1993 et une C3 qui a atterri un peu à l’arrache en 1988 (victoire aux tirs au but lors du match retour face à l’Espanyol Barcelone) dans la banlieue de Kölle Alaaf. Forcément, une équipe détenue par une société qui fait dans la chimie et la pharmaceutique, ça tente de mettre de la pommade à ses supporters, mais ceux-ci restent quand même verts.
Un huitième de finale délicat
Oui, ils sont verts, les supporters du Bayer. Surtout depuis quelques années. 1997, 1999, 2000, 2002 et 2011. Le club enfile les titres de vice-champion comme des perles. Croyant bien faire, la direction du Bayer achète l’appellation « Vizekusen » . Tu parles. Ça charrie sec, outre-Rhin. Prends-toi ça, « Neverkusen » . Le problème, c’est que depuis quelques années, le Bayer n’arrive plus à enchaîner. De brèves apparitions en Europe, des saisons mal négociées. Oui, l’an dernier, il y a une deuxième place, c’est vrai. Et un retour en Ligue des Champions. Mais pour combien de temps? Là, il y a le Barca qui se pointe. Pour avoir laissé Michael Ballack moisir sur le banc (Ballack qui s’est blessé dernièrement, d’ailleurs), Robin Dutt a pris très cher. A cela, il faut ajouter les forfaits de deux éléments essentiels en attaque, Sidney Sam et Eren Derdiyok (qui s’est blessé bêtement après avoir marché sur du verre brisé chez lui). Ce soir, ça va être chaud à la BayArena. Ce soir, il faudra se souvenir de la folle saison de 2002. Du 25 septembre 2001, plus précisément. Ce jour-là, le Bayer de Klaus Toppmöller avait battu le FC Barcelone 2-1…
Par Ali Farhat